L'Allemagne : scandale de corruption lié l’acquisition de masques

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Deux députés influents du groupe parlementaire font du lobbying en contrepartie de commissions rondelettes de plusieurs centaines de milliers d'euros.

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Berlin - A l’approche de scrutins décisifs en Allemagne, une vilaine affaire de corruption vient semer le désarroi dans la scène politique allemande. Deux députés du parti d’Angela Merkel, la CDU/CSU, sont visés par une enquête de corruption pour avoir joué les intermédiaires entre les autorités et des fabricants pour l’achat de masques de protection contre le Covid-19 au printemps 2020, période marquée par une pénurie mondiale en ces produits.

Nikolas Löbel et son collègue Georg Nüßlein, tous les deux poussés vers la sortie, sont soupçonnés de monnayer leur position de députés influents au sein du groupe parlementaire pour faire du lobbying en faveur de certaines sociétés en contrepartie de commissions rondelettes de plusieurs centaines de milliers d'euros.

Dévoilée au grand jour le 25 février dernier, l’affaire concerne Nikolas Löbel, l’un des députés les plus jeunes (34 ans) appartenant à la CDU d’Angela Merkel. Cet élu de Mannheim aurait fait usage de sa position pour aider un fabricant chinois de masques de protection anti-Covid à trouver des clients en Allemagne.

Selon la presse allemande, la commission touchée par Löbel aurait été de 250 000 euros.

"En tant que membre du Bundestag, j'aurais dû agir de manière plus sensible dans mes activités commerciales, surtout dans la situation spéciale de la pandémie", a-t-il déclaré.

Visé également par l’enquête sur ce scandale connu en Allemagne sous le nom de l’« affaires des masques », le député bavarois Georg Nüsslein, vice-président du groupe CDU/CSU, aurait reçu pas moins de 650.000 euros.

Selon les premiers éléments de l’enquête, une société de Nüsslein, spécialiste des questions de santé au sein groupe CDU-CSU du Bundestag, a facilité la tâche à un producteur allemand basé près de Francfort pour décrocher des contrats d’achats de masques.

Pour les observateurs, ce scandale touchant le parti dominant de l’exécutif risque d’avoir des rebondissements sur les résultats des élections législatives prévues en septembre.

Le parti social-démocrate, le SPD, partenaire de la coalition gouvernementale avec les conservateurs, s’est déjà démarqué de cette affaire.

Pour lui politique « tous les démocrates doivent s'inquiéter du fait que la cupidité et le népotisme n'ont aucune chance dans nos Parlements".

Quant au chef de la CDU, Armin Laschet, candidat probable à la chancellerie allemande, se trouve dans l’embarras. Il a promis de "faire le ménage" dans une tentative de crédibiliser l’image du parti avant les prochaines échéances électorales.

 

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