Safi : Quelle société civile veulent-ils ?

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Le problème n'est pas dans l’absence du soutien matériel. Il est politique, la région a décidé, son président et son vice président, l'ont clairement exprimés, de nous combattre

La fondation de Safi, dont je suis Le vice-président, se veut un espace réunissant tous les acteurs, qu'ils soient étatiques, élus ou associatifs, en vue de projections communes pour revitaliser une ville abandonnée des dieux et des hommes depuis l'indépendance. Nous avons fait table rase, dés notre constitution, du ressentiment qui gangrène les élites de cette ville. Ce ressentiment a alimenté en 2011, des manifestations très dures. Le seul mort du "printemps arabe" marocain a étéSafiot. Nous avons entamé un large débat avec les associations de jeunes, de gens plutôt zadistes, pour les amener à adhérer à un projet pour la ville.

L'évènement phare de notre programme est le premier forum international de Safi. Nous le voulons, j'utilise le présent car nous n'avons pas abdiqué, un moyen de replacer Safi comme ville de l'atlantique, premier port historiquement marocain lié au reste de l'Afrique.

Nous avons réussi à tenir un conseil d'orientation avec la participation de l'ensemble des acteurs sauf la région que préside Ahmed Amkhchichéne. Le résultat était important puisqu'il définissait les contours de la ville désirable. Nous avons organisé ensuite un pré-forum pour les jeunes, un autre pour les femmes, à chaque fois en collaboration avec des ONG nationales, les retombées médiatiques ont été importantes.

A l'international nous avons réussi à intégrer le forum dans l'agenda de l'UNESCO, à avoir la promesse d'être reconnu par la CNUC, à inscrire Safi dans le réseau des villes de développement durable. Nous avons la promesse de soutien d'ONG portugaises, brésiliennes, africaines.

Tout cela nous l'avons fait sans soutien réel et nous nous retrouvons, en particulier le président Azrii, engagés sur des montants importants. Le problème n'est pas seulement à ce niveau. Il est politique, la région a décidé, son président et son vice président, l'ont clairement exprimés, de nous combattre, ou tout du moins de ne pas nous faire confiance. Abdelkader Azrii et moi-même sommes issus de la gauche, mais notre engagement n'est pas politique, et surtout pas politicien. A l'inverse le conseil municipal, dirigé par le PJD est disposé à nous soutenir.

Les acteurs économiques sont refroidis par la région et ceux qui la dirigent. Au delà, En réalité, on nous demande à Azrii et moi-même de faire allégeance et de demander le droit d'agir pour notre ville. En voulant tout contrôler à la manière de Basri, Ils ne créent que des ONG incrédules. Les milliards dépenses à Al Hoceima sont là preuve de leur échec. Safi est une ville rebelle de nature. Son histoire l'atteste. Son seul hôpital date de 1953, sa population est excédée. Nous voulons participer au développement d'un projet collectif. Nous sommes prêts à tous les sacrifices mais pas à nous agenouiller.

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