Comme au Maroc la situation se dégrade partout : Fermetures de villes et quartiers, frontières, reconfinement, obligation de port de masques

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Des gendarmes français contrôlent le port du masque pour lutter contre le coronavirus, dans une rue d'Argeles-sur-Mer (Sud de la France), le 13 août 2020

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Face à une résurgence des cas de nouveau coronavirus dans plusieurs pays, les efforts se multiplient dans le monde pour contenir la pandémie.  Au Maroc, les autorités  de Casablanca ont entrepris, vendredi, une série de mesures de restriction au niveau de l'arrondissement d’Anfa, suite à la multiplication des cas de contamination au Covid-19.

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Fermeture de quartiers à Casablanca et confinement

Les mesures prises portent notamment sur l'interdiction de diffusion des matchs sur écrans dans les cafés et le bouclage des certains artères et quartiers, à savoir Boulevard Taher El Alaoui, Rue Abderrahmane El Mkhanet, Rue Mouha Ou Said, Bab Marrakech, Bab Jdid, Sour Jdid et Tnaker, a-t-on indiqué de source locale.

Il a été également procédé à la mise en place des patrouilles mixtes sur des barrages filtrants au niveau des accès aux marchés central, de Benjdia et de Chaouia. Des mesures similaires, de fermeture de quartiers où des clusters important ont été détectés ont été prises à Rabat, capitale du Royaume, de sa voisine, ainsi qu’à Tanger et Fès. Dans la province d’El Youssoufia ont émis des décisions de fermeture de 10 cafés et salles de jeux pour non-respect des mesures préventives visant à enrayer la propagation du Covid-19.

Pour la journée du 12 au 13 août le Maroc a enregistré 1.241 nouveaux cas contre 1.010 guérisons. Le nombre total de contaminations ‘élève à 37.935 et à 26.687 le nombre total des personnes rétablies. 28 nouveaux décès pour un total de 584 cas ont été enregsitré depuis le début de la pandémie le 2 mars.

En Europe, le Royaume-Uni a imposé une quarantaine à l'arrivée de France et la Nouvelle-Zélande prolongeant le confinement d'Auckland. 

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Le président russe Vladimir Poutine lors d'une réunion avec son gouvernement depuis sa résidence d'Etat à Novo-Ogaryovo, le 11 août 2020

Des centaines de milliers de vacanciers voient leurs projets bousculés par l'annonce du gouvernement britannique, nouvelle illustration d'un monde qui semble se refermer après un semblant de liberté retrouvé en début d'été dans de nombreux pays européens. L'heure est désormais au port du masque obligatoire même à l'extérieur dans certaines villes d'Europe, voire  à l'interdiction de fumer dans la rue dans deux régions d'Espagne.

Le nouveau coronavirus a déjà tué plus de 754.000 personnes dans le monde et en a infecté plus de 20,9 millions, avec des conséquences économiques dramatiques comme le montre la récession frappant la Pologne pour la première fois depuis le communisme.

En Europe, le nombre de cas remonte ces dernières semaines mais - du moins pour l'instant - pas le nombre de décès, selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'institution s'inquiète d'un éventuel lâcher-prise, notamment de la part des jeunes qui ont tendance à avoir des infections moins graves et donc une mortalité plus faible, et d'un relâchement de la vigilance en période estivale.

Confronté à une aggravation sur son sol, le gouvernement britannique a décidé de réimposer à partir de samedi 03H00 GMT 14 jours d'isolement pour les voyageurs arrivant de France, des Pays-Bas et de Malte, un peu plus d'un mois après les avoir exemptés. 

Quelque 160.000 Britanniques actuellement en France, ainsi qu'une partie des 300.000 Français vivant au Royaume-Uni en vacances dans leur pays, disposent de quelques heures pour rentrer chez eux avant la mise en œuvre de cette mesure. Sinon, ils devront se confiner, au risque de difficultés s'ils ne peuvent pas télétravailler ou de manquer la rentrée scolaire.

"Pas de fatalité" 

"C'est un cauchemar. Même si on le voulait on ne pourrait pas rentrer à temps", a réagi Claudia, une Allemande de 42 ans vivant à Londres, en vacances dans l'Ouest de la France avec son mari et sa fille.

Le Royaume-Uni, pays le plus endeuillé en Europe avec plus de 41.000 morts, craint l'arrivée de cas de l'étranger, au moment où il cherche à rouvrir son économie qui a subi un effondrement sans équivalent sur le continent européen. 

Le secteur du tourisme a vivement réagi, tout comme le gouvernement français qui a promis la réciprocité.

La mesure intervient alors que les indicateurs de suivi de l'épidémie de Covid-19 en France "continuent de se dégrader", selon les autorités sanitaires. "Les signaux sont préoccupants et la situation se dégrade. Mais il n'y a pas de fatalité", a assuré sur la radio France Inter, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé.

Face à une situation qui se dégrade en France avec 2.846 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures, selon la direction générale de la Santé, l'obligation de porter le masque est renforcée dans de nombreuses villes, et particulièrement à Paris.

Le taux de positivité continue d'augmenter, avec désormais 2,4% des personnes testées qui se révèlent contaminées, affirme la Direction générale de la Santé dans son communiqué quotidien. 609.527 tests ont été réalisés sur les 7 derniers jours.

Au cours des dernières 24 heures, 18 malades sont décédés, portant à 30.406  le nombre de morts depuis le début de l'épidémie. Mais le nombre de patients hospitalisés en réanimation continue de baisser, avec 367 malades, soit 7 de moins en 24 heures.

Vendredi soir la préfecture de Paris a annoncé que le port obligatoire du masque dans la capitale serait étendu à partir de samedi matin 08H00 à de nombreuses zones, dont une partie des Champs-Elysées, le quartier du Louvre et celui des Batignolles. "Si la situation épidémiologique devait à nouveau se dégrader, le port du masque pourrait devenir obligatoire sur l’ensemble de la capitale", avertit la préfecture qui indique également que les rassemblements et manifestations de plus de dix personnes qui ne garantiront pas le respect des mesures barrières seront interdits. 

Hors d'Europe également, les bonnes nouvelles sont rares. Saluée pour sa réponse efficace à la première vague épidémique, la Nouvelle-Zélande a prolongé jusqu'au 26 août le reconfinement d'Auckland pour contrer un retour du virus. Le directeur général de la santé, Ashley Bloomfield, a reconnu que la population est à fleur de peau tout en l'exhortant à ne pas exprimer sa frustration envers le personnel de santé.

La Corée du Nord a, à l'inverse, annoncé la levée du confinement d'une ville située à la frontière intercoréenne, instauré fin juillet après la découverte d'un premier cas "suspect" de coronavirus. Pyongyang affirme ne pas avoir enregistré de cas de Covid-19 sur son territoire, ce dont les experts internationaux doutent au vu des ravages causés par le virus à travers la planète. 

Espoirs d'un vaccin 

Le président russe a annoncé mardi 11 août que la Russie avait développé le "premier" vaccin contre le coronavirus, une affirmation qui selon l'OMS doit encore être vérifiée indépendamment et scientifiquement. Baptisant le vaccin "Spoutnik V" (V comme vaccin, ndlr), la Russie témoigne de son ambition en la matière, en référence à la victoire politico-scientifique qu'était la mise en orbite du satellite du même nom en pleine Guerre froide. 

"Pour la première fois au monde, un vaccin contre le nouveau coronavirus a été enregistré", s'est félicité Vladimir Poutine, ajoutant "qu'il donne une immunité durable" et que l'une de ses filles se l'était fait inoculer.

Le vaccin, dont le président russe avait fait une priorité, a été développé par le Centre de recherches en épidémiologie et microbiologie Nikolaï Gamaleïa, avec le ministère russe de la Défense.

"Plus d'un milliard de doses" ont été pré-commandées par 20 pays étrangers, a affirmé Kirill Dmitriev, patron du fonds souverain impliqué dans le développement du vaccin, ne précisant pas la liste des Etats mais citant "l'intérêt"des Emirats Arabes Unis, de l'Arabie Saoudite, de l'Indonésie, des Philippines, du Brésil ou encore de l'Inde.

Selon le fonds, la Russie est prête à produire 500 millions de doses par an dans cinq pays et le début de la production industrielle est prévu en septembre. Selon le ministère de la Santé a affirmé que la double inoculation "permettait de former une immunité longue" qui pouvait durer "deux ans".

Le pays le plus endeuillé

Les Etats-Unis demeurent le pays le plus endeuillé (167.242 décès), devant le Brésil (105.463 morts), le Mexique (55.293) et l'Inde (48.040). 

Aux Etats-Unis, la question ultra-sensible du port du masque est revenue jeudi sur le devant de la scène avec l'appel du candidat démocrate à la présidence, Joe Biden, à l'imposer dans tout le pays, une idée aussitôt balayée par son rival républicain Donald Trump qui l'a accusé de vouloir "enfermer tous les Américains dans leur sous-sol pendant des mois".

Face à la résurgence ou la persistance du virus, les espoirs se portent sur l'arrivée d'un vaccin, objet d'une course aux quatre coins du monde. 

Le gouvernement britannique a conclu de nouveaux accords avec les laboratoires américains Johnson & Johnson et Novavax, portant sur 90 millions de doses. Il a sécurisé au total 340 millions de doses de vaccins contre le Covid-19, sans savoir s'ils seront efficaces.

Les Etats-Unis, qui ont investi plus de 10 milliards de dollars dans six projets de vaccins et signé des contrats garantissant la livraison de centaines de millions de doses en cas de succès, ont promis jeudi que les vaccins seraient distribués gratuitement aux Américains. 

Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a, lui, assuré que le vaccin sur lequel travaille le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca, qui doit être produit en Argentine et au Mexique à destination des pays d'Amérique latine (hors Brésil), serait disponible "à partir du premier trimestre de l'année prochaine".

Il sera "universel et gratuit" au Mexique. "Tous les Mexicains auront accès au vaccin. Les plus humbles n'ont pas à s'inquiéter", a-t-il affirmé.

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