Narjis Rerhaye : Driss Yazami soutient la lettre ouverte “Stop à l’apologie du terrorisme”

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Le directeur du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Driss Yazami, a reçu le jeudi 12 janvier, une lettre ouverte qui réclame l’application de la loi et la mise en place d’une stratégie de prévention par l’éducation

“L’ignominie fait son lit jusque sur les réseaux sociaux où publications et commentaires faisant l’apologie d’actes terroristes et d’incitation au terrorisme grossissent en un torrent nauséabond emportant toute l’humanité sur son passage”. C’est avec ces mots que s’ouvre la lettre signée par quelques 5000 Marocains du royaume, du monde et citoyens de toutes nationalités. Les signataires ont également insisté sur le rôle focal que pourrait jouer le CNDH dans la sanction de ce genre de crimes et dans  l’établissement d’un système  de prévention et d’éducation.

Cette lettre ouverte est un appel à une application ferme de la loi et à l’entreprise des mesures nécessaires contre tous les auteurs des appels à la haine. Elle est également une réaction spontanée contre le processus de « Daechisation » et d’instrumentalisation des esprits des citoyens marocains.

Contactée par le Quid, Narjis Rerhaye nous a confié que “pour Driss Yazami, le rôle de la société civile en tant que lanceur d’alertes et d’instruments de vigilance par rapport aux dérives qui peuvent se produire est important parce que, a-t-il expliqué, la constitution adoptée en 2011 est venue avec un nouvel équilibre des pouvoirs, il n’y a pas un pouvoir plus fort que l’autre”. Ainsi, pour le président du CNDH “il faut que chacun des pouvoirs puisse jouer son rôle, et là il fait référence à la société civile, à l’Etat et au parlement”.

Concernant les jeunes femmes qui ont été insultées parce qu’elles sont mortes dans une boite de nuit, Driss Yazami partage l’indignation des porteurs de la pétition. Présente à la réunion, Narjis Rerhaye a affirmé que lui aussi “appel à l’application de la loi”. A cet effet, Rerhaye a rappelé qu’aujourd’hui une question est posée avec beaucoup d’acuité, celle de “la culture des droits de l’Homme et de sa promotion. Il ne s’agit pas seulement de faire des actions ponctuelles, de s’indigner pendant un moment et passer à autre chose, que faisons nous tous (CNDH, Etat, société civile…) pour ancrer cette culture des droits de l’Homme dans notre pays ? Comment faire pour éradiquer la culture de la violence, la culture de la haine ? Pour que ce ne soit pas seulement un discours. Quels sont les instruments que nous pouvons mettre en place, et surtout, comment peut-on faire de la prévention vis-à-vis de la jeunesse ?”.

Concernant les prochaines étapes, Narjis Rerhaye nous a confirmé qu’avec Driss Yazami, ils allaient se “revoir à l’occasion de la publication d’un rapport qui est presque terminé par le CNDH concernant la culture des droits de l’Homme, et qui sera prêt dans 8 semaines. A cette occasion, a-t-elle rappelé, nous allons voir Driss Yazami pour élaborer ensemble un plan d’action, pour voir ce que chacun peut faire à son niveau et quelle contribution peut apporter chacun à partir de son secteur d’activité. Nous de notre côté, nous n’allons pas en rester là. Premièrement nous avons voulu montrer que notre action n’était pas seulement virtuelle, nous avons donné à Driss Yazami un livret de 60 pages avec les 5000 signataires. Nous avons quitté le monde virtuel pour le monde réel. Et ce qui est important pour nous maintenant c’est de réfléchir à la mise en place d’une instance de vigilance, qui lancerait des alertes à chaque fois qu’il y a de la haine et de l’incitation à la violence, à travers un système de tracking. Car il est aujourd’hui impératif de mettre en place des instruments à côté des condamnations tous azimuts, qui ont leur mérite, pour que cela cesse. Les réseaux sociaux sont un supermarché où il y a de tout, il y a de l’amour comme il y a de la haine, il y a des dérives dangereuses et il faudra traquer la dérive là où elle est quand elle porte en elle les germes de la violence et de la haine”, a-t-elle conclu.

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