« No money, no job, no problem »!

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couv-tourism J?ai ?t? agr?ablement surpris par la pr?sence d?une diplomatie marocaine militante, capable de prendre des initiatives pour promouvoir l?image du pays La Gr?ce figure parmi les pays les plus touch?s par la crise ?conomique qui s?vit dans le monde depuis 2008. Des mesures drastiques ont ?t? prises pour faire face ? la menace de faillite ? laquelle a ?t? confront? le pays. Des cons?quences dramatiques en ont r?sult??: baisse des salaires de 40%, ch?mage de 27% avec un pourcentage ?lev? dans les rangs des jeunes, etc. La paix sociale a ?t? perturb?e face au refus desdites mesures par les populations. Les instances europ?ennes et les organisations financi?res internationales ont ?t? intraitables dans la recette d?aust?rit? qu?elles ont prescrite aux Grecs. Cette situation a favoris? la mont?e des radicaux de gauche dont le parti Syriza a gagn? les ?lections l?gislatives du 25 janvier 2015. Le nouveau gouvernement, et en particulier le ministre des finances, Yanis Varoufakis, a d?fray? la chronique par des d?clarations incendiaires contre les r?formes pr?conis?es par les cr?anciers internationaux et conditionnant le d?blocage d?une aide financi?re. Ceci a cr?? un malaise au sein de l?Union europ?enne. L?Allemagne est tr?s s?v?re ? l??gard de la politique du gouvernement grec. Celui-ci met de l?huile sur le feu?: il r?clame ? l?Allemagne 279 milliards d'euros de r?parations pour son occupation militaire de la Gr?ce entre 1941 et 1944. Cette ambiance fait craindre le pire pour l?issue de la crise, fermant momentan?ment les perspectives de solution ? l?endettement et aux circonstances ?touffantes que vit le pays. Les n?gociations pi?tinent malgr? la promesse de rembourser le Fonds mon?taire international, faite par le ministre des finances le 6 avril courant. Invit? par l?ambassadeur du Maroc ? une conf?rence qu?il a co-oragnis?e avec le Centre europ?en d?Excellence Jean Monnet et l?Institut Karamanlis pour la D?mocratie et portant sur ??La M?diterran?e ? l??preuve du Printemps arabe?: entre revendications d?mocratiques et aspirations ? la prosp?rit? partag?e??, je m?attendais ? atterrir en pleine morosit?. N?ayant jamais visit? ce pays qui a tant donn? ? l?humanit?, j?appr?hendais le regard que porte g?n?ralement l?habitant indigent aux visiteurs ?trangers. Mais non?: j?avais tout faux. L?habitant en question vit, peuple les restaurants et autres lieux r?cr?atifs. Il est poli, tol?rant, c?de le passage, ne klaxonne pas. Bref, il mord ? pleines dents dans une vie que radoucissent la convivialit? et cet orgueil discret de se savoir issu d?une civilisation brillante. C?est durant ce bref voyage entrepris d?but avril que j?ai entendu la trilogie ??no money, no job, no problem??. Mais je ne pense pas qu?elle soit l?expression d?un quelconque fatalisme ou inclination exag?r?e ? la consommation qui fleurit durant les p?riodes de crise. Il n?y a pas non plus un laisser-aller?: les rues sont propres, la verdure ?gaye les rues d?Ath?nes et celles des ?les voisines. Les monuments sont bien entretenus et connaissent, au m?me titre que les mus?es et les autres hauts lieux d?Ath?nes, une grande affluence de visiteurs. Les rues commer?antes sont actives et les marchands de produits locaux de la vieille ville ne harc?lent pas les touristes. Je crois que tout cela vient de la joie de vivre, de l?optimisme et du civisme qui anime la foi dans la vie en soci?t?. Les probl?mes passent, mais la perte de confiance est difficile ? chasser. J?ai ?t? ?galement agr?ablement surpris par le nombre de personnes qui avaient assist? ? la conf?rence (pr?s de trois cents) et par la qualit? et le s?rieux des questions pos?es qui montraient une volont? de conna?tre et une habitude de fr?quenter de telles manifestations. Pourtant l?horaire choisi ?tait d?courageant (entre 17 et 21 heures) pour tous ceux qui avaient travaill? toute une journ?e et qui aspiraient ? un moment de repos. Sur un sujet aussi aride, les interrogations ?taient cibl?es et n?exprimaient aucun rejet de ce monde arabe en ?bullition. Le Maroc ?tait ? l?honneur. Beaucoup d?intervenants grecs en parlaient avec beaucoup de sollicitude. La qualit? de ces derniers rehaussait cet int?r?t pour l?exp?rience marocaine face au printemps arabe?: anciens ministres, d?put?s, universitaires, ?tudiants, etc. L?ex-vice-pr?sidente du Parlement europ?en rendit un hommage appuy? au Maroc. Elle n??tait pas la seule. Cela donne au Marocain pr?sent ? cette manifestation un sentiment de fiert?. Mais on aurait voulu voir nos compatriotes anim?s d?un civisme aussi vif et d?fiant toute morosit?, des rues plus propres et des conducteurs disciplin?s et moins bruyants. J?ai ?t? agr?ablement surpris par la pr?sence d?une diplomatie marocaine militante, capable de prendre des initiatives pour promouvoir l?image du pays dans un milieu qui, ? premi?re vue, n?est port? par aucune propension naturelle ? conna?tre le Maroc. Ayant connu moi-m?me le monde de la diplomatie, j?avais toujours critiqu? la frilosit? de nos diplomates, friands de mondanit?s et frileux devant la prise d?initiatives. Je sentais que tout le monde attendait des instructions et s?interdisait de faire des vagues afin de garder le poste le plus longtemps possible, ratant toutes les occasions ou presque de profiter de la marge de man?uvre laiss?e ? tout ?tre pensant et cherchant ? servir son pays de mani?re intelligente et entreprenante. Apparemment, j?avais besoin de r?actualiser mes informations sur le milieu diplomatique marocain qui semble moins inhib? et moins encha?n? aux instructions r?p?titives pour le moindre acte. Cette occasion m?a permis de le faire ? travers le dynamisme qui pr?side ? la d?marche et aux actions de la diplomatie marocaine en Gr?ce.  

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