Le vandalisme sportif, un fléau grandissant au Maroc

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Cauchemardesques. C’est le qualificatif qu’on pourrait malheureusement donner aux épisodes que viennent de vivre la ville d'Al-Hoceima après le match  CRA– WAC. Un match ne se joue plus seulement sur la pelouse, le public y participe de façon de plus en plus agressive.

Il est temps de se poser la question pourquoi le phénomène commence à prendre des proportions alarmantes, car au rythme où vont les choses, il y a lieu de s'inquiéter. Pour comprendre cette histoire, il faut la situer dans son contexte réel et cerner ses tenants et aboutissants.

La causalité du hooliganisme marocain est multiple et ne peut aucunement s'associer au seul fait que les casseurs sont issus des quartiers périphériques, qui assistent souvent aux rencontres sous l'emprise de la drogue. L’origine sociale du phénomène est indéniable mais il y a aussi une origine sportive qui émane de la situation de notre football qui ne peut plus fonctionner comme il l'a fait jusqu'à présent, dans le cadre d’un professionnalisme " amateur " qui ne le place ni dans le professionnalisme, ni dans l’amateurisme.

Chez l’élite, les publics sont ulcérés par la gestion, souvent catastrophique, de leurs clubs. Il est donc temps d’aller à la source du problème, en encourageant la recherche et l’enquête de terrain car pour le moment le football, chez nous, est réduit à son seul aspect de pratique de loisir. Son public, son stade et son économie ne sont pas pris en charge, selon des normes scientifiques, pour nous donner une idée de la réalité des choses.

Il est aussi vrai que les stades ne sont pas des défouloirs publics collectifs, destinés à la diffamation et la casse et qu’il y a une éthique à observer et personne n'a le droit de la transgresser. Mais en parallèle, il ne faut plus limiter les composantes d'un club de football aux seuls joueurs, entraîneurs et dirigeants et parler rarement de ce qui constitue le support moral et financier incontournable d'une équipe: le public.  C’est un maillon important de la chaîne, il est difficile d'imaginer une refonte du sport-roi dans notre pays sans qu'il y soit partie prenante.

 

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