PAM: Le changement dans la continuité

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Le congr?s du PAM s?est termin? avec l??lection d?Ilyas El Omari ? la t?te du parti et de Fatima-Zohra Mansouri ? celle de son parlement, le Conseil national. Ces changements ne vont pas surprendre les observateurs. Depuis sa cr?ation, le PAM est le parti o? il y a le plus de mobilit? dans les organes de direction. A chaque congr?s, les ?quipes dirigeantes voient arriver de nouveaux visages. Et cela se passe dans le respect de la d?mocratie interne, sans effusion, ni scission, contrairement aux autres partis, dont les congr?s connaissent des contestations interminables. Le troisi?me congr?s du PAM a mis Ilyas El Omari aux commandes. Il est l?une des chevilles ouvri?res du parti depuis sa constitution. Son dynamisme et son bagout en font une personnalit? hyper m?diatis?e. Fatima-Zohra Mansouri, l?ex-maire de Marrakech, est maintenant une femme politique aguerrie, au fait des arcanes de la vie politique. Le congr?s du PAM a aussi ?t? l?occasion de multiples clarifications. D?abord celle du positionnement.

Ce parti d?clare se situer au centre gauche, plaider pour une ?conomie ouverte mais solidaire, d?fendre les libert?s publiques et individuelles et s?attacher aux valeurs de l?islam. Sur ce dernier point, Ilyas El Omari, lui-m?me, a d?clar? que ?les Marocains se sont divis?s sur la monarchie, sur la nation m?me, mais jamais dans l?histoire, sur l?islam. Personne ne peut pr?tendre ? un monopole sur le sujet?. Ces mutations du PAM s?inscrivent dans la marche vers la bipolarisation : le parti se veut le chef de file de l?opposition au PJD, ? l?islamisme et l?alternative ? la majorit? actuelle. Il le fait sur le plan programmatique, mais aussi de mani?re pragmatique. Cette bipolarisation de la vie politique est diversement comment?e.

Les uns la consid?rent comme une amorce d?une v?ritable recomposition du champ politique, les autres la jugent factice parce que, avancent-ils, d?autres sensibilit?s sont fortement pr?sentes dans l?opinion publique. De mani?re objective, on constate que si elle n?est pas un fait av?r?, elle est en marche. D?ailleurs, depuis 2011, le chef du gouvernement en a fait sa strat?gie politique et ?lectorale. Les autres partis, quelque soit le nombre de leurs ?lus, ne p?sent plus, comme avant, sur la vie politique que de mani?re limit?e pour ne pas dire marginale. L?USFP et l?Istiqlal font les frais de cette marche vers la bipolarisation. Ces partis traditionnels, longtemps pivots de la lutte pour la d?mocratie, ou des gouvernements post-alternance, perdent pied face ? cette situation, ce qui approfondit leurs dissensions internes. L?int?r?t de la construction de la d?mocratie est que ces deux partis assument leurs responsabilit?s, r?novent leurs discours et leurs modes d?action pour constituer un troisi?me p?le attractif.

Cette perspective ne peut qu?enrichir l?espace public et permettre un d?bat serein, clair sur les enjeux, et de haut niveau. Pour approfondir la d?mocratie, il faut que ce genre de d?bat s?impose et se substitue ? la tentation, encore trop forte, de se limiter aux invectives, ? la personnalisation des oppositions, au recours ? la vie priv?e, ou au pass? des adversaires. Pour int?resser nos jeunes, emporter l?adh?sion aux institutions repr?sentatives, c?est le chemin qu?il nous faut prendre. C?est la responsabilit? de tous les partis.

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