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L’Afrique, sans y avoir contribué, pâtit du changement climatique de manière disproportionnée
La vitesse à laquelle la température augmente s’accélère et des phénomènes météorologiques extrêmes alimentent les déplacements et les migrations et aggravent la menace de conflits provoqués par la raréfaction des ressources
Nations Unies (New York)- L’Afrique pâtit de manière disproportionnée du changement climatique, malgré le fait qu’elle n’est responsable que d’une infime fraction des émissions mondiales de gaz à effet de serre, a souligné l’organisation des Nations Unies lundi.
Dans un nouveau rapport publié à l’occasion du Sommet africain sur le climat qui a débuté ses travaux à Nairobi, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a relevé que la vitesse à laquelle la température augmente s’accélère et des phénomènes météorologiques extrêmes aggravent l’insécurité alimentaire de cette région du monde, alors que la productivité agricole chute.
Cette situation alimente aussi les déplacements et les migrations et aggrave la menace de conflits provoqués par la raréfaction des ressources, a-t-on ajouté de même source.
Ce rapport sur l’État du climat en Afrique 2022 montre que le rythme de la hausse des températures en Afrique s’est accéléré au cours des dernières décennies et que les risques liés au temps et au climat sont de plus en plus graves.
"L’Afrique est responsable de moins de 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or c’est le continent qui est le moins à même de faire face aux effets délétères du changement climatique", a déclaré dans un communiqué le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
Il a noté que les canicules, les fortes pluies, les inondations, les cyclones tropicaux et les sécheresses persistantes ont des effets dévastateurs sur les communautés et les économies, et le nombre de personnes menacées va croissant.
Selon le rapport, l’Afrique a enregistré, au cours de la période 1991-2022, un taux moyen de réchauffement de +0,3 °C/décennie, contre +0,2 °C/décennie entre 1961 et 1990. Ce chiffre dépasse légèrement la moyenne mondiale.
Produit conjointement avec la Commission de l’Union africaine et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), le rapport a été rendu public lors du Sommet africain sur le climat (4-6 septembre), à l’occasion duquel le plan d’action sur les alertes précoces pour tous en Afrique a également été lancé.
Ce conclave vise à faire du continent une puissance émergente en matière d’énergies renouvelables et à appeler à une aide financière internationale pour révéler son potentiel. Ce premier Sommet africain pour le climat lance les quatre mois les plus chargés de l’année pour les négociations climatiques internationales, qui culmineront avec une bataille sur la fin des énergies fossiles à la COP28 à