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Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance
L’objectif du marché secondaire est de permettre aux banques de céder ces créances à des investisseurs spécialisés, allégeant ainsi leurs bilans et renforçant leur liquidité.
Lors d’une rencontre organisée en partenariat avec la Société financière internationale (SFI), Abderrahim Bouazza, directeur général de Bank Al-Maghrib, a officiellement lancé un projet ambitieux: la création d’un marché secondaire dédié aux créances en souffrance.
Cette réforme marque une étape décisive pour le secteur bancaire, avec l’objectif de permettre aux banques de céder ces créances à des investisseurs spécialisés, allégeant ainsi leurs bilans et renforçant leur liquidité.
M. Bouazza a rappelé que les créances en souffrance atteignent aujourd’hui 98 milliards de DH, soit près de 7% du PIB, et continuent de peser sur la solvabilité et la rentabilité des banques. «En permettant la cession sécurisée de ces créances, nous introduisons une nouvelle dynamique qui bénéficiera à l’ensemble du système bancaire», a-t-il précisé.
L’émergence de ce marché secondaire repose sur un cadre législatif adapté. Le projet de loi en préparation vise notamment à lever les obstacles juridiques liés au transfert des créances. Jusqu’ici, le consentement des débiteurs et des contraintes administratives freinaient ces opérations. «Le futur cadre légal simplifiera ces procédures et instaurera des règles claires pour les notifications et les recouvrements», a expliqué M. Bouazza. Cette réforme s’accompagnera également d’un dialogue avec la Direction générale des impôts pour ajuster le traitement fiscal des opérations, assurant ainsi une meilleure attractivité pour les investisseurs.
Bénéfices multiples
Le marché secondaire offrira des opportunités significatives de libération des fonds propres. En cédant jusqu’à 50% de leurs portefeuilles en souffrance, les banques pourraient réduire leur déficit de liquidité, estimé aujourd’hui à 120 milliards de dirhams, et ainsi réorienter ces ressources vers d’autres activités de financement.
Au-delà de l’aspect technique, le directeur général a souligné l’importance de s’inspirer des meilleures pratiques internationales. «Nous devons apprendre des expériences réussies ailleurs et ajuster notre approche pour garantir l’efficacité de cette réforme majeure», a-t-il conclu.