Tenue à Rabat d'une conférence internationale sur la migration

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Des responsables marocains et européens, en conclave du 20 au 22 novembre courant à Rabat, ont appelé, ce lundi 20 novembre, à davantage de solidarité pour l'insertion des migrants et la construction d'une société cohésive

Intervenant à l'ouverture d'une conférence internationale, initiée par le congrès des pouvoirs locaux et régionaux du conseil de l'Europe et la ville de Rabat, sous le thème "Bâtir une communauté inclusive: intégrer les migrants, lutter contre l'extrémisme violent et engager les citoyens", ces responsables ont souligné que la solidarité est "la clé de la cohésion et du bien vivre ensemble", appelant l'ensemble des élus locaux à œuvrer de concert en vue de réussir les opérations d'insertion des migrants, aussi bien dans les pays d'accueil que de transit.

A ce propos, le 1er vice-président du conseil communal de la ville de Rabat, Lahcen Lamrani a indiqué que la tenue de cet événement à l'ISESCO, dans une salle dénommée "la solidarité islamique" revêt une grande symbolique, appelant à davantage de "solidarité dans le traitement de la question de la migration".

"Personne ne choisit les conditions de sa vie ou la zone où il naît", a affirmé Lamrani, notant que "nous sommes tous obligés de traiter la question de la migration dans une dimension humaine globale qui permettra au migrant, dans les pays d’accueil ou de transit, d'avoir une vie décente".

Lamrani a également insisté sur le traitement de cette problématique selon les approches juridiques en vigueur, notamment l'approche genre et des droits de l'Homme, appelant à placer le migrant au cœur des initiatives sociales.

Le premier vice-maire a également relevé que l'évocation de la question de la migration exige de prendre en compte le contexte international marqué par la montée des flux migratoires, ainsi que le contexte national, qui a connu depuis 2014 l'adoption, sous l'impulsion du roi Mohammed VI, de la stratégie nationale d'immigration et d'asile, "une source de fierté ayant mis en œuvre des mesures sans précédent dans la régularisation de la situation des migrants".

Insistant sur l'adoption de l'aspect humain dans toutes les politiques relatives aux migrants, Lamrani a rappelé que la Stratégie nationale de la migration et d'asile a été précédée par la présentation d'un rapport national réalisé par le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) sur la situation des migrants au Maroc.

De son côté, la vice-présidente de la commission des questions d'actualités du congrès du conseil de l'Europe, adjointe au maire de la ville de Strasbourg, Nawel Rafiki-Elmrini, a souligné que "la solidarité est la clé de la cohésion et du bien vivre ensemble", mettant en avant le rôle de la décentralisation dans le développement de l'action publique, notamment en matière des politiques de migration.

Rappelant les "différents défis auxquels fait face notre communauté, à savoir la construction d'une société inclusive, l'intégration des migrants au sein de la communauté locale et la participation de tous les citoyens au processus de prise de décision et de gouvernance", Elmrini a souligné que la réponse à ces défis doit nécessairement intervenir au niveau des collectivités locales, qui "agissent au plus proche des citoyens, avant que ces problématiques ne soient gérées au niveau national".

"Quand les États prennent leur temps pour prendre des décisions, les collectivités régionales doivent prévoir des questions rapides et des solutions à mettre en œuvre sur le territoire", a-t-elle soutenu, appelant les différents élus locaux à être "pragmatiques" et "réactifs" par rapport à ces défis et à placer les questions de l'intégration, la démocratie participative et la lutte contre l'extrémisme au cœur de leurs agendas.

La représentante du congrès du conseil de l'Europe a, également, fait savoir que le fait d'"exclure un groupe local de la prise de décision mène à la fragilisation de la société et, par ailleurs, à l’extrémisme et à la radicalisation".

Pour sa part, le chef du bureau du conseil de l'Europe à Rabat, José Luis Herrero, a souligné que le conseil de l'Europe s'est basé sur trois domaines pour le traitement de la question d'intégration des migrants, à savoir, la démocratie participative, la gouvernance et la démocratie locale et régionale.

Herrero a également relevé que l'objectif de cette conférence, qui réunit les différents conseils élus, est de promouvoir l'échange de bonnes pratiques dans les domaines de l'intégration des migrants et du développement de stratégies interculturelles au niveau local et de présenter des exemples de combats contre l'extrémisme violent et de prévention de la radicalisation et des discours de haine.

Organisée en collaboration avec le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, le ministère de l'intérieur et l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Municipaux (AMPCC), cette conférence vise à permettre l'échange de savoirs et d'expériences pratiques au sujet de l'intégration des migrants, du combat contre l'extrémisme violent et de la participation citoyenne au niveau local.

Elle réunit des élus et des fonctionnaires des villes et municipalités marocaines, ainsi que leurs homologues européens, pour partager leurs expériences comme membres de réseaux internationaux, tels que le programme des Cités interculturelles (ICC) et l'alliance des villes européennes contre l'extrémisme violent.


 

 

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