Ilham Azghari, la gastroentérologue, témoigne de ce que lui a apporté Abdelkader Retnani, l’éditeur

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Ilham Azghari autrice de « L’internat, morceaux de vie dans les coulisses du CHU Ibn Sina », édité en 2022 par La Croisée des Chemins de Abdelkader Retnani

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« Une nouvelle qui me brise le cœur. Plus qu'un éditeur, Abdelkader Retnani était un mentor pour moi. Merci pour tout ce que tu as fait pour le livre marocain, pour ta sagesse et ton amitié », écrivait sur sa page Facebook, Ilham Azghari, Gastroentérologue et auteure de « L’internat », édité par feu Abdelkader Retnani, un an avant sa mort. Dans cet entretien, Ilham Azghari, dévoile, dans cet entretien, l’humanité de l’éditeur.

Votre récit « L’internat, morceaux de vie dans les coulisses du CHU Ibn Sina », a été édité en 2022 par les soins du feu Abdelkader Retnani. Comment fut votre expérience avec ce grand éditeur ?

Ilham Azghari : 

J’ai eu le plaisir et l’honneur de travailler avec feu Mr Abdelkader Retnani, fondateur de la maison d’édition La Croisée des Chemins pour l’édition de mon récit « L’internat ». C’était une belle et fructueuse expérience qui a commencé le jour de la soumission de mon manuscrit et s’est poursuivie bien après la parution de l’ouvrage tout en créant un lien éternel entre nos deux personnes. 

Feu Mr Retnani a été présent tout au long du processus, à l’écoute des besoins à la fois de l’auteur et du récit. Il veillait à partager les fruits du travail d’autres auteurs et à créer des liens entre nous. Il croyait au livre, à la lecture et à la volonté ardente d’apprendre du citoyen marocain. Son accompagnement était empreint de beaucoup de sagesse et de savoir-faire, et son discours était armé d’un positivisme acharné.

 Il a tenu à présenter lui-même mon ouvrage à plus d’une occasion, insistant sur le fait de devoir partager ce message au-delà de la communauté des internes et médecins. En partageant ardemment certains passages de mon récit, il me surprenait par sa mémoire et son sens du détail, ainsi que sa capacité à s’imprégner de tous les ouvrages même nombreux qu’il éditait.       

Que pensait feu Abdelkader Retnani d’un médecin qui écrit ? 

Ilham Azghari :

Abdelkader Retnani a accueilli très agréablement ma vocation à la fois médicale et littéraire. Ecrire l’expérience humaine du médecin lui paraissait une chance incontournable de rapprocher cet acteur de la société et de renforcer les relations médecins-patients. 

Pour cette raison, il voyait en le médecin écrivain en général une force inestimable pour le droit et la santé, et ne cessait de rappeler toutes les figures ayant pris ce noble rôle, que ce soit à travers l’histoire, ou actuellement parmi nous. « N’arrête jamais d’écrire » insistait-il auprès de moi.    

A votre avis, comment peut-on rendre hommage à ce grand militant ? 

Ilham Azghari : 

Je pense et croit que le meilleur hommage à Mr Retnani est de continuer à croire en le livre et l’auteur marocains, ne jamais cesser de faire accéder les écrits de tous genres à tous les citoyens, et de ne jamais confier la culture en général et l’écrit en particulier, au négativisme et au fatalisme mais en faire un pilier du savoir et du progrès.  

Ce grand militant du livre et de la culture représente à travers son parcours et son succès, et non seulement dans le domaine de l’édition, la force de la volonté et la foi en l’humain. Nous gagnerions tous à nous en imprégner. 

 

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