Que cherche Ilyass El Omari ?

5437685854_d630fceaff_b-

2826
Partager :

Le mouvement de contestation qui secoue le Rif, depuis quelques mois, semble impacter chaque jour davantage Ilyas El Omari. Le secrétaire général du PAM et président de la région de Tanger-Tétouan- El Hoceima a posté  dimanche 9 avril, suite à la manifestation qu’a connue la région, une publication sur Facebook dans laquelle il a exprimé l’envie de s’exiler  dans son village natale.

C’est un Omari nostalgique du passé et du village natal qui ressort de cette publication. Celui-ci y souffle son désir de tout quitter et de retourner à la terre qui l’a vu naître,  pour aussitôt souligner la difficulté de la décision. Pour le moment. C’est un homme dépité qui transparait à travers les lignes, dégouté  par le mensonge, la dualité du discours, la déloyauté voire la trahison qui minent la société. Un discours qui fait resurgir devant lui l’une des figures de proue de la littérature marocaine, l’écrivain rifain réfractaire, dont les écrits furent longtemps censurés, Mohamed Choukri, à ses yeux ultime modèle de courage et de franc-parler. Un modèle qu’il voudrait suivre mais dont, dit-il, il n’a pas le courage.

Choukri, c’est pour lui une source d’inspiration. El Omari voit dans son œuvre maîtresse et hautement biographique, « Le Pain nu », une cime de la vérité, qu’il aimerait tant en dire sa part à lui, pour décrire « ses trahisons, ses principes, ses défaites,  ses victoires »,  mais sans en avoir l’audace. Du moins pour l’instant.

Que se passe-t-il réellement pour qu’Ilyas El Omari veuille tout quitter pour se réfugier dans son village natal ou dans l’écriture ? Est-ce vraiment l’impact du mouvement de contestation que vit la région d’El Hoceima depuis la mort de Mouhcine Fikri en octobre dernier, surtout qu’El Omari avait déclaré dans une publication précédente l’avoir connu personnellement, qui l’a poussé à revoir ses décisions et à vouloir tout quitter ? Renier ses engagements et ses promesses ? Se concentrer sur son travail pour le  développement et la transformation de la région du Rif ? Ou bien s’apprêterait-il à changer de camp ? Ou encore brandit-il une menace dans on ne sait quelle direction? Si toutes les réponses à ces questions sont pour l’instant incertaines, une chose est sûre, El Omari  a tellement nagé dans les arcanes qu’il a des choses à dire. Un jour il le fera, promet-il, mais sans citer les noms. Alors à quoi bon ?

lire aussi