La dialectique réussite de l’enseignement français et échec de l’enseignement marocain

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descartes Le taux de r?ussite au bac cette ann?e en France a ?t? de 87,07%, celui de la mission fran?aise au Maroc de 94,88%. L?enseignement marocain a ? peine d?pass? les 45%. Un visionnaire avait lev? ce li?vre d?s 1960, Charles Andr? Julien Le taux de r?ussite au bac cette ann?e en France a ?t? de 87,07%, celui de la mission fran?aise au Maroc de 94,88%. L?enseignement marocain a ? peine d?pass? les 51%. Le d?calage entre le notre et le leur se passe de commentaires, quoi que? on verra plus loin. La comparaison entre la r?ussite en ??m?tropole?? et dans l?enseignement ??outre mer?? appelle d?embl?e une remarque au- dehors sid?rant. L?enseignement fran?ais en dehors du territoire fran?ais se porte mieux qu?en France depuis longtemps. Les Descartes et autres Lyautey ?tant plus que majoritairement fr?quent?s par des Marocains, on peut en conclure l?gitimement que les petits Marocains sont plus fut?s que leurs camarades fran?ais d?s lors qu?ils trouvent un cadre ? m?me de mieux les affuter. Mais rien n?est moins vrai. Je dois admettre que j?ai longtemps cru ? cette chim?re. Jusqu?au jour o? je suis tomb? sur un enseignant de ??la mission?? qui donnait ? des prix cons?quents des cours de rattrapage et de soutien. Son constat ne souffre pas la contestation?: Si l?enseignement fran?ais donne au Maroc des r?sultats plus probants qu?en France, c?est pour une seule raison, l?engagement des parents ? fond perdus dans les cours de soutien ? leurs enfants. Qui pourrait bouder son plaisir et ne pas se f?liciter de la responsabilit? des parents marocains pr?ts ? tous les sacrifices pour voir leurs prog?nitures sur le podium de l?excellence?? Mais cet avantage qu?ils offrent ? leur descendance est ? double tranchant. Si au secondaire, ce soutien s?av?re payant, il se r?v?le contreproductif une fois l?enseignement sup?rieur atteint. A force de s?appuyer sur les cours de rattrapage, les ?l?ves marocains perdent au fil des ans leur concentration en classe, la curiosit? et le compter sur soi. A l?universit? o? les cours en classe ne sont qu?une orientation et o? l?essentiel repose sur la recherche et l?initiative personnelle, les ?tudiants qui ont emprunt? le cursus des cours de soutien s?en trouvent fortement handicap?s. Le retour de manivelle est d?autant plus dur qu?? ce stade l?apport ext?rieur s?amenuise, mais il faut croire qu?en pr?sence de l?opportunit? juteuse il est en phase d?organisation. Entre la r?ussite de l?enseignement fran?ais et l??chec de l?enseignement marocain qui n?arrive pas ? trouver son port de salut, il y a une dialectique que les responsables marocains ont constamment refus? de relever. Par int?r?t, par indiff?rence ou par ignorance. La dualit? France-Maroc subie par l?Education Nationale a ?t? pour beaucoup dans le drame de l?enseignement marocain. Si nombre d?acteurs de ce secteur ont fini par se rendre ? cette ?vidence, sans autre cons?quence que le constat, un visionnaire avait lev? le li?vre d?s 1960. Historien, auteur du Maroc face aux imp?rialismes, Charles Andr? Julien, a ?t? appel? par Mohammed V ? cr?er l?universit? marocaine et fut le premier doyen de la facult? des lettres de Rabat. Le 31 octobre 1960, il est d?barqu? et le lendemain, ayant retrouv? sa libert?, il adresse ? Mohammed V une lettre pr?monitoire. Il affirme ??avoir ?t? partisan de l?arabisation, mais de l?arabisation par le haut??, et craint que ??celle que l?on pratique dans la conjoncture pr?sente ne fasse du Maroc en peu d?ann?es un pays intellectuellement sous d?velopp?. Si les responsables ne s?en rendaient pas compte, on n?assisterait pas ? ce fait paradoxal que pas un fonctionnaire, sans parler des hauts dignitaires et m?me des Oul?mas, n?envoie ses enfants dans des ?coles marocaines. On pr?ne la culture arabe, mais?on se bat aux portes de la Mission pour obtenir des places dans des ?tablissements fran?ais.?? La suite est d?une lucidit? terrifiante dont personne n?a voulu tenir compte?: ? Le r?sultat appara?tra d?ici peu d?ann?es,?? pr?vient Charles-Andr? Julien. ??Il y aura au Maroc deux classes sociales : celle des?privil?gi?s qui auront b?n?fici? d?une culture occidentale?donn?e avec ?clat et gr?ce ? laquelle ils occuperont les postes de commande et celle de la?masse cantonn?e dans les ?tudes d?arabe m?diocrement organis?es dans les conditions actuelles?et qui les cantonneront dans les cadres subalternes.??

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