Le Maroc risque de se retrouver au centre de la lutte d'influence entre Pékin et Washington

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Ilan Berman, vice-président sénior du Foreign Policy Council,

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Le Maroc se retrouvera bientôt au centre de la lutte d'influence à laquelle se livrent Washington et Pékin, estime le vice-président sénior du Foreign Policy Council, Ilan Berman, dans un article d’opinion publié sur le site de la chaîne américaine en langue arabe Al Horra, chaine financée par le Congrès américain et placée sous l'autorité du Broadcasting Board of Governors, agence chargée du contrôle des radios et télévisions internationales financées par le gouvernement américain

"Malgré sa relation historique avec Washington, le Royaume a essayé scrupuleusement d’éviter d’être entraîné dans ce qu’il considère comme une compétition stratégique entre les Etats-Unis et la Chine", écrit le politologue dans un article intitulé "La lutte des grandes puissances mondiale arrive au Maroc".

La situation est telle, relève M. Berman, que "des responsables indiquent sur le ton de la plaisanterie que le Maroc devrait ressusciter le Mouvement des non-alignés de la Guerre froide pour éviter un choix difficile entre Washington et Pékin".

"L’inquiétude de Rabat est compréhensible, en particulier à la lumière de la présence économique chinoise croissante en Afrique en général, et ses investissements continus au cours des dernières années au Maroc en particulier", explique l’expert en géopolitique.

"Jusqu’à présent, il est clair que la stratégie plus large du Royaume le tire dans le sens contraire", relève M. Berman, notant qu’au cours des deux dernières décennies, le Maroc a choisi "une voie ambitieuse visant à le transformer en un hub logistique incontournable pour lake transit  des marchandises entrant et sortant d’Europe, tout en facilitant l’échange commercial dans l’ensemble du continent africain".

Le résultat de cette stratégie qui a été dévoilée par le Roi Mohammed VI pour la première fois en 2020, est le port de Tanger Med et la zone industrielle du Nord, explique l’auteur qui révèle avoir visité ces sites sur invitation du ministère marocain des Affaires étrangères.

Ce projet économique d'envergure aspire à attirer d'énormes opportunités de nouvelles affaires et d'investissements au Maroc dans les années à venir, souligne l’expert, rapportant que les responsables portuaires s'attendent à ce que les activités se multiplient avec le recul de l'épidémie de coronavirus et la relance du commerce mondial.

"Toutefois, malgré cela, cette dynamique pourrait se transformer en arme à double tranchant pour Rabat", prévient M. Berman, rappelant qu’aux Etats-Unis, "que ce soit au niveau du gouvernement fédéral, du Congrès ou de l’opinion publique, il existe un intérêt croissant pour la compétition stratégique que constitue la Chine".

"Alors que les États-Unis commencent à envisager sérieusement de séparer leurs chaînes d'approvisionnement mondiales de la Chine, l'attrait pour des installations aussi diverses que le port de Tanger Med va sans aucun doute grandir", estime-t-on.

"Tout cela rendra la question de la neutralité face à la concurrence mondiale croissante entre les États-Unis et la Chine, plus difficile pour le gouvernement marocain dans les années à venir", prédit M. Berman, soulignant que "les responsables de Rabat doivent comprendre et se préparer à cette nouvelle dynamique".

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