International
Le pape Léon XIV, extrêmement connecté et sans tabou sur les réseaux sociaux

Cette photo diffusée le 8 mai 2025 par l'agence de presse péruvienne Andina montre l'évêque de l'époque, Robert Francis Prevost, lors d'une visite à Chulucanas, au Pérou, en 2024. . (Photo de Paul SUNCION / ANDINA / AFP)
Premier pape au long passé numérique, Léon XIV — anciennement Mgr Robert Francis Prevost — bouscule les codes du Vatican avec une parole libre, des prises de position tranchées sur les réseaux sociaux et un engagement assumé contre le racisme, les violences sexuelles dans l’Église ou la peine de mort. À l’ère de X et de l’hyperconnexion, le Saint-Siège entre dans une nouvelle ère de visibilité digitale.
Critiques du vice-président des Etats-Unis, des violences sexuelles dans l'Eglise, de la peine de mort... Robert Francis Prevost a été un religieux actif et sans tabou sur les réseaux sociaux, n'hésitant pas à aborder des sujets épineux, faisant de lui le premier pape extrêmement connecté.
Quand JD Vance a suggéré que les chrétiens devaient d'abord aimer leur famille, avant leurs voisins, leur communauté et leurs concitoyens, Mgr Robert Francis Prevost, aujourd'hui Léon XIV, avait répondu sur X en republiant un éditorial cinglant titré "JD Vance a tort: Jésus ne nous demande pas de hiérarchiser notre amour pour les autres".
Ce qui lui avait valu des dizaines de milliers de "j'aime" et une avalanche de commentaires acerbes.
Si Benoît XVI avait peut-être été le tout premier pape à tweeter en 2012 sous le pseudonyme @Pontifex, Robert Francis Prevost @drprevost est sans aucun doute le premier à prendre la tête du Saint-Siège avec déjà un long historique de publications sur les réseaux sociaux.
Plus de 400 publications
En 14 ans de présence sur Twitter, devenu X, il a publié à plus de 400 reprises, exprimant ses opinions sur l'actualité mondiale: racisme aux Etats-Unis, scandales des violences sexuelles au sein de l'Eglise catholique, pandémie de Covid-19, invasion de l'Ukraine par la Russie.
Et pour cet Américain né à Chicago, mais qui a vécu plus de deux décennies au Pérou, dont il est un ressortissant, l'immigration est un sujet cher à son coeur, comme son prédécesseur François.
Il s'est fait l'écho des critiques des politiques anti-immigration de Donald Trump en republiant un article de 2017 évoquant un "moment sombre de l'histoire des États-Unis" et l'abandon des "valeurs américaines".
De ses nombreux commentaires en ligne, il apparaît clairement que republier a presque toujours pour lui valeur d'approbation.
En 2020, quelques jours après la mort de l'Afro-américain George Floyd tué par un policier blanc condamné pour meurtre, il a exhorté ses collègues membres du clergé à s'exprimer: "nous devons entendre plus de la part des dirigeants de l'Eglise, pour rejeter le racisme et rechercher la justice".
Il a exigé aussi davantage de transparence contre les prêtres coupables de violences sexuelles sur des mineurs: "si vous êtes victime de violences sexuelles par un prêtre, signalez-le", vient-il de déclarer ce mois-ci au journal péruvien La Republica.
"Nous rejetons la culture de la dissimulation et du secret, cela cause beaucoup de tort. Nous devons aider les personnes qui ont souffert de ces méfaits", a-t-il dit.
En 2014, il s'était demandé s'il n'était pas "temps de mettre fin à la peine de mort".
Une position traditionnelle de l'Eglise qu'il a répétée au fil des ans lors d'interviews, d'homélies ou de déclarations publiques.
"Il faut être en faveur de la vie à tout instant", avait-t-il ainsi déclaré dans un espagnol parfait, teinté d'un léger accent, devant des journalistes péruviens.
Comme pour beaucoup, le rythme de ses publications s'était intensifié durant la pandémie de Covid-19 mais rien ne dit qu'il continuera d'être un souverain pontife extrêmement connecté. (Quid avec AFP)