A 85 ans, Noubir Amaoui rend les armes

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Noubir Amaoui, une vie de lutte, souvent dans l’intransigeance infertile

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Rabat- L'ancien secrétaire général de la Confédération démocratique du Travail (CDT), Noubir Amaoui, est décédé mardi à Casablanca.

Toute sa vie il aura été un syndicaliste intransigeant. Fondateur de la CDT en 1978, alors bras syndical de l’USFP, suite à scission de l’UMT longtemps repoussée au nom de la préservation de l’unité des ouvriers et des travailleurs, Amaoui n’a jamais dissocié la lutte syndicale de son corollaire politique. C’est Ainsi que trois ans plus tard, il va se trouver derrière l’appelle en juin 1981 à une grève générale qui se termine en émeute et donne lieu à une répression féroce.

A lui seule il faisait trembler les arcanes politiques aussi bien à l’intérieur de son parti l’USFP que sur la scène nationale. Toute sa vie il aura campé dans une intransigeance souvent infertile. 

En 1989, au cinquième congrès, il réussit à mettre en minorité le leader historique de l’USFP Abderrahim Bouabid, « trop modéré » au goût du syndicaliste. En colère, Bouabid quitte les assises socialistes. Il faudra alors plusieurs médiations et des délégations de persuasion pour le convaincre à reprendre sa place de premier secrétaire de l’USFP. 

Plus tard c’est au successeur de Bouabid, Abderrahmane El Youssoufi, alors premier ministre du gouvernement de « l’alternance consensuelle » qu’Amaoui se confrontera. Mais cette fois-ci c’est lui qui est contraint de quitter l’USFP pour fonder en 2001 le Congrès National Ittihadi.

Entre ces deux séquences majeures, en 1992, lors d'un entretien accordé au journal espagnol El País, il qualifie les ministres marocains de « bandes de voleurs » et dénonce la corruption. Il est alors condamné à deux années de prison ferme pour « injures et diffamation » à l'encontre des autorités du pays. Il sera gracié par le roi Hassan II après quatorze mois de détention.

Le défunt était "un nationaliste, un grand militant et un leader syndicaliste et politique qui a beaucoup donné pour son pays", a déploré le secrétaire général adjoint de la CDT, Houir Alami.

Dans une déclaration à la MAP, M. Alami a rappelé les positions du défunt en défense de la classe ouvrière, soulignant qu'avec sa disparition, "nous avons perdu l'un des hommes honnêtes".

Noubir Amaoui est né en 1936 dans le village de Bni Ahmed dans la province de Settat. Après des études universitaires, il a entamé une carrière d’enseignant du primaire avant de rejoindre, des années plus tard, le cycle de l'inspection pédagogique. Entre-temps, il a rejoint les rangs de l'Union marocaine du travail.

En novembre 1978, la CDT a vu le jour et Noubir Amaoui en était devenu le secrétaire général. En novembre 2018, il a cédé son poste à Abdelkader Zaër.

 

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