Décès de Tahar Ghallab, l’un des derniers d’une génération

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Tahar Ghallab, un istiqlalien de la première heure

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Par Adil Ghallab

Tahar Ghallab est décédé le dimanche 5 septembre 2021  à l’âge de cent ans. Il a accompli une vie pleine d’abnégation pour la Patrie et au service de l’humanitaire et de l’associatif.

Né en 1921 , dans un foyer nationaliste , où son père Ahmed Ghallab membre du conseil municipal de la ville de Fès,  était le défenseur vis-à-vis des autorités coloniales – dont faisait partie à l’époque , avant sa défection , le célèbre penseur  Jacques Berque -,  des petites gens concernant par exemple la levée exagérée  de l’impôt,  ou  pour la tentative de survie des écoles d’enseignement général que le mouvement national avait pour objectif premier d’implanter et que les autorités coloniales tentaient de temps à autre de fermer . C’est parmi des pionniers de l’époque – Allal el Fassi , Bouchta Jamai, abdel aziz ben Driss , que déjà très jeune , Tahar Ghallab  fait ses armes , le mouvement national de l’époque avait pour but de former une sorte de force de frappe , une avant-garde pour divulguer la prise de conscience auprès des populations , notamment pour faire connaitre et crier le cahier de revendications du Peuple Marocain de 1934  dont les  principaux chapitres étaient  à titre d’exemple  : dénonciation des accords du protectorat  , garantie des libertés individuelles , application des accords internationaux concernant la protection des ouvriers , création des hôpitaux , demande d’abrogation de l’expropriation des terres concernant les citoyens marocains , non au prosélytisme , non au changement des noms des villages et villes , et le non recours à le dette extérieure .

Le 11 janvier 1944 se déclare un tournant. L’ancien parti national prend le nom du parti de l’Istiqlal et  décide de demander par le manifeste de l’indépendance, l’indépendance du Maroc et à cet effet , des dizaines de jeunes sont réquisitionnés pour transcrire la copie du manifeste ,  le distribuer et faire divulguer sa teneur , la prise de conscience et le pourquoi de la nécessité de l’indépendance du Maroc .

Tahar Ghallab est au premier rang de ceux-là. L’autorité coloniale prise sous le feu de la surprise est abasourdie.  Le système de renseignement est toujours une faille pour elle. Du 11 janvier 1944  jusqu’au 29 janvier , elle est persuadé que le parti de l’Istiqlal n’a pu agir seul et que les américains sont  de connivence avec lui . Dés le 29 janvier la répression s’abat sur bon nombre de villes du Maroc  dont Fès , la médina est quadrillée par l’armée , et ce n’est que le 10 février 1944 que l’autorité coloniale arrive à neutraliser le dernier carré des meneurs : 123 au total . Tous sont dirigés vers le camps de Marmoucha considéré avec celui de Boulmane et de al oussa comme les seuls du Maroc listés  comme camps   – digne de celui , plus tard ,  de Guantanamo – et non  comme prisons .Un commando arrive quelques jours après à Marmoucha et se livre à des séances de tortures sur des militants et Tahar Ghallab est battu durant 12 heures , puis enseveli sous un amas de pierres qu’il dira qu’ils sont des galets .  Récupéré, après le départ du commando, par ses amis, il ne se réveille avec miracle, qu’après 3 jours.

Après sa sortie de prison en 1946 il continua sa mission au parti de constitution et d’organisation de cellules , il est dépêché par le parti à Casablanca en 1948 pour le même effet  . En décembre 1952 , le leader syndicaliste est assassiné en Tunisie  , par solidarité l’Istiqlal décide la riposte quelques jours après ,  et ordonne une grève générale , qui est un franc succès  . Tahar Ghallab , considéré comme meneur , revient en prison pour deux années  .  Vu la porosité du système , et vu les moyens financiers que le parti mettait en œuvre  pour soudoyer les gardiens , afin de faire circuler l’information parmi ses cellules , la prison était un relai pour continuer l’action en faveur de l’indépendance. L’ironie du sort a voulu qu’en 1953 , Tahar se trouvait  en prison en concomitance avec ses  frères  Abdelkrim et Mohamed et la pauvre maman faisait le tour pour les visites ici et là  . Au lendemain de l’indépendance ,  avec le combattant Hachmi Filali , il dirige le parti à Casablanca  et Tahar Ghallab est élu au parlement de 1963 à la circonscription ouvrière de Casablanca – Bernoussi et qu’elle fut sa fierté de collaborer avec son maitre Allal el Fassi et son idole le président du groupe istiqlalien Abdelkhalek Torrés .

Tahar Ghallab aimait répéter que l’amour pour la patrie était inégalable , et que l’abnégation , et la non résignation et l’espoir et bien sur la prise de conscience tout au long des parcours était surtout pour les jeunes un véhicule moteur .

En cette douloureuse occasion , nos pensées et  sincères condoléances vont à ses enfants : Malik , Itaf ,  Yasmine et Ghizlaine et à sa grande famille du parti de l’istiqlal .

 Nous sommes à Allah et à lui Nous retournons .

 

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