Santé : La rage tue 20 personnes chaque année au Maroc

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La maladie de la rage touche autant l’animal que l’homme. Elle provoque chaque année la mort de 300 cas chez les animaux et une vingtaine cas de décès chez l’homme

En commémorant la journée mondiale contre la rage, le 28 septembre de chaque année, le Maroc adhère à cette initiative très importante et s’engage à vaincre cette maladie, à travers l’élaboration d’une stratégie qui s’articule autour de trois principaux axes, a souligné le directeur des services vétérinaires de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), El Abrak Abderrahman. Lors d’une table ronde sur la problématique de la rage, organisée par l’ONSSA en partenariat avec l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV Hassan II), à l’occasion de la journée mondiale contre la rage. 

Le premier axe de cette stratégie porte sur la vaccination des chiens à propriétaires, a-t-il relevé, notant que l’ONSSA organise annuellement une campagne de vaccination gratuite au profit des propriétaires de chiens particulièrement dans le milieu rural. Le but est d’arrêter le cycle de virus et éviter la propagation de la maladie entre les chiens, ce qui permettra sur le long terme le contrôle de la rage chez l’animal et par conséquent chez l’homme.

Le deuxième axe concerne l’élimination des chiens errants, qui sont des chiens sans propriétaires et qui peuvent véhiculer la maladie entre la population canine et aussi transmettre la rage chez l’homme.

Un troisième axe consiste en la sensibilisation des citoyens, notamment en milieu rural du danger de cette maladie. Le scientifique estime que “les habitants du monde rural doivent développer la culture d’élevage des chiens et du nombre des chiens à élever pour ne pas les jeter dans la nature et donc cohabiter d’autres chiens de statut sanitaire inconnu”.

Le directeur régional de l’ONSSA, Youssef Lhor pour sa part, a affirmé que la rage continue de constituer un vrai fléau entrainant le décès d’une vingtaine de personnes chaque année, d’où la nécessité d’organiser cet évènement et de sensibiliser au danger de cette maladie. Pour lui la journée mondiale contre la rage constitue l’occasion de discuter, proposer des solutions pratiques et formuler des recommandations, notamment la question de la stérilisation des chiens qui sont le réservoir et le vecteur de cette maladie.

Pour sa part, le spécialiste en épidémiologie de la direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies, Mohamed Lakranbi, a fait le point sur le danger de cette maladie sur la santé publique aussi bien à l’échelle mondiale qu’à l’échelle nationale.

Pour lutter contre la rage, Lakranbi a recommandé d’agir sur quatre niveaux à savoir : l’éducation sanitaire, l’information et la vulgarisation de cette maladie, la formation des acteurs surtout les médecins et vétérinaires, la vaccination préventive de l’animal, en vaccinant au moins 70% des chiens errants et domestiques, ainsi que la prise en charge des contacts avec un animal par la mise à niveau des structures de soin et de vaccination dans les bureaux communaux d’hygiène.

Quant à la Directrice de l’IAV Hassan II et professeur de virologie et immunologie et maladies infectieuses, Ouafaa Fassi Fihri, elle s’est arrêtée lors de cette journée d’étude sur le retard pris en matière de traitement de cette maladie endémique.

Elle a précisé que malgré les efforts déployés pour lutter contre cette maladie à travers la vaccination et la gestion de la population canine, la situation actuelle ne répond pas aux aspirations attendues, estimant que d’autres problèmes de pathologie infectieuse animale préoccupent la santé animale plus que la question de la rage.

Tenue sous thème : “la rage : éduquer, vacciner et éliminer”, cette journée a été marquée par la présence de plusieurs organismes actifs en la matière, notamment l’institut pasteur du Maroc et la direction générale des collectivités locales, ainsi qu’une pléiade de professeurs et experts de la santé animale.

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