Istiqlal : le conseil national défie la justice et maintient la suspension de Baddou et Ghellab

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Contrairement à la plupart des attentes, le conseil national de l’Istiqlal a maintenu la suspension de Yasmina Baddou, Karim Ghellab et Taoufik Hejira. Réunis ce samedi 4 mars, les membres du conseil ont voté majoritairement pour le maintien de cette décision.

En présence de Hamid Chabat, secrétaire général du parti de l’Istiqlal, les membres du conseil général ont approuvé majoritairement le maintien de la suspension. Sur les 584 membres présents, sauf une minorité a voté contre cette décision.

Dans un communiqué, l’Istiqlal a fait savoir que cette session extraordinaire a été présidée par Abdellah Bekkali. Le comité d’arbitrage et de discipline a tenu, avant de trancher définitivement dans cette affaire, à écouter les membres suspendus, ainsi que Hamid Chabat.

La même source indique que les membres du conseil, qui s’est tenu à la base pour réexaminer la décision disciplinaire prononcée antérieurement par le comité d’arbitrage et de discipline, ont décidé de réduire la sentence. Les activités des trois membres du conseil exécutif vont donc être gelées pendant 9 mois, à la place de 18 mois. Ce qui ne change rien puisqu’ils ne seront pas dans la capacité d’assister au congrès prévu fin mars.

Contactée par le Quid, Yasmina Baddou nous a confié que «  la plupart des personnes qui ont assisté au conseil national ne sont même pas membres », notant également que « l’huissier de justice qui devait s’assurer que seuls les membres du conseil étaient présents n’était pas sur place. » Elle a également ajouté que « la session a été gérée de manière douteuse et qu’elle a connu plusieurs disfonctionnements, la preuve en est la démission de Azhari, un des membres de la commission disciplinaire ».

Pour sa part, Karim Ghellab nous a déclaré que « le vote a été une véritable parodie de démocratie. C’était une mascarade parce qu’il a été complètement entaché d’irrégularité et n’a donc aucune valeur. » Il a également souligné que « le vote n’était pas à bulletin secret, comme il est convenu dans de telles situations » avant d’ajouter «  que les voix n’ont pas été décomptées et que personne n’a annoncé les résultats du vote ». Il a, de surcroît, fait part de son intention de « faire appel auprès de la justice, pour faire respecter la loi et le droit. »

La fin du grand remue-ménage que vit depuis plusieurs mois l’Istiqlal ne semble donc pas être proche. A quelques semaines seulement du congrès national, cette décision vient envenimer davantage la situation. Un des plus vieux partis du royaume a l’air de sombrer dans l’abîme, à cause de ces décisions qui sèment la division interne plus qu’autre chose.

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