Accueil de Brahim Ghali en Espagne : une attitude ''irresponsable'' et ''regrettable'' (ONG)

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Sit-in devant le siège de la délégation du gouvernement en Andalousie réclamant l’arrestation de Brahim Ghali

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Tarragone (Espagne) – L'accueil du dénommé Brahim Ghali poursuivi pour crimes de guerre est une attitude «irresponsable » et «regrettable» du gouvernement espagnol, a estimé l’association «Amitié hispano-marocaine» de Tarragone.

«L'attitude du gouvernement dans ce scandale qui met en danger les relations entre l’Espagne et le Maroc est tout à fait incompréhensible et regrettable», souligne-t-elle dans un communiqué, appelant l’exécutif espagnol à « éclaircir les conditions et les circonstances» de l’entrée de ce criminel en Espagne avec de faux documents pour échapper à la justice.

Le gouvernement espagnol est appelé également, selon la même source, à fournir des explications aux ressortissants espagnols et marocains sur les raisons ayant amené les autorités espagnoles à « protéger » un individu recherché qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et de graves violations des droits de l'homme.

«Nous déplorons le silence du gouvernement vis-à-vis de ce triste épisode, qui ne sert pas les bonnes relations d’amitié unissant l’Espagne et le Maroc», fait observer l’association "Rotary Amitié hispano-marocaine" de Tarragone.

«Par cet acte ambigu et immature pour une démocratie comme celle de l'Espagne, le gouvernement sape la crédibilité et la réputation du pays », relève-t-elle, demandant aux autorités judiciaires espagnoles d’enquêter sur les circonstances d’entrée du dénommé Brahim Ghali et de réagir aux accusations de torture et de violation des droits de l'homme qui pèsent sur lui.

L'Algérie, le Polisario et l’Espagne, les "grands perdants"

Madrid - L’Algérie, impliquée dans l’entrée du dénommé Brahim Ghali en territoire espagnol sous une fausse identité, le Polisario et l’Espagne qui a autorisé l’accès de cet individu qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, sont les "grands perdants" dans cette affaire, souligne l’expert espagnol, Pedro Canales.

L'origine de l'opération du transfert du dénommé Brahim Ghali en Espagne pour recevoir des soins médicaux alors qu’il est poursuivi pour des crimes de guerre et de graves violations des droits de l'homme, se trouve en Algérie, précise Canales dans un article, publié, mercredi dans le magazine espagnol "Atalayar".

L’implication des autorités algériennes dans cette affaire confirme une fois de plus que "l’Algérie n’est pas un spectateur, mais un acteur principal" dans le différend régional autour du Sahara marocain, affirme ce spécialiste des questions du Maghreb et ancien correspondant de plusieurs quotidiens espagnols dans la région.

L’Algérie a utilisé cette affaire pour porter atteinte aux relations entre le Maroc et l’Espagne, souligne-t-il.

De l’avis de Canales, l’énigmatique hospitalisation du dénommé Brahim Ghali en Espagne a révélé encore une fois l’isolement des séparatistes du Polisario qui ne bénéficient désormais d’aucun soutien au niveau international.

En plus, en accueillant le chef des milices du Polisario sans même informer le Maroc, l’Espagne risque de perdre un allié important dans plusieurs domaines, notamment en matière de lutte antiterroriste et de mettre en péril ses intérêts économiques chez son voisin du Sud, fait noter Canales, mettant en garde contre les "calculs électoralistes et politiques" ayant motivé la décision du gouvernement de Pedro Sanchez d’accueillir le chef des séparatistes du Polisario.

 

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