Santé
Le quotidien des personnes atteintes de schizophrénie débattu à Casablanca
Outre l’importance d’un diagnostic précoce dans le traitement des maladies mentales et psychiques, le coût élevé des traitements, qui constitue l’un des obstacles majeurs à l’accès des patients aux soins, a retenu l’attention du président de la Fédération Nationale pour la Santé Mentale, Hachem Tyal
Casablanca - Le thème "Prise en charge de la schizophrénie au Maroc : état des lieux et perspectives" a été au centre d’un colloque national organisé samedi à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca, avec la participation de médecins, spécialistes et acteurs du secteur de la santé.
Cette rencontre a offert l’occasion de mettre en lumière les contributions des stratégies nationales dans le domaine de la santé mentale et les défis à relever pour garantir une prise en charge efficace des personnes atteintes de troubles psychiques.
Le président de la Fédération Nationale pour la Santé Mentale (FNSM), Hachem Tyal, a souligné que l’organisation de cette rencontre vise à enrichir le débat autour des défis auxquels font face les patients atteints de schizophrénie et leurs familles, en insistant sur le fait que cette maladie complexe pose des défis à la fois médicaux, sociaux et humains.
Mettant en avant l’importance d’un diagnostic précoce dans le traitement des maladies mentales et psychiques, M. Tyal a évoqué le coût élevé des traitements, qui constitue l’un des obstacles majeurs à l’accès des patients aux soins.
Il a également plaidé pour la mise en place de centres spécialisés dans le traitement de ce type de pathologies, ajoutant que le traitement des maladies mentales, notamment la schizophrénie, ne se limite pas uniquement à soigner le patient, mais implique également de sensibiliser et de former les familles afin qu’elles puissent jouer un rôle actif dans l’accompagnement.
M. Tyal a insisté sur la nécessité d’intégrer les familles dans la prise en charge des patients et de les transformer en acteurs clés, tout en saluant le rôle des associations de parents et d’amis des patients, qui offrent un soutien essentiel aux malades et à leurs proches.
Il a également indiqué que ce colloque national a réuni des experts, des familles de patients, des anciens malades ayant repris une vie normale après leur rétablissement, ainsi que des représentants d’associations de la société civile et des décideurs, afin de discuter de l’état actuel des traitements psychiatriques et d’identifier des pistes concrètes pour les améliorer.
Le président de la FNSM a également souligné l’importance de créer un observatoire de la santé mentale pour collecter et suivre les données liées aux maladies psychiques.
Il a appelé à inclure les bénéficiaires des services psychiatriques parmi les priorités en matière de couverture médicale universelle, insistant sur l’importance de garantir l’égalité entre hommes et femmes en termes de droits à la santé mentale, d’accès aux soins et à la réhabilitation.
En outre, il a mis en avant la nécessité de développer et d’organiser des moyens de transport médical psychiatrique et a exhorté les différents acteurs, intervenants et décideurs politiques à intégrer de manière systématique leur vision de la santé mentale dans leurs programmes d’action.
À cette occasion, un documentaire intitulé "Quand la souffrance devient quotidienne" a été projeté, produit par l’Association Afak pour la santé mentale, afin de mettre en lumière le quotidien des personnes atteintes de troubles psychiques.
Des témoignages émouvants d’anciens patients atteints de schizophrénie ont également été partagés, relatant leur parcours de souffrance durant le traitement, mais aussi leur succès dans le dépassement de cette épreuve.