Rapport du CSEFRS : Effondrement de l’enseignement au Maroc

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Le statut de l’enseignant s’est effondré. Autrefois respecté, le quotidien de l’enseignant est maintenant chargé d’abus et d’agressions. Le nouveau rapport du conseil supérieur de l’éducation et de la formation solidifie ce constat

Le système éducatif marocain est en crise, c’est ce qu’affirme le rapport sur « la promotion des métiers de l’éducation » par le conseil supérieur de l’éducation et de la formation.

Les dysfonctionnements de l’éducation au Maroc sont multiples. Mais la problématique majeure reste la place et le respect de l’enseignant, qui n’est pas protégé de « la montée de la violence, verbale, physique et symbolique ». L’autorité de l’enseignant s’en retrouve bafouée et l’enseignement devient difficile devant la dissipation des élèves.

Selon le rapport, certains enseignants souffriraient même « d’instabilité psychologique, sociale» du fait de leur situation professionnelle, engendrant un cercle vicieux, entrainant perte de confiance des enseignants vis-à-vis de leurs travaux et à terme une perte de respect des élèves envers eux.

Le conseil supérieur de l’éducation estime aussi que « le déséquilibre entre les obligations et les droits professionnels » entraine une situation malsaine. Le salaire étant trop faible selon les enseignants, ils utilisent les cours de soutien afin de compléter leurs salaires insuffisants.

En plus de ces problèmes de fond, les ressources humaines qualifiées font aussi défaut. La situation ne risque pas de s’arranger aux vues des nombreux départs à la retraite prévus dans les années à venir. Le corps enseignant est aujourd’hui composé de près de 200000 personnes. D’ici 2030, plus de 70000 enseignants, près d’un tiers de l’effectif, seront à la retraite.

Difficile d’être optimiste après la lecture du rapport du conseil supérieur de l’éducation, la situation de l’enseignant est en proie à des maux structuraux qui engendrent son effondrement. La problématique est accentuée par la nécessité de trouver de nouvelles ressources humaines qualifiées pour un travail de moins en moins respecté.

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