Le RNI élira Akhenouche le 29 octobre et fixe les conditions de sa participation gouvernementale

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En attendant le 29 octobre et le congrès extraordinaire qui portera Aziz Akhenouche à la mandature suprême de ce parti, les Rnistes entendent préparer les conditions de leur entrée (ou pas) au gouvernement qu’Abdalilah Benkirane est chargé de constituer

Très longue réunion de l’instance exécutive du Rassemblement national des indépendants mercredi 12 octobre. Réunis depuis 17 heures, les membres du bureau politique ne lèveront la séance qu’aux environs de 23h30. Confrontés à une donne inattendue –officiellement, la démission de leur président Mezouar pour cause de résultats électoraux non satisfaisants– les Rnistes doivent gérer l’après-Mezouar. Le successeur celui qui a présidé aux destinées du RNI durant deux mandats est tout désigné. C’est Aziz Akhenouche, le ministre sortant de l’agriculture et des pêches au bref destin RNI duquel il avait gelé son appartenance pour participer au gouvernement Benkirane. Le Bureau politique de cette formation politique fondée en 1976 par Ahmed Osman, l’ancien premier ministre et gendre de Hassan II, entend toutefois préserver les formes. Candidat unique à la succession de Salaheddine Mezouar, Aziz Akhenouche se soumettra à l’exercice de l’élection lors d’un congrès extraordinaire du RNI convoqué le 29 octobre prochain. « D’ici là, Mezouar reste aux commandes », confie un cador du parti écartant d’un revers de la main l’option éphémère d’une présidence par intérim annoncée mercredi soir par des sites d’information de la place.

Dès mardi 11 octobre, l’identité de l’homme providentiel qui succèdera au leader démissionnaire était connue au sein du premier cercle des décideurs du parti de la colombe. Les membres du bureau politique ont multiplié les réunions marathon pour « gérer » le départ de Mezouar et dont ils avaient pourtant refusé la démission. Le chef de la diplomatie est resté sourd aux demandes de ses pairs du BP : il veut assumer ses responsabilités devant les mauvais résultats électoraux de son parti qui a perdu 15 sièges  aux législatives du 7 octobre. « Une posture à la David Cameron », veut croire un ténor de la formation politique ne retenant que le fait que « Mezouar, en démissionnant, donne l’exemple et d’autres leaders devraient en prendre de la graine ».  

Peu importe que le président du Rassemblement national des indépendants ait démissionné ou l’ait été, le fait est que les Rnistes veulent désormais peser dans le paysage politique et occuper une place dans une bipolarisation à marche forcée. Les cadors du parti en veulent pour preuve que le choix d’un Akhenouche en tant que prochain  président est loin d’être fortuit.  Un tel choix, arguent-ils, serait même porteur de signaux forts. « L’homme est respecté de tous. Il provient de la communauté des affaires. Et il faut le lire comme un engagement en faveur de la création de richesses. Son expérience au ministère de l’agriculture est également un investissement fort dans le monde rural », explique un membre en vue du bureau politique.

De plus, l’alliance scellée en début de semaine avec l’Union Constitutionnelle avec laquelle le RNI a choisi de former un groupe parlementaire commun fort de 55 députés vient renforcer la thèse d’une troisième force dite libérale.

En attendant le 29 octobre et le congrès extraordinaire qui portera Aziz Akhenouche à la mandature suprême de ce parti, les Rnistes entendent préparer les conditions de leur entrée (ou pas) au gouvernement qu’Abdalilah Benkirane est chargé de constituer. « Nous avons d’ores et déjà fixé les conditions de notre éventuelle participation gouvernementale. Nos conditions sont en fait de grands principes qui fondent un modus vivendi viable au sein de la majorité.  Nous pensons en particulier au nécessaire respect des institutions constitutionnelles, à l’éthique du débat qui ne doit surtout pas céder la place à l’insulte et à l’invective et à la prise en charge des vrais enjeux de ce pays.  L’environnement de la participation à l’Exécutif nous importe bien plus que le nombre et la nature des portefeuilles ministériels », conclut une source interne du parti de la Colombe tout en révélant que les tractations avec le chef de gouvernement ne seront pas dirigées le président démissionnaire, Salaheddine Mezouar.

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