Le cri silencieux de Mahmoud, palestinien de 9 ans, amputé, sacré World Press Photo 2025

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Le portrait bouleversant du jeune Mahmoud Ajjour, amputé de ses deux bras à Gaza

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Le portrait bouleversant du jeune Mahmoud Ajjour, amputé de ses deux bras à Gaza, a remporté le prestigieux prix World Press Photo 2025. Capturée par Samar Abu Elouf, première Palestinienne sacrée dans l’histoire du concours, cette image incarne la douleur d’une enfance mutilée par la guerre, tout en portant l’espoir fragile d’un avenir possible.

Genève - La photo bouleversante d'un garçon palestinien de neuf ans, qui a perdu ses deux bras en fuyant une attaque israélienne à Gaza, a remporté jeudi le premier prix du World Press Photo 2025.

L'image, capturée par la photographe palestinienne Samar Abu Elouf pour le New York Times, est un portrait du jeune Mahmoud Ajjour, évacué à Doha après qu'une explosion lui a arraché un bras et mutilé l'autre l'année dernière.

"Travailler sur ce projet a été une expérience unique mais douloureuse", a déclaré Mme Abu Elouf lors de la remise des prix à Amsterdam.

World Presse Photo 202, Palestinienne serrant dans ses bras le corps sans vie de son enfant, à Khan Younès, dans la bande de Gaza

"Les enfants palestiniens ont payé un lourd tribut aux horreurs qu'ils ont vécues. Mahmoud est l’un de ces enfants", a ajouté la photojournaliste autodidacte.

La World Press Photo 2024 déjà a été attribuée au Palestinien Mohammed Salem pour l’image d’une femme serrant dans ses bras le corps sans vie de son enfant, à Khan Younès, dans la bande de Gaza.

Originaire de la ville de Gaza, Mme Abu Elouf est la première photographe palestinienne à remporter le World Press Photo.

Évacuée de l'enclave en décembre 2023, la photojournaliste tire le portrait de Palestiniens blessés par la guerre, installés à Doha.

"L'une des choses les plus difficiles que la mère de Mahmoud m'ait expliquée, c'est que lorsque Mahmoud a réalisé que ses bras étaient amputés, la première phrase qu'il lui a dite a été : +Comment vais-je pouvoir te serrer dans mes bras+", a déclaré la photographe.

Une photo "qui parle très fort"

"C'est une photo silencieuse, qui pourtant parle très fort. Elle raconte l’histoire d’un garçon, mais aussi d’une guerre encore plus large qui impactera les générations futures", a déclaré Joumana El Zein Khoury, directrice exécutive de World Press Photo.

Le jury a salué la "forte composition et l'attention portée à la lumière" de la photo, ainsi que son sujet qui donne à réfléchir, en particulier sur l'avenir de Mahmoud.

Le garçon apprend maintenant à jouer sur son téléphone, à écrire et à ouvrir des portes avec ses pieds.

"Mahmoud a un rêve très simple: il veut obtenir des prothèses et vivre sa vie comme n’importe quel autre enfant", ont déclaré les organisateurs du concours dans un communiqué.

La photographe a également attiré l'attention sur le sort incertain de son collègue, blessé lors de frappes israéliennes sur une tente de journalistes à Khan Younès le 7 avril.

"Il m'est difficile de me réjouir quand l'un de mes meilleurs amis photographes à Gaza, Ihab al-Burdini, est blessé", a-t-elle déclaré, brandissant des photos du journaliste hospitalisé. (Quid avec AFP)

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