L?ambassadeur US au Japon, Caroline Kennedy, tresse des louanges ? un r?gime alg?rien d?liquescent et renie au passage l?h?ritage politique de son p?re

L?ambassadeur des Etats-Unis au Japon, Caroline Kennedy, s?est fendue d?un message vid?o dithyrambique, ? l?occasion de la f?te nationale de l?Alg?rie, dans lequel elle a encens? un r?gime alg?rien pourtant en pleine crise institutionnelle et morale, dans un contexte o? l?attentisme le dispute au d?sespoir ambiant, un constat qui interpelle ? plus d?un titre think tanks et prescripteurs d?opinion am?ricains qui s?accordent ? mettre en garde contre un avenir qui s?annonce pour le moins ?compliqu??, une transition politique ?potentiellement violente? quand ils ne pointent pas du doigt un ?anachronisme risqu?? ou encore la ?d?saffection et la frustration populaires?.

Apr?s la sortie malavis?e de Mme Kennedy, dans laquelle elle fait preuve d?une m?moire s?lective quitte ? renier au passage l?h?ritage politique de son p?re, le Pr?sident John Fitzgerald Kennedy, la MAP ? Washington a interpell? le porte-parole du D?partement d?Etat, John Kirby, dont la r?action est vivement attendue pour expliquer le pourquoi et le comment d?une d?marche ?pour le moins bizarre et sans pr?c?dent dans les annales diplomatiques en g?n?ral et am?ricaine en particulier?.

?Il est, en effet, manifestement inhabituel sinon enti?rement sans pr?c?dent qu?un ambassadeur am?ricain accr?dit? dans un pays donn? adresse des messages de f?licitations ? un autre pays, qui se trouve ? l?autre bout du monde?, a r?agi Peter Pham, Directeur de l?Africa Center, relevant du prestigieux think tank Atlantic Council, en s?interrogeant sur ?les parties qui ont inspir? une telle initiative dans laquelle l?ambassadeur Kennedy fait peu de cas de l?h?ritage politique de son p?re, le Pr?sident JFK et de ses relations avec le Maghreb?.

Et d?expliquer : ?Le Pr?sident Kennedy, avant sa mort tragique, s?est consid?r? comme ?tant trahi par le Pr?sident Ben Bella, qu?il avait re?u ? la Maison Blanche et par l?establishment alg?rien, qui ont opt? pour l?axe Alger-Moscou contre le monde libre?. ?L?ambassadeur Kennedy, insiste-t-il, semble oublier, dans sa d?marche s?lective, que cette trahison de l?Alg?rie vis-?-vis de son p?re avait culmin? par la visite de Ben Bella en Union Sovi?tique, visite durant laquelle ce dernier a re?u une m?daille le consacrant h?ros du socialisme?.

La sortie de Caroline Kennedy apporte ?malheureusement la preuve que des choses ?tranges arrivent lorsque des personnes sans formation diplomatique sont nomm?es dans des capitales mondiales?, regrette M. Pham, en faisant observer que ?contrairement ? l?ambassadeur des Etats-Unis ? Alger, Joan Polaschik, une diplomate de carri?re, Mme Kennedy, qui a connu la c?l?brit? depuis sa tendre enfance, ne se pr?vaut d?aucun v?cu diplomatique ant?c?dent ? sa nomination ? Tokyo et encore moins de s??riger en experte des affaires maghr?bines?. ?Je serai curieux, s?est-il interrog?, de savoir si l?ambassadeur Polaschik avait ?t? avis?e au pr?alable de la publication de la vid?o de Mme Kennedy, tout comme le d?partement d?Etat d?ailleurs?. Par cet acte, l?ambassadeur Kennedy cherche-t-elle ? forcer la main aux d?cideurs ? Washington ?

Le Directeur de l?Africa Center a rappel? ?galement qu?avant sa mort, le Pr?sident Kennedy avait promulgu? une loi portant sur l?aide internationale qui a mis en place une strat?gie de d?veloppement ?conomique, financi?re et culturelle au profit du Maroc et de la Tunisie afin de les pr?munir justement contre la direction qu?avait choisie Alger en optant pour le bloc de l?est.

Force est de constater qu?aucun lien objectif ne lie JFK ? l?histoire contemporaine de l?Alg?rie. Caroline Kennedy s?est donc r?duite ? ?laborer une ?story telling?. Pourtant, Alger est r?put? pour son anti-s?mitisme primaire et caricatural et ses relations avec les r?gimes dictatoriaux les plus abjectes, avec une lign?e de g?n?raux initiateurs d?un putsch et d?une guerre civile ayant fait pas moins de 300.000 morts. La vid?o de Mme Kennedy est un v?ritable scandale dans la mesure o? elle a cherch? ? absoudre Alger de toutes ses atrocit?s, y compris la liquidation des Moines de Tibherine.

Nous sommes donc en droit de s?interroger sur les motivations derri?re cette sortie de l?ambassadeur Kennedy, qui laisse deviner un coup foireux sorti des entrailles des services alg?riens avec la complicit? de Kerry Kennedy, Pr?sidente du RFK Center, dans le but de porter atteinte aux int?r?ts strat?giques du Maroc et ? son Sahara. Le caract?re d?sesp?r? de cette d?marche renseigne sur le genre de lecture que doivent se faire ces protagonistes des ?lections pr?sidentielles am?ricaines avec la perspective bien r?elle d?une cons?cration de la candidate d?mocrate Hillary Clinton, bien partie pour h?riter du maroquin du bureau ovale.

Faut-il aussi souligner que cette sortie cible aussi gravement la France qui est malmen?e dans ce message. Imaginons un ambassadeur fran?ais qui envoie un message aux Vietnamiens en faisant le proc?s des Etats-Unis. Et qu'il consid?re le fait de chasser les Am?ricains du Vietnam comme un "EXPLOIT". Tout cela demande des explications et va int?resser le Quai d'Orsay.

Le lyrisme pro-alg?rien de Caroline Kennedy sur la pseudo r?volution alg?rienne est inacceptable. Elle a voulu arr?ter le temps aux ann?es soixante et s?est refus?e ? int?grer dans son analyse pro-alg?rienne les m?faits post-ind?pendance des g?n?raux qui sont dans le viseur du Tribunal P?nal International.