Actu
Migration des enfants non accompagnés: Plaidoyer pour des ''partenariats renouvelés''
Une vue du Séminaire international sur la migration des enfants non accompagnés
Salé - Des experts et chercheurs en migration ont plaidé, mardi à Salé, pour la mise en place de "partenariats renouvelés" entre les pays du Nord et du Sud de la Méditerranée pour lutter contre la migration des enfants non accompagnés, au regard de la nature structurelle et multidimensionnelle de ce phénomène.
L'appel a été lancé au cours d'un séminaire international organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et l'Université internationale de Rabat (UIR), sous le thème "Mineurs en mouvement dynamiques, politiques publiques et droits", avec la participation d'experts internationaux et marocains, de parlementaires, d'élus locaux et de diplomates.
En ouverture de cette rencontre, le président du CCME, Driss El Yazami, a indiqué que ce débat relève de la prise de conscience de cette problématique à laquelle se trouvent confrontées les sociétés marocaine et européennes, sur fond de présence de dizaines de milliers d'enfants de différentes nationalités dans cette situation dans des pays du Vieux continent.
La majeure partie des gouvernements s'emploient à gérer la question de l'immigration des mineurs dans le cadre des politiques d'immigration et de lutte contre l'entrée illégale d'étrangers, alors que les organisations internationales et le Comité des droits de l'enfant des Nations unies appellent à traiter ce type de migration dans le cadre des conventions internationales de protection des droits de l'enfant, a-t-il fait observer.
Yazami a mis en avant la nécessité d'une alliance renouvelée et d'une coordination étroite entre les gouvernements, les parlementaires, les acteurs et les institutions des droits de l'Homme, en particulier celles en charge des enfants, les autorités locales et les chercheurs, dans la mesure où le partenariat et la coopération entre le Nord et le Sud de la Méditerranée sont de nature à permettre aux différentes parties de "s'acquitter mutuellement de leurs obligations en vertu du droit international relatif aux droits humains".
De son côté, le psychologue et anthropologue Francesco Vacchiano a indiqué dans une déclaration à la MAP, que ce séminaire est l'occasion d'un partage d'idées et d'expériences entre les pays directement concernés par la thématique des enfants non accompagnés, dont le Maroc, l'Espagne, la France et l'Italie.
Pour ce professeur assistant à l'Université Ca'Foscari de Venise (Italie) et chercheur adjoint à l'Institut des sciences sociales de l'Université de Lisbonne, la question de l'immigration de ces enfants s'impose actuellement, comme au début du troisième millénaire, dans tous les pays de l'Union européenne, notamment les pays du bassin méditerranéen.
Dans le même sens, le chercheur, responsable de l'Observatoire des migrations des mineurs (MIGRINTER) à l'Université de Poitiers en France, Daniel Senovilla Hernández, a relevé que cette question prend actuellement une nouvelle dimension et commence à susciter l'intérêt de divers acteurs, mettant en garde contre l'existence d'un vide juridique et des limites de l'arsenal juridique européen en la matière.
La Résolution du Conseil de l'Union européenne du 26 juin 1997 définit les enfants non accompagnés au niveau européen comme "tous les nationaux de pays tiers de moins de 18 ans qui entrent dans le territoire des Etats membres sans être accompagnés d’un adulte qui soit responsables d’eux par effet de la loi ou de fait, et tant qu’ils ne soient pas effectivement à charge d’une telle personne".