Actu
Début d'une enquête publique sur la pire tuerie de l'histoire du Canada
Les 18 et 19 avril 2020, circulant à bord d'une fausse voiture de police, un prothésiste dentaire de 51 ans avait abattu des personnes qu'il connaissait et d'autres qui lui était inconnues
Le Canada a ouvert mardi une enquête publique indépendante sur la pire tuerie de son histoire, survenue il y a près de deux ans quand un homme armé déguisé en policier avait tué 22 personnes en Nouvelle-Ecosse, dans l'est du pays.
"Plusieurs sont ici pour savoir ce qui s'est passé, pourquoi c'est arrivé et comment nous pouvons nous assurer que cela ne se reproduise jamais", a déclaré dans son discours d'ouverture le commissaire et président de la "commission des pertes massives", Michael MacDonald.
Cette commission a été établie en octobre 2020 par le gouvernement fédéral du Canada et celui de la province de Nouvelle-Ecosse pour faire la lumière sur cette fusillade au cours de laquelle la réponse policière a été vivement critiquée.
Les 18 et 19 avril 2020, circulant à bord d'une fausse voiture de police, un prothésiste dentaire de 51 ans avait abattu des personnes qu'il connaissait et d'autres qui lui était inconnues, lors d'une équipée meurtrière dans cette région rurale et tranquille.
Au terme d'une chasse à l'homme qui aura duré plus de 12 heures, les policiers l'avaient abattu dans une station-service.
L'enquête sur ce carnage a été répartie sur 16 scènes de crime, dont des bâtiments et maisons incendiées. Une policière en service de la GRC (police fédérale) compte parmi les victimes.
Lors de l'ouverture de la commission d'enquête mardi matin, un moment de silence a été observé après la lecture par le commissaire MacDonald des noms des 22 victimes.
Dans un communiqué, le Premier ministre de la Nouvelle-Ecosse a exhorté la commission à "rencontrer les familles" des victimes.
"Au cours des dernières semaines, j'ai entendu les membres des familles exprimer leur frustration et leur inquiétude quant à la structure de l'enquête. Ils ont l'impression d'être laissés dans le noir. C'est non seulement un manque de respect, mais cela devrait nous amener à réfléchir et à nous demander: si les familles ne font pas confiance au processus, comment le public peut-il?", a déclaré Tim Houston.
La commission doit publier un rapport provisoire en mai, puis un rapport final comprenant les constatations de l'enquête et ses recommandations en novembre.