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Maroc : La peine de prison confirmée pour Sulaiman Raissouni
Cinq ans de prison ferme confirmés pour Soulaimane Raissouni
La justice a confirmé en appel la peine de cinq ans de prison ferme à l'encontre de Soulaimane Raissouni, pour "agression sexuelle" contre un militant LGBTQ, une accusation qu'il a rejetée durant son procès.
La défense du journaliste a décidé de se pourvoir en cassation, à l'issue d'une audience qui a duré huit heures.
Comme en première instance, la peine d'emprisonnement est assortie de dommages-intérêts de 100.000 dirhams en faveur du plaignant.
Le verdict a été accueilli par les soutiens de M. Raissouni -- qui avaient rempli une salle d'audience comble -- au cri de "procès inique". "Soulaimane sois rassuré, nous allons continuer le combat", ont-ils promis.
Il était passible d'une peine maximale de dix ans de prison ferme. L'attentat à la pudeur avec violence "est puni de la réclusion de cinq à dix ans", selon le code pénal marocain.
"Nous ne sommes pas satisfaits même si les dommages-intérêts ont été confirmés. Cette somme ne saurait rendre justice à une personne ayant été victime d’agression sexuelle", a affirmé de son côté l'avocate de la partie civile, Aïcha El Guellaa.
L'enquête avait été ouverte à la suite d'une publication sur Facebook dans laquelle l'accusateur incriminait, M. Raissouni de l'avoir agressé sexuellement. La plainte se basait également sur une conversation enregistrée - mais non diffusée lors du procès -- et des échanges sur le système de messagerie Messenger.
Devant la cour, le plaignant a réitéré sa version des faits et expliqué avoir "souffert de répercussions psychologiques à la suite de l’agression".
De son côté, l'ancien rédacteur en chef du journal Akhbar Al Yaoum et ses avocats ont fustigé à plusieurs reprises les "failles" du dossier.
Le parquet a lui considéré que les preuves de la culpabilité de M. Raissouni étaient "irréfutables".
Son comité de soutien au Maroc a fustigé un procès "à caractère politique et revanchard". Reporters sans Frontières (RSF) avait plaidé pour que le journaliste -- engagé dans la défense de la liberté de la presse -- soit libéré dans l'attente d'"un procès équitable".
Pour les autorités marocaines, M. Raissouni a bénéficié d'un procès équitable et ces poursuites "n'ont rien à voir avec son travail journalistique".