FMI : Egalité hommes-femmes au Maroc, encore du chemin à parcourir

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Au Maroc, les disparités entre les hommes et les femmes sont flagrantes. Le dernier rapport du Fond Monétaire International (FMI), publié ce mercredi 1er mars, insiste sur les conséquences néfastes de ces inégalités pour la croissance économique et sociale. Le document déclare que ceci est une source de préoccupation pour le royaume dans la mesure où, au niveau mondial, les pays à forte inégalité entre les sexes sont les pays les plus pauvres. Compte rendu.

En dépit des efforts fournis par le Maroc pour contrer l’analphabétisme, 95% des enfants marocains ont actuellement accès à l’enseignement primaire, la situation a l’air d’être toujours alarmante dans les milieux ruraux. Le FMI indique que 78% des filles de 12 à 14 ans dans les zones rurales ne suivent pas d’éducation formelle  et que 60% des femmes sont analphabètes contre 35% chez les hommes.

Si la population active féminine a vu son niveau d’éducation augmenter, le taux de participation des femmes à l’économie ne dépasse pas 25%. L’institution internationale relève que les inégalités sur le marché du travail entre les sexes sont encore plus saillantes dans les zones urbaines. Cependant, « si les femmes issues des milieux ruraux sont considérées comme des « amortisseurs » pour l’économie, parce qu’elles sont plus nombreuses à participer au marché du travail quand l’économie du pays se porte bien, elles sont par contre les premières victimes en cas de déclin », note également le FMI.

Pour compléter ce tableau peu encourageant, le rapport fait savoir que le taux de chômage des femmes diplômées est visiblement plus élevé que celui des hommes. De surcroît, l’impact des obstacles à l’accès à l’emploi se fait davantage ressentir chez les femmes. Ce qui fait que la participation des femmes à l’activité économique se fait de plus en plus dans le cadre d’un salariat précaire et faiblement rémunéré.

Dans ce même esprit, les réformes mises en marche dans la foulée par le royaume pour réduire les disparités entre hommes et femmes, à l’instar de la révision de la « Moudawana » (code du statut personnel marocain) en 2004 pour garantir aux femmes plus de droits ou encore la constitution adoptée en 2011 qui prévoit le principe d’égalité entre les sexes, ont apporté de l’espoir aux femmes. Cependant, il est nécessaire de rappeler que les inégalités que subit toujours la gente féminine freine fortement la croissance économique du Maroc.

Une des clés indispensables pour le développement durable du royaume est une meilleure insertion des femmes au marché du travail, leur permettant ainsi de participer plus concrètement à la dynamique sociale et économique du pays. Les perspectives en la matière doivent donc se fonder essentiellement sur la lutte contre l’analphabétisme et la déperdition scolaire qui affectent négativement l’économie nationale, comme le met en exergue le dernier rapport du FMI.