L’OMS interdit les tests de virginité

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L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), OHU-Femmes et le haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme appellent plusieurs pays, dont le Maroc, à mettre fin aux tests de virginité

Les tests de virginité, examen gynécologique destiné à déterminer si une fille ou une femme a eu ou non un rapport sexuel, doivent cesser, ont déclaré les trois organismes dans un communiqué.

Ils ont appelé à mettre un terme à « cette pratique médicalement inutile et souvent douloureuse, humiliante et traumatisante », et, plus largement, à éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles partout dans le monde.

« Les tests de virginité sont une tradition ancienne répertoriée dans au moins 20 pays dans toutes les régions du monde. Les femmes et les filles sont soumises à des tests de virginité, souvent de force, pour différentes raisons. En particulier, les parents ou le futur conjoint peuvent en faire la demande pour déterminer si une femme ou une fille est mariable, et les employeurs pour vérifier l’employabilité. Ils sont principalement réalisés par des médecins, des agents de police ou des chefs de communauté, dans le but d’évaluer la vertu, l’honneur ou la valeur sociale des femmes et des filles concernées. Dans certaines régions, il est fréquent que les professionnels de la santé examinent ainsi des victimes de viol, prétendument pour évaluer s’il a bien eu lieu », souligne le communiqué.

Ce dernier ajoute : « les tests de virginité consistent le plus souvent à inspecter l’hymen afin de voir s’il est déchiré ou d’évaluer son degré d’ouverture, et (ou) à introduire des doigts dans le vagin (le test des «deux doigts»). Ces deux techniques sont pratiquées en vertu de la croyance selon laquelle l’apparence des organes génitaux féminins peut indiquer si une fille ou une femme a déjà eu des rapports sexuels. L’OMS affirme que rien ne tend à démontrer que l’une ou l’autre de ces méthodes permet de prouver qu’une fille ou une femme a eu ou non des rapports vaginaux ».

Il poursuit que le mot «virginité» n’est un terme ni médical, ni scientifique. « C’est plutôt une construction sociale, culturelle et religieuse – une notion qui reflète la discrimination dont les femmes et les filles font l’objet », soulignent les organismes.

Par ailleurs, le communiqué souligne que ces examens sont, non seulement, une violation des droits fondamentaux des femmes et des filles, mais en cas de viol, elles peuvent entraîner de nouvelles douleurs et reproduire l’acte de violence sexuelle de départ, les amenant à revivre le traumatisme dont elles ont été victimes.

« Ce test aux conséquences dommageables et médicalement inutile constitue une violation de plusieurs droits fondamentaux et normes éthiques, notamment le principe fondamental en médecine de «ne pas nuire». L’OMS recommande de ne l’effectuer en aucune circonstance », souligne le communiqué.

 

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