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Ukraine : Moscou entrevoit une ''chance'' de compromis avec l'Occident
Le chancelier allemand Olaf Scholz (à gauche) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) arrivent pour tenir une conférence de presse conjointe à Kiev, le 14 février 2022. M. Scholz a atterri à Kiev pour des entretiens de crise avec M. Zelensky, avant une visite à Moscou pour écarter la menace "très critique" d'une invasion russe en Ukraine, selon Berlin. (Photo de SERGEI SUPINSKY / AFP)
Quid avec AFP
La Russie a jugé possible lundi un règlement diplomatique de la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine et annoncé la fin de certaines manœuvres militaires, au moment où les capitales membres de l’OTAN se disent la craindre une invasion imminente.
"Je dois dire qu'il y a toujours une chance", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, répondant à une question du président Vladimir Poutine, selon des images diffusées à la télévision.
"Nos possibilités sont loin d'être épuisées", a poursuivi le ministre, proposant même de "prolonger et d'élargir" le dialogue, des remarques bien moins offensives que celles qui ont émané de Moscou ces dernières semaines.
"Bien", lui a laconiquement répondu M. Poutine.
Dans la foulée, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé la fin de certaines manœuvres militaires, alors que les exercices terrestres et maritimes, aux frontières russo-ukrainiennes et au Bélarusse, se poursuivaient.
"Des exercices ont lieu, une partie est terminée, une autre partie est en train de se terminer. D'autres se font encore étant donné (leur) taille", a-t-il dit à M. Poutine.
La Russie, qui a déjà récupéré la Crimée en 2014 et soutient des russophones dans l'est de l'Ukraine, a constamment nié toute intention agressive.
Elle se dit à l'inverse menacée par l'expansion des moyens de l'Otan en Europe de l'Est et réclame pour une désescalade durable des "garanties de sécurité", notamment l'assurance que l'Ukraine n'adhérera jamais à l'Otan et un retrait d'Europe de l'Est des infrastructures militaires de l’Alliance atlantique.
Proposition "constructives"
Les Occidentaux ont jugé ces demandes inacceptables, mais ont proposé un dialogue accru sur d'autres sujets, comme le contrôle des armements.
M. Lavrov a dit à M. Poutine que certaines de ces propositions américaines étaient "constructives".
Les déclarations des ministres russes à Poutine interviennent au moment où le chancelier allemand Olaf Scholz est à Kiev, avant un déplacement à Moscou le lendemain. Ce voyage arrive après celui il y a exactement une semaine d'Emmanuel Macron.
"Nous attendons de Moscou des signes immédiats de désescalade", avait déclaré M. Scholz dans un tweet avant son arrivée en Ukraine, menaçant encore la Russie de "lourdes conséquences" en cas d'"agression militaire".
A Kiev, où le président ukrainien essaye de ne pas trop emboiter le pas aux occidentaux, il a exhorté Moscou à saisir les "offres de dialogue", tout en s'engageant à la poursuite de l'aide économique allemande.
Néanmoins le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné qu'une appartenance de son pays à l'Otan "garantirait" sa sécurité et que le gazoduc russo-allemand Nord Stream 2, qui permet de contourner le territoire ukrainien, était "arme géopolitique".
L'Ukraine a officiellement demandé à Moscou de s'expliquer sur le déploiement de dizaines de milliers de soldats à ses frontières. Et ce, conformément aux engagements que la Russie a pris dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, dont une réunion est prévue pour mardi.
Les Etats-Unis, quant à eux, martèlent depuis des jours que l'armée russe pourrait envahir l'Ukraine "à tout moment" et nombre de pays ont appelé leurs ressortissants à quitter au plus vite son sol.
Déménager les ambassades de Kiev est "une grosse erreur", a à cet égard averti lundi M. Zelensky.