Union africaine : M. Jazouli définit les trois axes pour faire taire les armes

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Le ministre délégué à la Coopération Africaine, M. Mohcine Jazouli lors de sa participation au sommet de l’UA en visioconférence.

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Le 14ème Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur l’initiative "Faire taire les armes en Afrique", a ouvert dimanche 06 décembre 2020, par visioconférence ses travaux avec la participation de la délégation du Maroc, présidée par le ministre délégué auprès du ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l'Etranger, M. Mohcine Jazouli.

M. Jazouli a souligné que les défis de la sécurité et de la stabilité auxquels fait face l’Afrique, et qui se manifestent par la multiplication des conflits et des crises, exigent de tous une synergie des efforts et une réponse concertée et solidaire.

Pour confirmer et consolider « l’Afrique que nous voulons », le continent a besoin de sécurité, de stabilité et de paix, a estimé M. Jazouli.

Pour ce faire, trois axes s’imposent, a précisé M. le ministre délégué : prendre conjointement les mesures nécessaires pour vaincre le terrorisme et l’extrémisme religieux ; prévenir la circulation illicite des armes légères et de petit calibre ; et adopter une politique de l’Union en matière d’opérations de soutien à la paix, basée sur la clarté et la préservation des principes fondamentaux des Opérations de Maintien de la Paix.

À cet égard, M. Jazouli a indiqué que le projet de doctrine de l’UA sur les opérations de soutien à la paix "devrait s’inspirer de ces principes”, jugeant nécessaire d’y introduire le principe de la “subsidiarité" qui confère au Conseil de sécurité de l’ONU la responsabilité première de maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Le ministre délégué a souligné que, partant de sa conscience du lien indéfectible entre la sécurité et le développement, le Maroc, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, “s’emploie avec sérieux et pragmatisme à traduire en actes” les décisions de l’UA.

Faisant remarquer que le Maroc a toujours plaidé en faveur d'approches “multidimensionnelles, intégrées et concertées”, M. Jazouli a rappelé l’accueil par le Royaume du dialogue inter-libyen ayant conduit à l'Accord de Skhirat en décembre 2015, notant que ces efforts se sont poursuivis, ces derniers mois, en abritant plusieurs rounds de négociations, pour faire avancer le dialogue entre les parties libyennes.
Par ailleurs, M. Jazouli a souligné qu’atteindre les objectifs de faire taire les armes en Afrique passe par le respect, par les Etats membres et la Commission, des décisions prises par l’Union.

“Tenter de les enfreindre comme ce fut le cas par le commissaire Chergui qui s’est donné la liberté de soulever la question du Sahara Marocain alors que l’examen de cette question est encadré par la Décision 693 qui réserve cette attribution à la Troïka, est une tentative de divertir notre auguste assemblé de son objectif afin d’assouvir des desseins nationaux non dignes d’un haut responsable de la Commission astreint à l’obligation de neutralité”, a indiqué le ministre délégué*.

Il a ainsi déclaré que dans ce cadre, le Maroc soutient l’adoption des projets de déclaration et de décision tels que transférés à l’Assemblé par le Conseil Exécutif.
Placé sous le thème de l’année « Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l’Afrique », le Sommet extraordinaire de l’organisation panafricaine va réfléchir aux moyens à même de mettre fin aux conflits armés sur le continent.

JAZOULI : « LA ZLECAF CONSTITUERA UN NOUVEAU PALIER SUR LE CHEMIN DE L’UNITÉ ET DE L’INTÉGRATION DU CONTINENT »

Auparavant, le 13ème sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) dédié à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) avait ouvert hier, 5 décembre, ses travaux par visioconférence avec la participation de la délégation du Maroc, présidée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita.

Lors de cette session exceptionnelle, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Mohcine Jazouli, a prononcé un discours au nom de la délégation marocaine.

Dans son allocution, M. Jazouli a souligné que le lancement effectif des échanges commerciaux dans le cadre de la ZLECAf, prévu le 1er janvier constituera un nouveau palier sur le chemin de l’unité et de l’intégration du continent.
« C’est l’aboutissement de la volonté des pères fondateurs de l’OUA : cette même volonté de panafricanisme que le Maroc poussa de ses vœux à la genèse de l’Union africaine, au sein du « Groupe de Casablanca », a précisé le ministre délégué.

Il a par ailleurs affirmé que « ce nouvel espace que nous créons ensemble, nous offre la possibilité de transformer sur place les matières premières dont regorge l’Afrique et d’accélérer la mise en œuvre d’une base industrielle africaine pour répondre à nos besoins ».

M. Jazouli a ainsi fait savoir que la ZLECAf est « d’abord et avant tout un espace de complémentarité » de par la création de « pôles de croissance régionaux interconnectés ». « C’est également un espace propice aux avantages comparatifs », a-t-il ajouté.
"Si elle est un risque à prendre pour certains, la ZLECAf c’est avant tout des opportunités d’emploi pour les 12 millions de personnes qui rejoignent chaque année le marché du travail", a fait valoir M. Jazouli tout en soulignant que cette zone « libérera le génie créatif africain et créera des ponts entre les régions ».

Il a d'ailleurs relevé que la ZLECAf « facilitera le commerce intrarégional et accélérera l’intégration des communautés économiques régionales », surtout que les CER ont été expressément reconnues par l’Accord de la ZLECAf comme piliers indicatif.

Il convient de noter que la ZLECAf vise à créer un marché africain de 1,27 milliard de consommateurs avec un PIB cumulé d'environ 2,3 à 3,4 billions de dollars américains.

Le Maroc qui avait signé, le 21 mars 2018 à Kigali, l'accord de création de la ZLECAf, a œuvré sans relâche pour voir se concrétiser ce catalyseur du «Made in Africa» en consécration de l’engagement africain du Royaume dans le cadre de la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, pour «l’émergence d’une Nouvelle Afrique: une Afrique forte, une Afrique audacieuse qui prend en charge la défense de ses intérêts, une Afrique influente dans le concert des Nations».

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