Les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du travail plus importantes qu’auparavant

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"Les femmes ont le pouvoir de booster une économie mondiale en berne, mais, aux quatre coins du globe, des lois et des pratiques discriminatoires les empêchent de travailler ou de créer des entreprises au même titre que les hommes" (Indermit Gill)

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Washington - Les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du travail sont bien plus importantes qu’on ne le pensait jusqu’ici, souligne un nouveau rapport publié par le Groupe de la Banque mondiale.

En tenant compte des disparités juridiques ayant trait aux violences et à la garde des enfants, les femmes bénéficient seulement des deux tiers des droits accordés aux hommes, affirme le rapport, notant qu’aucun pays au monde ne garantit l’égalité des chances pour les femmes, pas même les économies les plus riches.

La dernière édition du rapport "Les Femmes, l’Entreprise et le Droit", qui dresse un état des lieux complet des obstacles qui empêchent les femmes d’entrer sur le marché du travail et de contribuer à une plus grande prospérité, fournit notamment une analyse enrichie grâce à l’intégration de deux nouveaux aspects susceptibles d’élargir ou au contraire restreindre fortement les possibilités des femmes : la sécurité et la protection contre les violences de genre, d’une part, et, d’autre part, l’accès à des services de garde d’enfants, indique l’institution financière internationale.

"Compte tenu de ces deux indicateurs supplémentaires, les femmes dans les 190 économies étudiées ne bénéficient en moyenne que de 64% des protections juridiques dont jouissent les hommes", estime le rapport. Selon le document, les femmes disposent d’environ deux tiers des droits reconnus aux hommes et les pays ont en moyenne mis en place moins de 40% des systèmes nécessaires à une mise en œuvre complète de ces législations.

"Les femmes ont le pouvoir de booster une économie mondiale en berne, mais, aux quatre coins du globe, des lois et des pratiques discriminatoires les empêchent de travailler ou de créer des entreprises au même titre que les hommes", affirme Indermit Gill, économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale et premier vice-président pour l’Économie du développement.

"La résorption de ces inégalités pourrait augmenter le PIB mondial de plus de 20% et doubler le taux de croissance mondial au cours de la prochaine décennie", ajoute l’économiste.

Dans le domaine de l’entrepreneuriat, indique le rapport, seule une économie sur cinq impose des critères de genre dans les processus de passation des marchés publics, "ce qui signifie que les femmes sont largement exclues d’une opportunité économique qui se chiffre globalement à 10.000 milliards de dollars par an".

Sur le plan de la rémunération, les femmes gagnent 7,7 dollars quand les hommes en perçoivent 10, poursuit le document, notant que les inégalités devant la loi se perpétuent jusqu’à la retraite.

"Il est plus urgent que jamais d’accélérer les efforts visant à réformer les lois et à adopter des politiques publiques qui permettent aux femmes de travailler ou de créer et développer leur entreprise", souligne Tea Trumbic, auteure principale du rapport.

 

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