Environnement : l’ignorance et le brouillard

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Rationalisation du d?bat, int?gration des choix dans les programmes politiques et ?mergence d?associations de propositions et non pas d??ternelles indignations

Na?m Kamal a tent?, avec brio, d?exposer le fond de la controverse sur les d?chets italiens. Malgr? tout, sur les r?seaux sociaux, relay?s par une partie de la presse ?crite, la controverse continue de mani?re tr?s ?loign?e du vrai d?bat. Le proc?d? qui consiste ? utiliser comme combustible un certain genre de d?chets est utilis? dans de nombreux pays, y compris ceux les plus avanc?s en mati?re de protection de l?environnement. Il y est soumis ? des r?gles protectrices et l?on nous assure que celles-ci sont respect?es par les cimenteries op?rant au Maroc. Mais ce proc?d? est contest? par les ultras verts, m?me dans ces pays. Le d?bat chez eux est ultra technique, s?appuyant sur des travaux scientifiques, cela fait une sacr?e diff?rence.

Je n?ai aucune envie de r?pondre ? ceux qui mettent en cause la cr?dibilit? des institutions, qui ne croient aucune parole officielle. La soci?t? contre l?Etat, nous en sommes sortis il y a longtemps en optant pour la d?mocratisation et la modernisation des deux. Et ce n?est pas parce que je suis anti int?griste que je vais c?der ? ces sir?nes.

Le Maroc a un vrai d?fi environnemental. Le sujet est au c?ur de l?action politique surtout avec les engagements internationaux de la COP 22. L?OCP dont l?industrie est r?put?e polluante a investi des milliards de Dhs pour diminuer drastiquement l??mission carbone, mais aussi pour performer dans la gestion de l?eau et sauvegarder les nappes phr?atiques. Le groupe s?impose les standards les plus ?lev?s, bien au-dessus des standards marocains.

Seulement l?environnement ce n?est pas une question de ressenti, mais de normes devant tenir compte de l?activit? humaine. Des milliers d?associations existent, sans d?velopper des comp?tences r?elles. Les r?seaux sociaux permettent aux postures de masquer cette ignorance flagrante. De l?autre c?t?, sur le plan institutionnel, nous sommes peu outill?s. Pour pr?parer la COP 22, on a mis en place un comit? scientifique. On jugera sur pi?ces, de la qualit? de ses travaux, puisque ceux-ci seront expos?s devant les sp?cialistes du monde entier.

L?environnement doit ?tre une pr?occupation quotidienne. Quand une municipalit? d?livre une autorisation pour un garage de t?lerie en zone r?sidentielle ou encore ? une scierie ou un four traditionnel, elle pourrit la vie de l?entourage. Qui a la comp?tence environnementale au sein de nos communes?? Qui mesure les pics de pollution ? Casablanca?? La controverse des d?chets italiens, partie dans le mauvais sens par ignorance peut ?tre utile. Na?m Kamal propose une sortie par le haut, celle d?une commission d?enqu?te. Proposition judicieuse mais les d?lais sont courts, ce parlement n?ayant plus que quelques semaines de validit?, par contre une mission d?information est possible.

Mais il nous faut une agence pour l?environnement qui coifferait de mani?re transversale cette mission aupr?s des autorit?s locales, du Minist?re de l?industrie et de la douane. Elle permettrait de d?velopper de vraies comp?tences et leur diffusion au sein de toute l?administration. Son existence permettra la rationalisation du d?bat, l?int?gration des choix dans les programmes politiques et l??mergence d?associations de propositions et non pas d??ternelles indignations.

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