Le 1er mai n’est pas qu’un jour férié, c’est également le symbole de la lutte ouvrière

5437685854_d630fceaff_b-

1736
Partager :

Si pour les Marocains, le 1er mai est un jour chômé, combien de personnes, même parmi celles qui défilent chaque année, savent qu’ils commémorent les manifestations violentes survenues le 3 mai 1886 aux usines McCormick de Chicago ? Depuis, le 1er mai est devenu l’emblème de la lutte des classes.

Tout a commencé aux Etats-Unis, quand une grève généralisée a éclaté le 1er mai 1886. Les salariés réclamaient la journée de travail de huit heures, les patrons, eux, s’y opposaient fermement. Mais, le 3 mai 1886 va devenir une date tournant quand 100 00 ouvriers grévistes se sont regroupés devant les portes des usines Mc Cormick à Chicago. La protestation va être réprimée sévèrement par la police, six des salariés vont être tués et de nombreux blessés. Le lendemain, toute la ville est en grève et un grand rassemblement est prévu à Haymarket dans la soirée. Une bombe est alors jetée sur les policiers, faisant 7 morts. S’en suivra l’arrestation de 8 anarchistes dont deux seulement étaient présents au moment de l’explosion. Un procès commence le 21 juin 1886, cinq d’entre eux seront condamnés à mort et pendus le 11 novembre, à l’exception de Louis Ling qui se suicidera dans sa cellule la veille de l’exécution.

En 1889, trois ans après les évènements sanglants de Chicago, le congrès de l’International Socialiste se tient à Paris et instaure le 1er mai comme « journée internationale des travailleurs ». Depuis cette date est devenue  dans de nombreux pays, y compris le Maroc, synonyme de la célébration de la classe ouvrière et de son combat pour la justice et pour la dignité.

Au Maroc, le gouvernement souhaite atténuer les tensions avec les syndicats

Au Maroc, le 1er mai n’a pas été juste une date pour revendiquer les droits des travailleurs, mais il a été également, pendant la période du protectorat, une occasion pour réclamer l’indépendance du royaume. Depuis, il a été consacré comme une occasion pour célébrer la lutte de la classe ouvrière marocaine.

Cette année, la classe ouvrière au Maroc va célébrer cette fête dans un contexte national assez particulier, à savoir la composition de l’exécutif après une période de blocage qui a duré plus de 6 mois et le retard dans l’adoption de la loi des Finances. Dans une tentative d’atténuer les remous, El Othmani a tenu les 24 et 25 avril une entrevue avec les centrales syndicales les plus représentatives, en présence de Mohamed Yatim, ministre de l'Emploi et de l’Insertion professionnelle.

Ces rencontres, qui s’inscrivent  le cadre du dialogue et de la communication soulignés par la déclaration gouvernementale en ce qui concerne la relation avec les partenaires sociaux, ont été l’occasion de se concerter sur les perspectives et la méthodologie à suivre dans le dialogue social.

Le PPS a appelé, pour sa part, le gouvernement à « satisfaire les revendications des travailleurs en respectant les obligations inscrites dans le programme gouvernemental » et a  mis en avant la nécessité « d’améliorer le niveau de vie des salariés, affirmant que le chemin est encore long devant la satisfaction de toutes les revendications justes et légitimes des travailleurs marocains ». La ligue marocaine pour la défense des droits de l’Homme a dénoncé « des dysfonctionnements dans la structure de la société à cause du chômage, notamment sur les plans économique et social ». Elle a accusé le gouvernement d’amputer les droits de plusieurs de cadres à l’emploi, surtout à cause de la réforme du système des retraites et l’augmentation des cotisations.

Le secrétaire général de l'Union Marocaine du Travail (UMT), El Miloudi Moukharik a appelé quant à lui, lundi 1 mai à Casablanca, le gouvernement à mettre en place une réelle politique sociale dans le but d’améliorer les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière. Il a également réitéré la position de l’UMT qui rejette de façon catégorique la révision du Code de travail, qui est le fruit d’une concertation entre l’Etat, le patronat et le mouvement syndical.

Sous le slogan  « Nous resterons toujours engagés en faveur de la classe ouvrière marocaine pour défendre ses revendications et ses droits », l'UMT a également appelé à la nécessité de préserver le droit de grève, qui constitue l’un des fondements des mouvements syndicaux dans le monde.

Par ailleurs, l’UMT invite le gouvernement à réexaminer la réforme du régime de la retraite via un nouveau round de dialogue social.

 

lire aussi