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Rentrée scolaire : pour ne pas déroger à la règle, les parents face à l’avalanche des dépenses
Pour de nombreuses familles avec enfants (au pluriel à partir de deux), la "rentrée scolaire" est devenue synonyme d’un "coût de septembre"
Par Kawtar CHAAT (MAP)
Casablanca – Après l’aïd et les vacances, la rentrée des classes. L’inquiétude des parents règne encore plus cette année face à une hausse significative des prix qui n’épargne pas les fournitures scolaires.
Entre les indispensables de l’école et les caprices des enfants, les ménages font de la dentelle aux fuseaux afin de minimiser les coûts de ces fournitures qui pèsent dplus que les cartables des enfants.
Pour de nombreuses familles avec enfants (au pluriel à partir de deux), la "rentrée scolaire" est devenue synonyme d’un "coût de septembre" qui implique des dépenses importantes et grandissantes d’année en année.
Selon la dernière étude du Haut-Commissariat au Plan (HCP) portant sur les dépenses des ménages pour la scolarisation de leurs enfants, un peu plus de six ménages marocains sur 10 (61,5 %) comptaient des enfants scolarisés. La dépense de chaque ménage représente 4,8 % de son budget annuel. Un chiffre candidat aux variations selon que l’on est dans le public ou dans le privé, en ville et à la campagne, et changent de quartier en quartier.
L’étude basée sur l’Enquête nationale sur les sources de revenu (ENSR), réalisée entre 2019 et 2020, précise encore que ces dépenses sont en hausse d’année en année et sont plus importantes en enseignement privé.
Cette année, les familles sont confrontées à une hausse des budgets alloués aux matériaux scolaires, notamment les produits en papiers, qui devraient augmenter, comme le dicte le contexte économique mondial, d’autant plus que 60,6% contre 3,3% des ménages considèrent que leur situation financière au cours des 12 derniers mois, s’est dégradée, selon une note d’information du HCP relative aux résultats de l’enquête de conjoncture auprès des ménages au deuxième trimestre de l’année 2023.
Outre les manuels scolaires, dont les prix sont restés stables l’année dernière grâce à une aide gouvernementale, les activités parascolaires, les produits de dessin technique, les produits de papeterie et les vêtements scolaires constituent d’autres dépenses importantes auxquels vient s’ajouter les appareils électroniques et la connectivité internet qui sont désormais une partie intégrante de l’enseignement que ce soit hybride ou présentiel.
C’est pour cette raison que de nombreux parents cherchent des moyens d’économiser durant cette rentrée rythmée par l’inflation.
"Nous avons profité des soldes d’été pour l’achat des vêtements scolaires comme des t-shirts, des sweat-shirts, des baskets. Pour les livres et le reste des fournitures scolaires, nous comptons tout acheter sans la présence des enfants pour éviter des dépenses inutiles", explique Nora, maman de deux enfants, précisant que la seconde main peut être un bon choix pour les manuels.
De l’avis d’Anas B, propriétaire d’une librairie à Rabat, "malgré la conjoncture difficile, il n’a pas constaté de baisse de la demande de manuels scolaires car les familles n’ont d’autre choix que de les acheter", soulignant cependant que les parents cherchent d’autres moyens d’économiser.
"Beaucoup prolongent la durée de vie des sacs à dos ou utilisent d’autres matériaux afin de faire face à ces dépenses plus importantes, ce qui impacte les niveaux de vente de certains produits", relève-t-il.
Dans ce scénario, Anas affirme qu’il s’agit de la meilleure saison pour les éditeurs et les propriétaires de librairies.
"Les produits de la rentrée scolaire dominent les ventes et notre chiffre d’affaires de septembre constitue plus que le triple de celui de n’importe quel autre mois de l’année", a-t-il dit.
Environ huit millions d’élèves marocains ont repris le chemin de l’école pour une année scolaire qui remet en surface les défis qui entravent le développement du système éducatif, notamment l’adaptation des programmes scolaires aux exigences du développement, les débats relatifs à l’enseignement des langues, et l’amélioration de l’offre nationale en matière de formation professionnelle.