Document : Intégral du communiqué final du 17ème Congrès de l’Istiqlal

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Le 17ème congrès général du Parti de l’Istiqlal, qui s’est tenu à Rabat les 29, 30 septembre et 1er octobre 2017 sous le thème : « Renouvellement du contrat pour la Patrie », après avoir passé en revue la majeure partie des travaux préparatoires sous les angles organisationnel et doctrinal et à la lumière des débats approfondis ayant marqué les séances plénières du congrès aussi bien que les réunions des commissions et qui ont été axés sur le rapport politique du Secrétaire Général du parti et sur les projets de rapports des sous-commissions (issues de la commission nationale préparatoire du congrès), a adopté la déclaration finale dont traduction suit :

Les istiqlaliens et istiqlaliennes rendent, à l’occasion de leur 17ème congrès, un grand hommage au premier contingent des patriotes sincères parmi leurs prédécesseurs qui ont tracé, grâce à leurs incommensurables sacrifices, les traits distinctifs du Maroc indépendant, au prix d’âpres luttes et de réels combats qui ont permis la libération du pays au terme de longues années d’occupation et à la tête de ce premier contingent feu SM Mohammed V, feu SM Hassan II, l’icône du jihad héroïque Mohamed Ben Abd El Krim Khattabi qui personnifia, par son combat, la fierté de la patrie, le leader immortel de la libération Allal El Fassi, qu’Allah l’ait en Sa Miséricorde et qui restera, à jamais, le symbole éternel du jihad, le savant et le grand théoricien, le leader de l’unité, Abd El Khaliq Torrès, le symbole de la lutte Ahmed Balafrej, le grand disparu et flambeau inextinguible sur le parcours politique et militant du parti, M’hammed Boucetta, et bien d’autres hommes et femmes loyaux et intègres.

Le choix de « Renouvellement du contrat pour la patrie » comme thème de cette étape politique et organisationnelle signifie, pour les istiqlaliens et istiqlaliennes, que le pays a réussi à engranger nombre de réformes structurelles décisives aux niveaux tant politique qu’économique, social et culturel et que l’institution royale, particulièrement lors de ces 20 dernières années sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, y a joué un grand et important rôle aussi bien que grâce à la mobilisation totale des forces patriotiques démocratiques véritables et du peuple marocain.

Le Parti de l’Istiqlal considère que l’occasion et les opportunités d’accélération de la cadence de ces réalisations et de consolidation des acquis restent propices et s’offrent toujours ce qui impose à tout un chacun de s’impliquer afin de répondre aux impératifs de l’étape à travers le renouvellement du contrat politique et constitutionnel permettant aux entités politiques et à toutes les institutions constitutionnelles ainsi qu’aux organisations professionnelles de contribuer positivement à accélérer le développement et le progrès.

Cela suppose de procéder d’urgence à la mise en place de la nouvelle génération de réformes politiques et constitutionnelles.

Nul doute, en effet, que la question de l’intégrité territoriale a constamment constitué la priorité des priorités du Parti de l’Istiqlal et que l’unité nationale, dans ses dimensions territoriale et identitaire, est demeurée au centre de la réflexion et des préoccupations du leader de la libération, feu Allal El Fassi qu’Allah l’ait en Sa Miséricorde, marquant ainsi profondément sa pensée et des dirigeants historiques du parti. 

Les istiqlaliens et istiqlaliennes réitèrent, à l’occasion de leur 17ème congrès, leur attachement à cette pensée et cette doctrine et leur disposition continue et indéfectible afin de contrer toutes les formes de complot visant l’unité territoriale et identitaire du peuple marocain et appellent à faire preuve de vigilance en vue de défendre et préserver cette unité.

L’affaire du Sahara marocain s’inscrit en plein dans dette conviction inébranlable des istiqlaliens et istiqlaliennes vu que la libération de cette chère partie du territoire national s’est faite dans le cadre de la récupération progressive de plusieurs parties du territoire national du joug colonial français et espagnol grâce au grand combat de patriotes sincères, de savants émérites et de foqaha loyaux parmi les enfants de la région au prix de grands sacrifices, le tout couronné par la glorieuse Marche verte imaginée par feu SM Hassan II.

Le Parti de l’Istiqlal réaffirme, aujourd’hui, que l’affaire du Sahara marocain a été définitivement close à la faveur de la récupération de cette tranche de la patrie et de son retour dans le giron national et que le maximum que le peuple marocain puisse concéder, dans le cadre de son interaction avec les efforts de l’ONU à ce sujet, consiste dans la proposition d’autonomie qui a été favorablement accueillie par nombre de capitales influentes de par le monde et que la Résolution du Conseil de Sécurité a qualifiée de sérieuse et crédible, formule susceptible de contenir toutes les attentes.

Le Parti de l’Istiqlal prend acte, avec grande fierté, de l’immense effort de développement consenti pour cette chère partie du pays et qui a permis de proposer des niveaux avancés en termes d’infrastructures, de mise à niveau et de services, grâce à la sollicitude particulière dont l’entourait feu SM Hassan II et dont l’entoure, après lui, SM Mohammed VI.

Le Parti de l’Istiqlal, tout en enregistrant avec fierté la grande importance des programmes de développement de cette région, dont la cérémonie de signature avait été présidée par Sa Majesté personnellement, réclame d’en accélérer le rythme de mise en œuvre et d’exécution.

Les istiqlaliens et istiqlaliennes sont redevables envers l’ensemble des membres des FAR, de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie royale, des Forces auxiliaires et de la Protection civile pour les énormes sacrifices q’ils consentent pour la défense de notre intégrité territoriale. Et le congrès réclame, à ce propos, l’octroi d’un intérêt effectif à cette catégorie et aux familles et veuves des martyrs.

Tout comme il exprime sa grande fierté  pour la réaction positive de nos concitoyens unionistes dans ces provinces à toutes les initiatives et pour leur vigilance et leur mobilisation continue et salue fortement les istiqlaliens et istiqlaliennes qui y vivent/militent et qui ne ménagent aucun effort en vue d’y maintenir vivace la ferveur patriotique et y accélérer la cadence de développement.

Le 17ème congrès de l’Istiqlal enregistre, également, avec grande fierté le retour du Maroc à l’occupation de sa place au sein de l’Union Africaine, ce qui a été réalisé grâce à la politique sage de SM le Roi Mohammed VI, et déclare son soutien à l’orientation africaine telle que consacrée par Sa Majesté, et qui a abouti à des résultats éblouissants.

Le 17ème congrès de l’Istiqlal rappelle que les authentiques représentants de nos concitoyens au Sahara marocain sont les élus qui sont un modèle unique de représentativité parlementaire.

Le 17ème congrès de l’Istiqlal évoque la situation dure et atroce des citoyens sahraouis dans les camps de Tindouf et que la direction du front polisario séparatiste utilise comme otages dans la gestion du différend artificiel.

Le Haut commissariat des Affaires des réfugiés est tenu d’imposer aux autorités algériennes d’effectuer un recensement  précis de ces citoyens et de mettre un terme au refus algérien.

Le Parti de l’Istiqlal réaffirme que la question de notre intégrité territoriale demeure la cause première de tous les Marocains et que autant les citoyens et les élites et cadres politiques, syndicaux, culturels, humanitaires et associatifs sont tenus d’assumer leur rôle, à l’intérieur comme à l’étranger et de façon ininterrompue, à travers la dynamisation de la diplomatie parallèle, autant ils sont en droit d’attendre des pouvoirs publics d’ériger cette question en affaire publique de manière à leur permettre de s’y impliquer et d’y contribuer.

Le Parti de l’Istiqlal réitère sa pleine disposition et son engagement continu en vue de conforter le climat de mobilisation derrière SM Mohammed VI et de faire face à toute forme de menace et de complot pesant sur notre intégrité territoriale. Parler de l’intégrité territoriale ne saurait cependant être cohérent sans évoquer les autres poches encore occupées et, en premier lieu, les présides de Sebta, Mélilya, les îles avoisinantes et le Sahara oriental.

Le Parti de l’Istiqlal en appelle au peuple espagnol et à sa classe politique ainsi qu’à ses humanitaires, son intelligentsia et à sa presse afin de comprendre la position du peuple marocain sur cette question, car il n’est point à l’honneur de son homologue espagnol de continuer à faire partie des  dernières puissances coloniales.

Le Parti de l’Istiqlal affirme, à cette occasion, qu’il n’aura de répit tant que des parties du territoire national resteront sous  occupation espagnole. Et concernant le Sahara oriental, l’Istiqlal rappelle, encore une fois, que la question des frontières entre le Maroc et l’Algérie reste tributaire d’une approche globale et que la position du parti à ce sujet tend à effacer les frontières géographiques et à édifier un Maghreb uni et homogène où prévaudrait la libre circulation et où le coût économique et social du non- Maghreb s’estomperait, mais qu’au cas où on s’obstinerait à consacrer le morcellement de la région et les divisions, alors les Marocains seront fondés à mettre sur le tapis des questions importantes intéressant le parachèvement de leur intégrité territoriale.

Le Parti de l’Istiqlal est l’un des précurseurs à insister sur la nécessité d’ériger le régime de la Monarchie constitutionnelle dans le pays. Ses positions historiques sont claires depuis plus de 70 ans. Le 17ème congrès de l’Istiqlal réitère l’affirmation que le régime de la Monarchie constitutionnelle est une question d’existence pour le Maroc. Il réitère que l’Institution monarchique a accompli des rôles avant-gardistes pionniers, et ses Souverains ont consenti des sacrifices énormes pendant et après le protectorat.

Aujourd’hui, le 17ème congrès de l’Istiqlal réitère son attachement au  régime de la Monarchie constitutionnelle instauré sur la base de contrats clairs, et que l’existence de Imarat al Mouminine constitue une immunité effective pour l’Islam et les Musulmans dans notre pays.

La question de la démocratie était, reste et restera au centre de la problématique politique au Maroc et du combat du Parti de l’Istiqlal qui soutient, aujourd’hui, que le véritable problème du pays est d’ordre politique, en premier lieu, et, partant, il ne saurait y avoir de développement, ni de démocratie sans des institutions constitutionnelles fortes, ni en l’absence de partis forts, immunisés et appartenant à un champ politique également fort, vacciné et indépendant. Le Parti de l’Istiqlal, tout en concédant à ce sujet que le pays a engrangé de réels et importants acquis sur la voie de la démocratie à la faveur de réformes politiques, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, affirme, en revanche, que la concrétisation du projet de démocratie véritable et intégrale reste un objectif hors de portée.

Le climat dans lequel se sont déroulées les élections législatives de l’an dernier et les résultats auxquels elles ont donné lieu du fait des comportements d’après le scrutin, tout cela  prouve que les élections manquent toujours d’efficience et pâtissent d’attitudes et comportements s’obstinant à vider la pratique électorale de sa substance.

Ces élections n’ont en effet été à l’abri ni du recours à l’argent tant public que privé, licite et/ou illicite, ni de la mobilisation des collectivités ou des pressions exercées sur les notables ou, encore, de la mise de l’administration territoriale à la disposition de certains milieux, et le reste est à l’avenant.

Les résultats de ces consultations n’ont pas reflété les issues politiques naturelles qui devaient être les leurs puisque le pays s‘est retrouvé face au phénomène récurrent des « comparses » qui entrave le processus démocratique et politique et qui a conduit le pays vers l’impasse et à la proclamation de résultats aux antipodes du choix des électeurs.

Le Parti de l’Istiqlal soutient que la démocratie ne saurait être l’aboutissement de causes différentes et contraires à sa nature et ne nous voilà-t-il pas face à un gouvernement hypertrophié, traversé de moult contradictions et affligé de diverses tares car il n’est point le résultat logique des vœux exprimés par les électeurs mais bel et bien celui des interventions des fossoyeurs et il n’est, donc, pas étonnant que l‘élan politique général s’émousse et que l’indice de crédibilité de l’action politique baisse de manière vertigineuse au point d’en préfigurer la mort. C’est pourquoi le 17ème congrès général du Parti de l’Istiqlal affirme que les revers infligés à la démocratie au cours des deux dernières années imposent de procéder à une révision urgente et globale des résultats auxquels cela a donné lieu et d’engager des discussions avec les acteurs politiques en vue de ménager les voies et moyens de pareille révision.

Le pays connaît une situation d’attentisme et d’expectative quasi inédite, ce qui continue d’avoir des répercussions sur l’économie et les investissements, le congrès attire l’attention sur le danger de l’abaissement de nombre d’indicateurs sociaux et économiques et en réfère aux rapports internationaux qui classent le Maroc bien en évidence en matière de prévarication et de corruption… d’où le Maroc  est devenu menacé d’une nouvelle génération de dangers et rend les institutions constitutionnelles en place incapables d’y faire face du fait que les même causes produisent toujours les mêmes effets. 

Les Istiqlaliennes et Istiqlaliens saisissent l’occasion de la tenue de leur 17ème congrès général pour invoquer une réforme constitutionnelle pour remédier à des manquement dans la Constitution 2011 et pour que cette Constitution soit un support contractuel à même de réaliser des réformes politiques profondes favorisant une authentique séparation des Pouvoirs et un renforcement des autorités exécutive et législative par des prérogatives réelles.

Le Parti de l’Istiqlal assure que le « Hirak » du Rif est l’expression manifeste de la contestation dans l’ensemble du Maroc ; il ne partage nullement les thèses véhiculées par certains milieux politiques et médias corrompus, ni ne croit qu’il s’agit d’un mouvement séparatiste à la solde de l’étranger et au service d’agendas déterminés et soutient que de telles accusations visent à vider le mouvement de sa substance et à l’affubler de velléités scélérates afin d’alarmer et de dresser l’opinion contre en créant un climat de peur. Le 17ème congrès du Parti de l’Istiqlal soutient que le « Hirak » du Rif est une manifestation collective contre la marginalisation, la paupérisation et le mépris aussi bien qu’une réaction instinctive contre la propension de ceux qui ont coutume de plier l’échine à vouloir vassaliser les gens ; c’est également l’expression du refus des immenses écarts entre régions et du refus de la persistance de l’exclusion et de la marginalisation en dépit du constat de l’Instance Equité et Réconciliation (IER) quant à l’ampleur et la gravité de ces disparités dans le Rif.

Le « Hirak » du Rif n’est finalement que l’aveu explicite de l’échec d’un projet politique fondé sur l’instrumentalisation de l’ethnie et de la région au service d’agendas politiciens ; partant, le Parti de l’Istiqlal appelle à une révision urgente et radicale de l’approche adoptée dans le traitement de ce mouvement car il ne s’agit ni d’une question purement sécuritaire, ni même et seulement économique mais également psychologique d’abord et politique ensuite, car le citoyen rejette la « Hogra » et tient à être traité dans le respect de sa dignité ; d’autre part, le fait d’imposer un modèle politique déterminé fondé sur les dimensions ethnique et géographique est de nature à faire peser de graves dangers sur le pays. Le Parti de l’Istiqlal réclame aujourd’hui instamment la libération de tous les détenus en rapport avec le « Hirak » du Rif, l’annulation de tous les jugements prononcés et poursuites engagées dans ce cadre et l’ouverture, sans plus tarder, d’un dialogue national à même de contenir le mouvement et de prévenir de nouvelles contestations dans d’autres régions, calquées sur celles du Rif car les conditions objectives de leur apparition existent partout. Le Parti de l’Istiqlal proclame, à travers son 17ème congrès général, sa solidarité absolue avec le« Hirak » du Rif  et avec nos concitoyens dans cette région et, partant, avec tous les mouvements de protestation et manifestations réclamant des droits légitimes.

Le gel du dialogue social entre gouvernement et partenaires économiques et sociaux fait planer des menaces sur la stabilité du pays. Le 17ème Congrès exhorte à trouver des solutions urgentes au chômage des jeunes, particulièrement les porteurs de diplômes parmi eux, et à s’intéresser aux nouvelles problématiques dans le monde du travail tel l’emploi adéquat et les effets du climat sur le marché du travail et ses conditions.

Les structures politiques et syndicales, dans quelque société que ce soit, constituent des dispositifs de protection du système politique général et toute tentative d’affaiblir les premières finit par nuire au système politique dans sa globalité. Aussi est-il nécessaire de libérer la société de cette culture archaïque et de laisser place au concept d’Etat moderne fondé sur la complémentarité entre rôles et fonctions des divers intervenants et institutions. La relance du dialogue social en lui conférant un réel contenu ne peut donc que servir l’intérêt général du pays. Le congrès du Parti de l’Istiqlal engage, partant, toutes les parties au dialogue social à faire preuve de sens des responsabilités et de citoyenneté.

La question des droits de l’Homme et des libertés publiques figure en tête des préoccupations du Parti de l’Istiqlal dont le 17ème congrès enregistre avec grande inquiétude le recul des indicateurs de ces droits et libertés au cours de ces quelques dernières années et il faut bien reconnaître que les autorités n’ont pu assimiler les évolutions politiques, ni les besoins et attentes des citoyens à tel point que les institutions constitutionnelles n’ont pu, à leur tour, réagir et répondre positivement à ces aspirations. Il est normal, dès lors, que les divergences d’avis et d’opinion se transposent et investissent l’espace public, tandis que les pouvoirs publics n’ont trouvé d’autre moyens de contenir le phénomène que celui du recours à la force et la violence, de manière abusive la plupart du temps, contre ce qu’ils considèrent comme des menaces pour la sécurité quitte à fabriquer des dossiers de toutes pièces et à impliquer la justice dans des différends et des débats purement politiques. Le 17ème congrès du Parti de l’Istiqlal enregistre, avec un profond regret et grand dépit, l’existence de prisonniers d’opinion et d’expression à une époque où tout le monde croyait impossible et inimaginable de replonger dans cette ère de triste mémoire et de renouer avec d’aussi viles pratiques. Le Parti de l’Istiqlal appelle à se pencher d’urgence sur cette question, à libérer les journalistes emprisonnés en vertu de griefs et d’accusations montés en épingle et tous les prisonniers d’opinion ainsi qu’au respect des droits humains et à la stricte application de la loi.

A ce propos, le congrès exprime sa totale solidarité avec M. Abdellah Bakkali, qui fait l’objet d’un procès purement politique, et appelle à l’arrêt de ce procès.

La question de l’identité nationale occupe également une place de choix parmi les préoccupations du Parti de l’Istiqlal et constitue l’un des piliers de son référentiel doctrinal et idéologique car elle est intimement liée à l’humanisme marocain. Le 17ème congrès du Parti de l’Istiqlal rappelle, à ce sujet, que l’Islam du juste milieu et modéré est le credo de tous les Marocains et qui tout en s’opposant à toutes les formes et manifestations de violence et de radicalisme de quelque nature et/ou obédience qu’ils soient, constitue pour eux un lien spirituel plein de foi et de piété autant qu’un style de vie. Le Parti de l’Istiqlal, tout en rejetant et condamnant l’extrémisme et le terrorisme, n’en attire pas moins l’attention sur les grands et réels dangers des causes à l’origine de tels phénomènes que sont l’injustice, les méthodes et programmes d’enseignement, les contenus de certains médias, le bourrage idéologique des esprits, ce qui fait perdre à la vie humaine toute sa valeur et transforme parfois des êtres humains en de simples instruments malléables en vue d’atteindre de vils objectifs. La faiblesse et le recul des mécanismes de redressement de la société comme l’enseignement dont la destruction aboutit à celle de la communauté ou du rôle de la famille, des ouléma et des élites entraînent la dépersonnalisation de l’être et produit une société dépourvue de légitimité. Le 17ème congrès du Parti de l’Istiqlal appelle avec insistance les institutions des ouléma à faire preuve d’Ijtihad sain en toute indépendance  et à l’abri de toutes interférences extérieures. Il n’est nullement exagéré d’affirmer que notre société souffre d’énormes déficits en matière de valeurs morales en raison de la prédominance de plusieurs facteurs en rapport, toujours, avec les rôles de l’école et de l’éducation, de la famille, des moyens de communication, que les notions de solidarité, d’entraide, de tolérance, de fraternité et de modestie ne cessent de régresser et de s’estomper, alors que le seul fait de s’imprégner des valeurs et enseignements de l’Islam suffit pour venir à bout de tous ces défis.

L’Islam au Maroc fait face aux velléités de christianisation et de détournement des valeurs et si l’Islam garantit les libertés, celles-ci doivent être, en retour, au service des valeurs de la collectivité. Ainsi des phénomènes comme l’homophilie, la transgression du jeûn en public, certaines façons de s’habiller, etc., se sont invités dans le débat public, mais leur traitement impose de faire preuve d’un réel Ijtihad religieux dans le cadre et le respect des convictions des Marocains et des musulmans car les libertés individuelles doivent aussi être prises en compte à condition de respecter les impératifs, convictions et libertés de la collectivité qui est en droit de construire le modèle de valeur qui lui convient.

La question de la langue est, elle aussi, au cœur des préoccupations de la société et le Parti de l’Istiqlal croit fermement que la langue n’est pas seulement un moyen de communication, ni un simple mécanisme de vocalisation et qu’elle est, au contraire, intimement liée à l’identité et à l’humanisme aussi bien individuels que collectifs, ce qui en fait une question centrale pour la société. Le Parti de l’Istiqlal estime donc que les tentatives de dialectisation constituent de véritables complots visant à altérer, sinon à annihiler,  l’identité nationale et relève, avec étonnement, que ces tentatives sont le fait surtout de milieux financiers dépourvus de la moindre charge ou fibre intellectuelle.

L’identité linguistique des Marocains est, à la fois, arabe et amazighe et ces deux composantes sont complémentaires et solidaires et point en conflit,  comme le prétendent certains et cherchent à le faire accroire tandis que les manœuvres francophones les visent toutes les deux en même temps. Aussi, le 17ème congrès du Parti de l’Istiqlal appelle-t-il à faire face collectivement à de telles machinations et à conforter ces deux langues nationales, ainsi qu’à accorder l’intérêt idoine à toutes les composantes de l’identité linguistique des Marocains, notamment la composante Hassanie, tout en évitant de se laisser tenter par les sirènes de la division et de la discorde et insiste pour la mise en place des institutions et mécanismes constitutionnels et réglementaires de leur mise en œuvre.

La question de l’éducation et de l’enseignement a été au centre d’intérêt du 17ème congrès du Parti de l’Istiqlal, ce qui reflète la grande importance que le parti accorde à ce dossier. Aussi, le congrès attire-t-il l’attention sur les dangers qui menacent l’école marocaine dont le rôle s’est considérablement réduit et le parti croit fermement que l’opération pédagogique et éducative ne se limite pas à inculquer des notions rudimentaires et les faire réciter, mais constitue une unité principale entre autres procédés et instruments d’encadrement, d’éducation et d’habilitation du citoyen. C’est ainsi l’un des piliers dont se sert la société pour la formation et l’éducation des jeunes et donc si nous y réussissons, nous obtiendrons des générations saines et utiles, au cas contraire nous aurons à faire face à des générations égarées et en perdition.

Le congrès soutient que l’enseignement actuel  n’a aucun rapport avec cette noble conception, laquelle a été dangereusement vidée de son contenu et insiste sur la nécessité de réhabiliter l’école marocaine de manière à la re-mettre au service de la société, que les institutions d’encadrent n’ont rien apporté de nouveau et sont devenues elles-mêmes des fardeaux pour la collectivité et que la solution à cette problématique consiste à s’inspirer des expériences mondiales réussies en en confiant le pilotage à des personnes compétentes intellectuellement et académiquement parlant.

Les moyens de communications ont un rapport étroit avec l’enseignement/éducation et l’encadrement de la société, cependant les médias dans notre pays souffrent de graves insuffisances qui en limitent l’efficacité et en fait, en général, des instruments dociles entre les mains des pouvoirs publics et des milieux financiers influents. ?La libération du paysage audiovisuel (PAM) ne se limite pas à mettre en place une institution télécommandée dont les membres sont désignés selon les mécanismes de nomination/affectation et qui est devenue un instrument de pointage sans plus. La libération suppose, au contraire, de laisser le champ libre devant l’initiative privée, individuelle et collective, afin d’investir, de créer et d’innover aussi bien que de le soustraire à l’emprise des pouvoirs publics, l’Etat étant tenu, à ce sujet, de proposer un modèle de libération du PAM réussi car la société a besoin de médias efficaces, d’autant plus que ces derniers sont au bord de l’asphyxie et qu’un flou total caractérise les notions de service public et de domaine public, particulièrement en matière de communication.

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