Par Zin El Abidine TAIMOURI (MAP)

Casablanca, 27/01/2022 (MAP) - Vendredi 21 janvier, à l’ouverture de la Bourse de New York, le cours de l’action Netflix dégringolait. Dès les premiers échanges de la journée, le titre perdait près de 22% de sa valeur à 398,39 dollars, plombant ainsi la performance de Wall Street.

A l’origine de cet effondrement, la publication de prévisions de croissance historiquement basses de la plateforme qui table, au premier trimestre 2022, sur 2,5 millions de nouveaux abonnés contre 4 millions gagnés de janvier à mars 2021.

Ces prévisions constituent ainsi la progression trimestrielle la plus modeste depuis 2010 quand Netflix ne comptait que 13,9 millions de clients. Une perte de vitesse essentiellement due à l’amélioration de la situation sanitaire à travers le monde suivie du déconfinement.

Après un gain net de 55 millions de de fidèles les deux dernières années, le mastodonte du streaming vidéo fait désormais face à une concurrence rude, notamment de HBO Max et Peacock TV lancés récemment. Netflix ne peut donc plus ignorer ses concurrents à qui s’ajoutent naturellement jeux vidéos et réseaux sociaux.

Après avoir atteint un pic historique de 700 dollars en novembre pour tomber à moins de 400 dollars aujourd'hui, le recul de croissance en perspective du groupe californien interroge les spécialités et les investisseurs dont certains envisagent même la début de la fin d’une success story.

Cette chute spectaculaire, que les plus optimistes considèrent comme une simple correction, a vraisemblablement de quoi donner des frissons aux investisseurs puisqu’elle a délesté l’entreprise, en quelques secondes, de 40 milliards de capitalisation, effaçant ainsi tous les gains engrangés en 2021.

Le distributeur des blockbusters comme “Squid Game” ou encore “Emily In Paris” aux 221,8 millions d’abonnés aurait perdu près de 43% de sa valeur par rapport à son pic de mi-novembre, rapporte les résultats du 4è trimestre publiés jeudi dernier par l’entreprise.

D’un ton plutôt rassurant, le géant du streaming a expliqué dans un communiqué que la rétention des abonnés et les audiences restent solides, déplorant toutefois que la croissance des nouveaux abonnés n'a pas retrouvé les niveaux d'avant la pandémie.

Toujours selon le service de vidéo en ligne, l'épidémie de Covid qui continue à peser sur l'économie mondiale, ainsi que des difficultés macro-économiques qui impactent les quatres coins du monde, notamment l’Amérique latine.

Netflix émet également l’hypothèse que l’augmentation de ses tarifs de 2 dollars ces derniers mois aurait potentiellement pu avoir un effet sur le choix des consommateurs alors que l'inflation frappe durement le pouvoir d'achat à travers le monde.

Pour l’heure, la baisse du cours de la plateforme se poursuit. Après avoir perdu près de 110 dollars entre jeudi et vendredi, le cours de l’action Netflix continue sa descente à 387 dollars lundi et à 366 dollars mardi pour plonger à près de 360 dollars mercredi, soit une variation sur 5 jours de 30,06%.

En plein sauve-qui-peut et pour tenter de retenir des investisseurs fuyants, la firme américaine a annoncé jeudi dernier, en perspective de la dépression, la deuxième saison de “Squid Game” visionnée 111 millions de fois la première semaine de sa sortie en septembre.

Un espoir donc pour Netflix de faire le plein d’abonnés et de renouer avec les 7,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires réalisés au troisième trimestre de 2021.