Du service public

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L?Etat a des fonctions r?galiennes tourn?es vers la satisfaction des besoins de ses citoyens, la pr?servation de la stabilit? et de la s?curit?, et la permanence des valeurs communes. Etre serviteur de l?Etat c?est participer ? son ?uvre essentielle. Etre en charge d?un aspect ex?cutif, issu de l?expression populaire, est un honneur, mais aussi un sacerdoce, car aux obligations de l?Etat, s?ajoute celle de la fid?lit? aux ?lecteurs. L?engagement en politique est un acte vertueux de citoyennet?, quand l?implication dans la chose publique est motiv?e par l?adh?sion ? un projet de soci?t?, ? des propositions sur les probl?matiques pos?es au pays et ? une vision de la mani?re d?assurer la coh?rence de ces propositions lors de leur ?ventuelle mise en ?uvre. L?ambition n?est plus alors strictement personnelle, puisqu?elle se rattache ? un projet collectif. L?ambition est l?gitime quand elle signifie l?envie de prendre sa part dans la r?alisation d?un projet collectif, pour lequel on s?est engag? en politique. Elle est mesquine quand elle ne vise que la promotion sociale de celui qui la porte. Servir la chose publique devrait suffire ? l??panouissement de l?individu engag? politiquement, quand cet engagement est sinc?re. Les ? c?t? mat?riels, rattach?s ? la fonction ne peuvent ?tre en eux-m?mes le mobile de l?ambition. Ce que l?on attend de ceux qui ont fait ce choix, ? la base admirable, c?est de rivaliser en ing?niosit?, en comp?tence, pour r?pondre aux probl?mes du pays et aux attentes des citoyens, chacun ? sa place, et collectivement pour ce qui est transversal. Au Maroc, les probl?mes les plus graves sont connus : une ?ducation en faillite, un acc?s aux soins difficiles, et enfin un mod?le ?conomique essouffl? et qui ne trouve pas de ressort pour une relance. Quel d?fi fantastique pour celui qui a accept? de servir la chose publique que de concourir, dans le cadre de ses comp?tences ? la r?solution de ces probl?mes, participant ainsi au d?veloppement de son pays et ? son ?mergence d?finitive. C?est un challenge qui donne sens ? une vie de militant. Encore faut-il que l?action soit visible et les r?sultats palpables. Le gouvernement actuel est issu d??lections qui ont donn? une nette avanc?e au PJD, dans le cadre de la nouvelle constitution. Or, aucune promesse ?lectorale n?a ?t? tenue. La croissance ? 7%, le SMIG ? 3000 DH, on n?y est pas. Le combat contre la rente s?est limit? ? une publication de listes sans lendemain, le soutien direct a ?t? abandonn? en cours de route, le RAMED est en panne. L?affaire des remous suscit?s par les d?clarations d?une ministre sur la retraite des parlementaires doit ?tre revue ? cette aune. Il est clair que la forme n?y ?tait pas, mais c?est le fond qui interpelle. Les ?lecteurs ont la conviction et non pas l?impression que les politiques ne sont habit?s que par leurs propres int?r?ts mat?riels et qu?ils ne se sentent pas concern?s par les probl?mes de la population. On peut trouver ce diagnostic excessif et parfois injuste, pour ceux qui se comportent en hommes d?Etat, qui laissent d?p?rir leurs affaires pour se mettre au service du bien public. Heureusement ils existent? Si la classe politique veut renouer avec l?ensemble de la soci?t?, elle doit revenir aux valeurs fondatrices de l?engagement dans les affaires publiques et se d?barrasser des tumeurs qui la rongent, telles que l?individualisme, l?aspiration ? la rente, le client?lisme ou pire le n?potisme. Il n?y a pas de d?mocratie sans d?mocrates et le d?mocrate d?fend des id?es, des int?r?ts collectifs et pas un maroquin.

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