L’APSACO 2023 sur ''La reconstruction post-conflit en Afrique'', clôt ses travaux

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Pendant deux jours, le Policy Center for the New South a abrité la 7e édition de sa onférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique (APSACO)

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« La reconstruction post-conflit en Afrique », thème de la 7e édition d’APSACO, l’une des conférences phares du Policy Center for the New South, organisée à Rabat a clos ses travaux mardi 12 juillet au siège du PCNS à l’UPM6 de Rabat . 

A l’ouverture des débats, Catherine Samba Panza, ancienne présidente de la République de Centrafrique (RCA), est revenue sur les principales difficultés auxquelles elle a été confrontée durant sa conduite de la transition. Elle a cité la pluralité des acteurs régionaux et locaux impliqués dans le processus, des urgences multiples et la lassitude des partenaires internationaux face à des crises récurrentes en RCA. « Ma priorité a été de faire en sorte d’arrêter les exactions, ramener les déplacés, subvenir aux besoins de première nécessité », a-t-elle expliqué. L’urgence fait que les réformes économiques sont reléguées au second plan. Or, « si on ne conçoit pas de projets générateurs de revenus, les gens seront dans une forme de dépendance vis-à-vis des humanitaires ». 

Des solutions africaines aux conflits africains 

Le Sahel et le Soudan ont été cités lors d’un premier panel sur « l’approche collective de la sécurité » comme des exemples soulignant l’importance d’apporter des solutions africaines à des conflits africains. Mohamed El-Amine Souef (Comores), représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine (UA), est revenu sur les exemples d’approches africaines réussies en Somalie et en Sierra Leone, tout en reconnaissant un échec au Soudan. « La réticence des pays africains à affecter des ressources suffisantes à un mécanisme collectif de sécurité représente toujours un obstacle de taille », a-t-il souligné. 

Sur la question de la « réconciliation et de la reconstruction politique », le panel suivant a insisté sur la nécessaire robustesse des institutions démocratiques dans les situations post-conflits, ainsi que l’inclusion des citoyens comme du secteur privé. Selon Badreddine El Harti (Maroc), chef de l’unité de la Mission des Nations unies en Libye en charge du monitoring du cessez-le-feu, le meilleur moyen d’éviter la répétition des crises consiste « à ne pas considérer la réconciliation comme un processus en soi », mais plutôt à commencer par la justice, les populations estimant cette phase nécessaire à toute réconciliation. 

La prévention suppose un projet sécuritaire 

« On ne peut pas parler de gouvernance préventive de la sécurité, si nous ne prenons pas le temps de mettre en place un projet sécuritaire et de le conceptualiser pour que tout le monde comprend ce que voulons faire », a affirmé le général Birame Diop (Sénégal), ancien chef d’état-major de l’armée du Sénégal, aujourd’hui conseiller militaire au Département des opérations de paix des Nations unies. « Les stratégies de sécurité nationales doivent nous permettre d'identifier ce que nous considérons de manière souveraine comme étant nos préoccupations en matière de sécurité. La relation civilo-militaire constitue le cadre, si la relation est dégradée il est très difficile que la gouvernance préventive de la sécurité puisse être réalisée ».  

Sur la nécessaire inclusion des jeunes et des femmes, principales victimes dans les conflits, dans les périodes de reconstruction, Ruby Sandhu-Rojon (USA), ancienne représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), a énuméré des exemples réussis à travers l’Afrique ainsi qu’en Colombie : « Au Libéria, les femmes ont joué un rôle clé dans le maintien de la paix, tandis qu’au Kenya, les groupements de femmes et les syndicats se sont rassemblés pour avoir leur mot à dire, après les violences post-électorales de 2007. La médiatrice officielle, Graça Machel, a convaincu les femmes et les associations du Kenya de dépasser les clivages ethniques pour adopter une position commune ». 

La conférence APSACO s’est close sur la présentation de la dernière édition du Rapport géopolitique sur l’Afrique du Policy Center for the New South, dirigé par le Senior Fellow Abdelhak Bassou, et disponible sur les plateformes de diffusion du think tank. (Lien

Contacts presse  

Hasnaâ Tadili | Press Relations Manager - Policy Center for the New South| h.tadili@policycenter.ma | +212 (0) 668 116 069

Hala Boumaiz | Jr. Program Officer - Policy Center for the New South | h.boumaiz@policycenter.ma  | +212 (0) 666 532 459

A propos du Policy Center for the New South

Le Policy Center for the New South (PCNS) est un think tank marocain dont la mission est de contribuer à l’amélioration des politiques publiques, aussi bien économiques que sociales et internationales, qui concernent le Maroc et l’Afrique, parties intégrantes du Sud global. À ce titre, le PCNS mobilise des chercheurspublie leurs travaux et capitalise sur un réseau de partenaires de renom, issus de tous les continents. Le PCNS organise tout au long de l'année une série de rencontres de formats et de niveaux différents, dont les plus importantes sont les conférences internationales annuelles « The Atlantic Dialogues » et « African Peace and Security Annual Conference » (APSACO). 

 

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