Scrutin présidentiel en Argentine : débat incisif et frénétique entre les deux candidats là une semaine du jour J

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Sergio Massa, ministre sortant de l’économie, candidat de la majorité actuelle et son rival le député Javier Milei

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Buenos Aires - Les candidats au deuxième tour des élections présidentielles en Argentine, Sergio Massa et Javier Milei, ont croisé le fer dimanche soir à l’occasion du troisième et dernier débat télévisé pour tenter d’attirer le vote des indécis, à une semaine du scrutin prévu le 19 novembre courant.

Le débat organisé par la Chambre nationale électorale (CNE) est le dernier qui oppose les deux candidats qui sont arrivés en tête du premier tour le 22 octobre dernier et qui seront départagés dimanche prochain.

Sergio Massa, ministre sortant de l’économie, est candidat de la majorité actuelle regroupée au sein de la coalition « Union pour la Patrie » (centre-gauche).

Son rival le député Javier Milei se présente au nom du parti « Liberté en avant » (ultralibéral).

Les deux adversaires ont exposé lors de ce débat deux visions diamétralement opposées sur les six thématiques retenues par la CNE : économie, relations extérieures, éducation, emploie et production, sécurité et droits de l’Homme et coexistence démocratique.

Javier Milei a attribué les difficultés de l’Argentine à la politique implémentée par le ministre sortant de l’économie qui privilégie, selon lui, le déficit budgétaire, ce qui aggrave l’inflation et affecte le pouvoir d’achat des citoyens.

Je suis "un économiste libéral (…) je sais comment développer une économie. Je sais comment mettre fin à la pauvreté et surtout, je sais comment exterminer une fois pour toutes le cancer de l’inflation", a déclaré Milei.

Sergio Massa a reproché à son adversaire de mettre en danger les relations économiques de l’Argentine avec ses principaux partenaires (Chine et Brésil), ce qui menace plus de 2 millions d’emplois.

Il l’a aussi accusé de promouvoir la hausse des tarifs des services publics, de vouloir « faire disparaître » la Banque centrale et « dollariser » l’économie argentine.

S’agissant des relations étrangères de l’Argentine, les deux candidats ont longuement évoqué la principale question qui mobilise la diplomatie argentine, à savoir la sensible affaire des Malouines, ainsi que les liens avec le Vatican et le Pape François qui est originaire d’Argentine.

A l’heure d’évoquer l’épineuse question de l’éducation, les deux candidats se sont énergiquement affrontés sur la probable privatisation de l’éducation, Massa reprochant au candidat ultralibéral de vouloir privatiser les écoles, ce qui priverait, selon lui, les enfants des familles aux revenus modestes d’accéder à une éducation supérieure de qualité.

Milei s’est défendu contre ces accusations « mensongères », affirmant que "la santé et l’éducation relèveront toujours du secteur public".

Les deux candidats ont dévoilé des positions asymétriques au sujet de la gestion du marché de l’emploi et de la conduite des affaires économiques. Javier Milei continue de plaider pour une économie libérale régulée par la sacro-sainte loi du marché, alors que Sergio Massa défend le rôle régulateur de l’Etat pour protéger les secteurs stratégiques et sauvegarder les emploi des Argentins.

La thématique de la sécurité, qui tient en haleine à une grande partie de la société argentine, a constitué un nouveau terrain d’échanges intenses et vigoureux entre les deux candidats.

Javier Milei a reproché au gouvernement auquel appartient son rival d’avoir transformer le pays en « bain de sang", promettant d’user de toute la force de la loi pour « faire payer les criminels ».

Sergio Massa a fait prévaloir ses réalisations en matière de sécurité lorsqu’il était maire d’une localité du Grand Buenos Aires, promettant de reproduire cette expérience à l’échelle nationale, en créant une instance similaire au FBI américain pour combattre le trafic de drogue et la grande criminalité.

Enfin, s’agissant de la thématique de la coexistence démocratique, les deux candidats ont insisté sur l’importance de perpétuer l’expérience des 40 dernières années de démocratie en Argentine, après une dictature militaire sanglante de sept ans (1976-1983).

Le débat présidentiel de ce dimanche a été l’ultime occasion donnée aux Argentins pour comparer les programmes et les propositions des deux candidats dans la perspective de les départager le 19 novembre courant. Le vainqueur de ce scrutin sera officiellement investi nouveau président d’Argentine le 10 décembre prochain.

 

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