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L'aide au Liban : un rayon d’espoir dans un climat de désespoir (Saoud Atlassi)
Photo montage : Le Roi Mohammed VI et le président libanais Michel Aoun
Rabat – L’initiative d’acheminement d’aides alimentaires au profit des forces armées et du peuple libanais, menée conformément aux Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, reflète la solidarité effective et réelle du Maroc avec un peuple arabe frère, écrit jeudi le quotidien «Al-Ittihad Al-Ichtiraki».
Dans cet article signé par Talaâ Saoud Al-Atlassi, relève que cette initiative constitue «un rayon d’espoir transperçant le climat de désespoir dans lequel vit le peuple libanais, en raison de l’absence d’une solidarité arabe avec ce pays».
Saoud Al-Atlassi note que cette décision Royale intervient en réponse à une demande formulée par la partie libanaise, et dans le cadre de la solidarité avec ce pays frère, afin de lui permettre de faire face aux défis économiques et aux répercussions de la pandémie de Covid-19, ajoutant que depuis samedi matin des avions militaires marocains ont commencé à arriver à l’aéroport de Beyrouth pour acheminer ces aides, estimées à 90 tonnes de denrées alimentaires de première nécessité.
SM le Roi Mohammed VI a été le premier à réagir à la demande de l’armée libanaise, «compte tenu de son aptitude à la solidarité d’un point de vue intellectuel, politique et logistique», estime l’auteur, rappelant le lancement récemment par le Souverain de l’opération ramadanesque habituelle de soutien alimentaire au profit de 3 millions de Marocains en situation de précarité sociale, une initiative organisée depuis de longues années.
Selon Saoud Al-Atlassi, le Maroc mérite d’être approché, sur le plan arabe, en particulier par l’élite politique et intellectuelle, en dehors du prisme des slogans, de la centralité moyen-orientale et de toutes les notions qui font partie de la réalité arabe, en tant que pays arabe dont le dirigeant s’emploie à atténuer les crises et à faire progresser.
«C’est une lueur d’espoir dans une réalité arabe en crise. Une expérience qui mérite d’être examinée et d’être suivie. Sans ces problématiques arabes, le Maroc aurait pu contribuer efficacement dans cette solidarité arabe souhaitée, une solidarité efficace, efficiente et réaliste», ajoute-t-il.
Il rappelle également que l’initiative de SM le Roi intervient après le déploiement d’un hôpital de campagne marocain au Liban, que le Souverain avait ordonné de mettre en place suite à l’explosion tragique dans le port de Beyrouth, soulignant que la nouvelle initiative royale est destinée notamment à l’armée libanaise, qui jouit de la crédibilité auprès des Libanais et œuvre pour préserver l’unité et la souveraineté du Liban face aux effets des divergences confessionnelles et des intérêts extérieurs.
«Le Maroc, à travers cette initiative, n’entretient pas de convoitises sur le Liban, et ne soutient aucun courant politique contre les autres ou une confession vis-à-vis des autres. Espérons que d’autres pays arabes suivent l’exemple, notamment ceux riches en hydrocarbures qui sont capable de soutenir le peuple libanais», lit-on dans l’article.
SM le Roi Mohammed VI a fait de la solidarité l’un des leviers de Sa gestion du pays, et a construit Son projet sociétal de réforme et de modernisation sur la base de la valeur de la solidarité, écrit Saoud Al-Atlassi, notant que cette solidarité se traduit aussi bien sur le plan national, entre les composantes et couches de la sociétés marocaine, ses hommes et ses femmes, ses régions, ses villes et ses villages, que sur le plan extérieur, notamment au niveau arabe et africain.
Au Maroc, la solidarité qui marque le projet royal constitue la caractéristique de la gestion visant à lutter contre la pauvreté et la précarité et assurer la distribution juste, équitable et sociale de la richesse nationale, ainsi que le mécanisme de réduction des disparités sociales, affirme Saoud Al-Atlassi.
Cette solidarité se déploie à travers des mécanismes sociaux, matériels, pratiques et permanents, et non sur la base d’un acte humanitaire charitable mais occasionnel, partiel ou temporaire, fait-il remarquer.
Et de souligner qu’à la veille de l’initiative solidaire avec l’armée libanaise, SM le Roi Mohammed VI avait lancé ce qui a été qualifié par les observateurs de révolution sociale, qui émane de cette même conviction de solidarité marquant les politiques royales.
Permettre à 22 millions de Marocains de bénéficier de la protection sociale obligatoire est devenu une réalité, qui sera mise en œuvre à travers des actions pratiques sur les quatre prochaines années. «Cela semblait irréalisable jusqu’à ce qu'à l'annonce de ce projet par SM le Roi il y a deux ans, et dans l’espace de deux mois, le conseil des ministres a adopté les lois organiques du projet qui a été approuvé par le parlement. La cérémonie officielle de lancement, présidée par le Souverain, est venue entériner ce chantier et lui donner la force d’un projet en cours de réalisation», a-t-il ajouté.
Dès à présent, le travail est en cours pour permettre à 22 millions de Marocains, dont des ouvriers, des agriculteurs, des auto-entrepreneurs et des travailleurs du secteur non formel, de bénéficier de la protection sociale obligatoire, comprenant entre autres la couverture médicale, les allocations familiales et la retraite.
«C’est une révolution sociale qui construit et consacre la solidarité en tant que l’un des piliers de la gestion de la chose publique au Maroc, de manière à promouvoir les droits sociaux du citoyen et de lui permettre de bénéficier des ressources de son pays et, partant, l’encourager à servir son pays avec sa conscience et son travail», poursuit l’auteur.
Revenant sur la situation au Liban, Saoud Al Atlassi a évoqué l’hommage rendu à l'un des "piliers de la presse libanaise et arabe", Talal Salman, fondateur et directeur du journal (As-Safir), en présence d’un groupe d'éminents penseurs et écrivains au Liban et, dans leurs discussions, ils ont déclenché des tempêtes de chagrin, voire de désespoir pour certains, sur la situation arabe en général.
A cet égard, il a ajouté que M. Salman a parlé "de la révélation de l'impuissance du régime libanais dans son pays où les richesses sont partagées entre les puissants ... avec l'expansion de la crise politique, économique et sociale dans laquelle le Liban vit depuis au moins un an (l'explosion du port de Beyrouth, les effondrements de la monnaie nationale et la baisse des opportunités d'emploi), et qui a ébranlé la confiance et la quiétude des Libanais.
L'écrivain s'est également arrêté sur la dissipation du stock de confiance des pays du Golfe au Liban, "laquelle était le levier économique et politique du pays, avant et après la guerre civile. Certaines interventions ajouteront que le Liban "n'est plus séduisant au niveau politique, touristique, bancaire, ni pour les Arabes ni pour les autres". La crise et sa tragédie ont été exacerbées par les effets de l'épidémie qui envahit le Liban et le monde, outre la paralysie gouvernementale qui demeure sans traitement à l’horizon.
Il a ajouté qu’un jour après cette triste rencontre, "un son se fera entendre au Liban en provenance du Maroc et disait : vous avez quelqu'un qui se soucie du Liban par solidarité, fraternité et nationalisme "... C'était le contenu du communiqué du cabinet royal qui a annoncé que le Roi Mohammed VI avait ordonné l’octroi d'un don royal personnel sous forme d'aide alimentaire de base au profit de l'armée libanaise et du peuple libanais frère.
Par ailleurs, Saoud Al-Atlassi a rappelé sa rencontre, en 1986, avec George Hawi, secrétaire général du Parti communiste libanais, en marge de «l'une des conférences nationalistes et révolutionnaires que le colonel Mouammar Kadhafi avait l'habitude de tenir à Tripoli», ajoutant que "lors de la conversation, le martyr Hawi s'est tourné vers moi en disant: mon compatriote Al Atlassi, veuillez préserver les spécificités de la situation au Maroc. L'une de ces caractéristiques est la monarchie ... Préservez-la ... Préservez la monarchie qui protège le Maroc de nombreux dangers et malheurs auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui".
«Les Marocains se sont attachés à la monarchie, et la monarchie, avec eux et par eux, préserve la Patrie et œuvre pour son développement. Le Roi conduit le Maroc, avec une clairvoyance historique en vue de surmonter les problèmes et dépasser les obstacles politiques, sociaux, économiques et culturels, avec la pensée, l’esprit, la politique et les mécanismes de la solidarité sociale», conclut l’auteur.