29ème sommet de l'UA : Des thèmes de fond et des escarmouches

5437685854_d630fceaff_b-

1011
Partager :

Les travaux préparatoires de ce sommet ont vu une opposition forte du Maroc à un rapport, soutenu par l’Algérie, l’Afrique du Sud et le Polisario recommandant « l’envoi d’une mission d’évaluation des droits de l’Homme

Les travaux du 29ème Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) se sont ouverts, lundi à Addis-Abeba, avec la participation du prince Moulay Rachid qui représente le roi Mohammed VI à ces assises panafricaines.

Lors des travaux de cette session, initiée sous le même thème de la session de janvier dernier, les participants chercheront comment "tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse". Les dirigeants africains se pencheront sur un ensemble de questions stratégiques inscrites à l’ordre du jour de ce Sommet, notamment les questions de paix et de sécurité en Afrique, le budget 2018 de l'Organisation, la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et la réforme institutionnelle de l'UA.

A rappeler qu'en juillet 2016 à Kigali, au Rwanda, lors du 27è sommet de l’UA, le président rwandais, Paul Kagamé s'est vu confier la lourde tâche de préparer un projet de réforme de cette institution. Les grandes lignes de cette réforme ont été présentées lors du sommet de janvier 2017 à Addis-Abeba, et ont été adoptées par ses homologues africains. Reste désormais à les mettre en application afin que cette réforme ne reste pas un vœu pieux.

Parmi les propositions de Paul Kagamé et de son équipe de réforme figurent surtout la diminution des champs d’intervention de l’organisation, une meilleure division du travail entre la Commission de l’UA d’une part et les communautés économiques régionales et les Etats membres d’autre part ou encore la réforme sur le financement de l’Union africaine qui doit normalement être mise en application dès le 1er janvier 2018.

Cette réforme, axe prioritaire pour la restructuration de l’union, devrait permettre une certaine souveraineté financière et politique à l'UA. En effet, plus de 80% de son budget dépend aujourd’hui des donateurs étrangers. Le principe d’une taxe de 0,2 pc sur certaines importations, dite « taxe Kaberuka » du nom de l’ancien président de la Banque africaine de développement (BAD) à l’origine de cette proposition, a été entériné en juillet 2016 par les chefs d’Etats réunis à Kigali, au Rwanda.

Le 29è sommet de l'UA a déjà débuté avec la session ordinaire du Comité des Représentants Permanents (COREP, 27-28 juin), préparatoire de la 31ème session du Conseil exécutif au niveau des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’UA, qui a clos ses travaux dimanche soir.

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita a pris part à cette session du Comité exécutif, préparatoire à la 29ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (3 et 4 juillet).

Le royaume, qui a regagné en janvier dernier sa famille institutionnelle africaine, a été représenté à la 34 Session Ordinaire du COREP (27-28 juin) par une importante délégation d’ambassadeurs marocains.

A noter que les travaux préparatoires de ce sommet ont vu une opposition forte du Maroc à un rapport, soutenu par l’Algérie, l’Afrique du Sud et le Polisario recommandant « l’envoi d’une mission d’évaluation des droits de l’Homme dans les territoires occupés de la RASD », désignation que rejette Rabat. Le Nigéria est alors entré en jeu en vue de trouver un difficile consensus qui satisferait les parties en conflit.

 

lire aussi