''Des Djinns à la psychanalyse'' de Jalil Bennani à Casablanca

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Chercheur associé au "Centre de Recherches psychanalyse, médecine et société" de l’Université de Paris et titulaire de l’Habilitation à diriger les recherches à l’Université de Nice Sophia Antipolis, Jalil Bennani a reçu en 2002 le Prix Sigmund Freud de la ville de Vienne

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Casablanca - L’ouvrage "Des Djinns à la psychanalyse, nouvelle approche des pratiques traditionnelles et contemporaines" du psychiatre et psychanalyste, Jalil Bennani, a été présenté jeudi soir, lors d’une rencontre organisée par l’association "Anouarts" et le cinéma Ritz.

Paru aux éditions "les presses du réel" et publié dans la collection "Al Dante", ce livre de 165 pages (format moyen) expose une analyse de fond des pratiques traditionnelles dites "populaires" dans le traitement des symptômes présents chez les personnes souffrant de pathologies psychiques.

Dans l’introduction de son ouvrage, l’auteur avance l’idée que "les traditions populaires peuvent sembler irrationnelles, mais en fonction des contextes, les croyances et pratiques irrationnelles peuvent contribuer à une approche rationnelle".

En transmettant la psychanalyse dans un cadre culturel et linguistique différent de l’Europe, le psychanalyste exprime qu’il a eu l’occasion d’"explorer des subjectivités humaines et d’analyser des comportements inconscients, des souffrances, et des problèmes physiques dans leur contexte historique". Il soutient que "l’originalité de cette démarche réside dans sa capacité à intégrer les apports des traditions du Maghreb et les avancées théoriques élaborées en Occident".

Dans une déclaration à la presse, l’écrivain a expliqué que cet ouvrage dédié à la psychanalyse est une réflexion théorique née de la pratique, soutenant qu’en tant que praticien formé à la science, il a remarqué que "le point de vue scientifique ne prend pas suffisamment en compte les traditions".

Les traditions marocaines ont leurs propres savoirs et mémoire, elles appartiennent à la langue et à la culture, a-t-il ajouté, citant l’exemple des personnes qui se disent possédées, il a précisé que cela avait une signification qui renvoie à des choses cosmiques profondes et qui ne se réduise pas aux classifications de la science.

"Quand on dit que quelqu’un est névrosé ou schizophrène, cela ne traduit pas le vécu des gens, et en tant que psychanalyste je suis à l’écoute de toutes les croyances", a expliqué l’écrivain, notant que les pratiques traditionnelles ont une rationalité contrairement à ce qui se dit, puisque ses pratiques ont un savoir-faire.

"C’est ce que je défends tout au long de l’ouvrage afin que les praticiens prennent en compte à la fois la science occidentale et les données extra-orientales", a indiqué Dr Bennani, affirmant qu’il ne s’agit pas de valoriser "l’une plus que l’autre mais de les articuler, d’où cette approche nouvelle que l’on retrouve à travers le livre".

Psychiatre et psychanalyste pratiquant à Rabat, Jalil Bennani compte à son actif plusieurs ouvrages, dont "Le corps suspect" (1980), "Psychanalyse en terre d’Islam" (2008) et "Un psy dans la cité" (2013).

Chercheur associé au "Centre de Recherches psychanalyse, médecine et société" de l’Université de Paris et titulaire de l’Habilitation à diriger les recherches à l’Université de Nice Sophia Antipolis, Jalil Bennani a reçu en 2002 le Prix Sigmund Freud de la ville de Vienne.

 

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