Israël approuve un plan prévoyant la "conquête" de la bande de Gaza

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Des chars déployés à une position près de la frontière israélienne avec la bande de Gaza, le 4 mai 2025. (Photo par Menahem KAHANA / AFP)

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Alors qu’Israël annonce une nouvelle phase de « conquête » totale de Gaza, la guerre menée depuis 19 mois bascule vers une stratégie assumée de dépossession et de déportation. Derrière le discours sécuritaire, c’est un projet d’effacement du peuple palestinien qui se dessine, dans un silence international toujours plus accablant.

Israël a annoncé lundi l'expansion de son génocide dans la bande de Gaza, prévoyant la "conquête" du territoire palestinien après plus de 19 mois de guerre.

Le cabinet politico-sécuritaire israélien a approuvé dans la nuit le nouveau plan de combat, a indiqué lundi une source officielle israélienne. Dimanche soir, l'armée israélienne avait confirmé le rappel de "dizaines de milliers de réservistes" pour son offensive à Gaza.

Le prétexte avancé par le gouvernement d’extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, est toujours de vaincre le mouvement islamiste Hamas, alors même qu’il est avéré que ce qui est visé c’est la liquidation totale des Palestiniens et la déportation vers d’autres pays de ceux qui réussiraient à survivre à l’extermination.

"Le plan comprendra, entre autres, la conquête de la bande de Gaza et le contrôle de territoires", a indiqué la source dans un communiqué.

Approuvé à l'unanimité par le cabinet réunissant les ministres du gouvernement, ce plan prévoit "des frappes puissantes’ contre le Hamas", en fait contre les Palestiniens, selon la même source.

Plan Trump à Gaza

Le Premier ministre israélien a par ailleurs affirmé pendant la réunion qu'il "continuait à promouvoir le plan Trump visant à permettre le départ volontaire (sic) des habitants de Gaza et que les négociations à ce sujet se poursuivaient", selon la même source.

Début février, le président américain, Donald Trump, avait lancé l'idée d'une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient".

Pour cela, ses habitants pourraient, selon lui, être déplacés vers l'Egypte et la Jordanie, deux pays voisins qui ont rejeté cette option.

Ce projet avait suscité un tollé à l'international, mais les autorités israéliennes ont continué à s'y référer ces derniers mois, notamment en créant une administration spéciale chargée de permettre aux Palestiniens de quitter la bande de Gaza, ou en mentionnant la recherche de pays d'accueil.

Au cours de la réunion du cabinet, le gouvernement a également approuvé la "possibilité d'une distribution humanitaire" à Gaza, soumise à un blocus total israélien depuis le 2 mars, si cela venait à être "nécessaire" (resic).

Pour l'heure, le cabinet a estimé qu'il y avait "actuellement suffisamment de nourriture" dans le territoire selon la source officielle.

Stocks "épuisés"

Les organisations d'aide internationale, de même que les Gazaouis, témoignent depuis des semaines d'une situation humanitaire dramatique dans ce petit territoire, notamment en raison des pénuries de biens de première nécessité.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), un des principaux fournisseurs de nourriture dans la bande de Gaza, a par exemple annoncé le 25 avril avoir "épuisé tous ses stocks" dans le territoire palestinien.

L'armée israélienne a repris ses bombardements et son offensive sur la bande de Gaza le 18 mars, mettant fin à deux mois de trêve avec le Hamas.

Le génocide mené systématiquement par Israël dans l’indifférence complice de ce que l’on appelle la communauté internationale a fait au moins 52.535 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, dont les deux tires sont des enfants et des femmes. ( Quid avec AFP)

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