Les exportations totales de la Chine ont connu une progression inattendue en avril, malgré une chute marquée des livraisons vers les États-Unis, sur fond de tensions commerciales persistantes. Pékin s'efforce de relancer son économie intérieure tout en maintenant ses ambitions à l'export.

Des exportations globales en progression malgré le repli américain

Pékin a annoncé ce vendredi une hausse notable de ses exportations en avril, avec une progression de 8,1 % sur un an, largement supérieure aux prévisions des analystes qui tablaient sur un modeste 2 %. Ce dynamisme intervient malgré une forte contraction des ventes vers les États-Unis, qui ont chuté de 17,6 % par rapport à mars, tombant à 33 milliards de dollars contre 40,1 milliards le mois précédent.

Ce recul est attribué à la montée des tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques mondiales. Depuis janvier, les échanges sont marqués par une escalade tarifaire : la majorité des produits chinois exportés vers les États-Unis font désormais l’objet de surtaxes atteignant 145 %, tandis que les marchandises américaines sont frappées en retour de droits d’entrée de 125 % à leur arrivée sur le marché chinois.

Dialogue relancé et soutien à l’économie intérieure

Dans ce contexte tendu, un premier dialogue bilatéral est attendu ce week-end en Suisse. Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, et le représentant au Commerce, Jamieson Greer, doivent rencontrer le vice-Premier ministre chinois He Lifeng, en charge des relations économiques et commerciales sino-américaines. Il s'agira des premiers échanges de haut niveau depuis le déclenchement de la guerre commerciale.

Sur le plan intérieur, Pékin redouble d’efforts pour maintenir la stabilité économique. Les autorités ont récemment assoupli plusieurs leviers monétaires : baisse des taux directeurs, réduction des réserves obligatoires imposées aux banques et encouragement au crédit. Ces mesures visent à stimuler la demande domestique et à compenser les effets du ralentissement externe.

Par ailleurs, les importations chinoises ont également mieux résisté que prévu, enregistrant un léger recul de seulement 0,2 % en avril, contre une chute attendue de 6 %. Un signe que la consommation intérieure, bien que fragile, montre des signes de résilience.