La réaction des Marocains contre les Français d’ici qui ont voté Marine Le Pen se justifie-t-elle?

Le désormais nouveau président de la république de la France a obtenu 15.868 voix au Maroc contre 4.570 au premier tour. Quant à Marine Le Pen, elle n’a obtenu que 1.339 voix, soit 7,78% contre 750 au premier tour.

Pour rappel, Macron avait obtenu 31,6% des voix contre 4,1% pour Le Pen, au premier tour, toujours dans le royaume. Sur les 34.385 électeurs inscrits sur les listes électorales, seuls 18.300 Français résidant au Maroc et binationaux ont voté.

Ainsi, en terme de croissance des voix obtenues, Emmanuel Macron enregistre une augmentation de 247,22% comparé aux résultats du premier tour, alors que Marine Le Pen, elle, a enregistré une croissance de 78,53% de voix seulement. Globalement le nombre de votants au deuxième tour est largement plus élevé que celui du premier tour.

Voter “Le Pen” au Maroc, un acte de défiance ?

L’accroissement du nombre de voix enregistrés par Marine Le Pen entre les deux tours, et plus largement, le vote pour Marine Le Pen depuis le Maroc, a choqué les Marocains de tout bord. “Comment un Français qui vit parmis nous peut-il faire une chose pareille ?”, “Sont-ils racistes ? Et auquel cas, que font-ils ici ?”, sont les questions que se posent un grand nombre d’internautes.

Les résultats de Marrakech et d’Agadir, qui ont enregistré le plus grand nombre de voix pour Le Pen, ont été largement commentés dans la webosphère, qui estime qu’on ne peut profiter des largesses de ces deux villes en étant raciste. “Rentrez chez vous!” peut-on lire sur les commentaires.

Il est vrai que le racisme ne peut être que nauséabond. Mais ce mimétisme dans les réactions contre les lepénistes du Maroc n’est pas sans rappeler celui de certaines couches françaises hostiles à tout ce qui n’est pas français de “souche”. Cette observation est d’autant plus vraie que dans notre cas, il faudra garder deux choses à l’esprit. La première c’est que l’écrasante majorité des Français qui vivent au Maroc ont voté pour Macron, mais surtout contre Le Pen. La deuxième c’est “qu’il faut d’abord balayer devant sa porte”. Lorsque l’on voit le racisme quotidien que subissent les subsahariens au Maroc, il est facile de se rendre compte que nous avons un combat plus important et plus urgent à mener. Celui contre le racisme des Marocains du Maroc.