CSEFRS - nouvelle enquête accablante sur l’école marocaine : Le choc des chiffres

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Le déclin de l’école marocaine semble être de plus en plus irrépressible. Le constat que vient de faire le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) lors de sa dernière enquête d’évaluation des acquis des élèves du tronc commun, présentée ce mercredi 1er mars à Rabat, ne laisse plus de doute, s’il en était encore besoin, sur l’effondrement du niveau de connaissances des jeunes marocains.

L’inquiétude par rapport à l’état lamentable de l’école marocaine n’a pas cessé de croître. C’est une nouvelle cloche d’alarme que vient de tirer le CSEFRS, le programme d’évaluation des acquis des élèves du tronc commun, réalisé dans le cadre de la vision stratégique 2015-2030, dresse un bilan sombre du niveau des élèves interrogés.

L’enquête a en réalité ciblé 4 troncs communs  du cycle secondaire qualifiant (première année du lycée), à savoir « Sciences », « Technique », « Lettres et sciences humaines » et « Enseignement originel ». Réalisée auprès de 34.109 élèves, 4.606 enseignants et 543 directeurs, l’investigation a révélé que les trois quart des élèves du tronc commun sont âgés de plus de 15 ans. 38% des élèves ont redoublé au moins une fois pendant leur parcours scolaire. Le CSEFRS note, par ailleurs, que 19% ont suivi leur scolarité dans une école privée et 12% dans un collège privé.

Ce programme d’évaluation a concerné essentiellement six matières, en l’occurrence : l’arable, le français, l’histoire-géographie, les sciences de la vie et de la terre, les mathématiques, la physique-chimie. L’étude a souligné que les scores des acquis linguistiques sont en deçà des moyennes, à l’exception du score de l’arabe enregistré par la filière « Technique ». Les élèves littéraires ont obtenu des scores bas dans tous les domaines de contenu et les niveaux cognitifs de la langue française. Quant aux scientifiques, les scores en mathématiques révèlent que 84% des élèves ont un score inférieur à la moyenne et 54% d’entre eux descendent encore à des niveaux plus médiocres.

Les acquis des élèves sont faibles, avec une légère différence en faveur des écoles privées, surtout concernant la langue française. Ceci-dit, l’étude précise qu’il n’existe pas  vraiment un grand écart entre les élèves des écoles publics et ceux des écoles privées.

Par ailleurs, l’enquête a également mis en avant le manque ou l’absence d’une formation adéquate pour les professeurs. Un cinquième des élèves a des enseignants, en arabe, histoire géographie, physique-chimie et en sciences de la vie et de la terre, qui n’ont pas reçu de formation initiale. Plus froissant encore, 60% des élèves ont des professeurs qui n’ont suivi aucune formation continue lors des cinq dernières années.

Les chiffres, parlant d’eux même, attestent d’une mort lente et douloureuse de l’école marocaine, surtout dans l’absence de solutions drastiques pour remédier à cette situation accablante. A cette occasion, Omar Azzimane a déclaré que « le but n’est pas de choquer l’opinion publique mais les problèmes nécessitent un diagnostic pour les déterminer. Ces dysfonctionnement doivent être surmontés […] pour arriver à l’école dont nous rêvons, une école de l’égalité des chances, de la qualité et de l’ascension individuelle et sociale». Il a également profité de cette présentation pour démentir toutes les allégations quant à une recommandation pour mettre fin à la gratuité de l’enseignement au Maroc.

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