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La Chine célèbre ses Nouvelles routes de la soie, avec la guerre Israël-Hamas en fond
Le membre du Conseil suprême des Émirats arabes unis et souverain de Ras Al Khaimah, Cheikh Saud bin Saqr Al Qasimi, arrive à l'aéroport international de la capitale de Pékin pour assister au troisième Forum de la Ceinture et de la Route à Pékin, le 16 octobre 2023. (Photo de TINGSHU WANG / POOL / AFP)
La Chine accueille lundi les représentants de quelque 130 pays, dont la Russie, pour l'imminent forum des Nouvelles routes de la soie, un événement diplomatique majeur de Pékin mais éclipsé par la guerre Israël-Hamas.
Les Nouvelles routes de la soie, ou initiative "La Ceinture et la Route" selon son appellation officielle, sont un ambitieux projet lancé il y a 10 ans sous l'impulsion du président chinois Xi Jinping.
Il vise à améliorer le développement et les liaisons commerciales entre l'Asie, l'Europe et l'Afrique grâce au financement de la construction de ports, de voies ferrées, d'aéroports ou de parcs industriels via des milliards de dollars de prêts chinois.
Ces infrastructures doivent également permettre à la Chine d'accéder à davantage de marchés et ouvrir de nouveaux débouchés à ses entreprises.
Le président russe Vladimir Poutine est l'un des invités de ce forum organisé à Pékin mardi et mercredi.
En amont de cette visite, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a été reçu lundi par son homologue chinois Wang Yi.
M. Lavrov se rendra par ailleurs mercredi en Corée du Nord, a précisé son ministère de tutelle.
Dans une interview accordée à la télévision chinoise, M. Poutine a estimé que les Nouvelles routes de la soie étaient un projet "mutuellement bénéfique" pour la Chine et son pays.
"Le président Poutine a relevé qu'un monde multipolaire est en train de prendre forme et que les concepts et initiatives mis en avant par le président Xi Jinping sont très pertinents et importants", a souligné la chaîne chinoise anglophone CGTN.
"Sans limites"
La Chine et la Russie, deux pays voisins, partagent une volonté commune de contrer l'hégémonie américaine et se sont rapprochées depuis l'intervention russe en Ukraine.
Depuis le déplacement du numéro un chinois au Kremlin en mars dernier et face à l'isolement accru de la Russie, Moscou et Pékin prônent un renforcement de leur coopération économique et militaire dans le cadre d'une amitié officiellement qualifiée de "sans limites".
La visite de Vladimir Poutine en Chine est son premier déplacement dans l'une des grandes puissances mondiales depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, que Pékin n'a pas condamnée.
Plusieurs dirigeants étrangers sont arrivés à Pékin en amont du forum, dont le Premier ministre hongrois Viktor Orban, le président du Chili Gabriel Boric, celui du Kenya William Ruto et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, selon l'agence officielle Chine nouvelle.
Ce rendez-vous diplomatique de Pékin intervient au moment où Israël se prépare à une offensive à Gaza contre le Hamas palestinien, qui fait craindre un embrasement de toute la région.
La diplomatie chinoise, qui a facilité plus tôt cette année le spectaculaire rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite, dit régulièrement vouloir apporter sa contribution au processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014.
"Un soutien"
"Le fait pour un chef d'Etat d'être présent au sommet (des Nouvelles routes de la soie, NDLR) est presque un soutien aux positions chinoises sur les questions mondiales", estime la chercheuse Niva Yau, du groupe de réflexion américain Atlantic Council.
La guerre entre Israël et le Hamas, qui a fait des milliers de morts dans les deux camps, a été déclenchée après une attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas contre le territoire israélien à partir de la bande de Gaza sous contrôle du mouvement islamiste palestinien.
La Chine n'a pas nommé spécifiquement le Hamas dans ses condamnations de la violence, suscitant des critiques de la part de certains responsables occidentaux.
L'action d'Israël à Gaza après l'attaque du Hamas va "au-delà du domaine de l'auto-défense" et le gouvernement israélien doit cesser "de punir collectivement" les Gazaouis, a estimé ce week-end Wang Yi.
L'émissaire chinois pour le Moyen-Orient, Zhai Jun, y est attendu cette semaine pour promouvoir un cessez-le-feu, a rapporté dimanche la télévision d'Etat CCTV sans préciser dans quels pays il se rendrait. (Quid avec AFP)