Coronavirus: une semaine après la rentrée, l'école américaine baigne toujours dans l'incertitude

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Quelques jours seulement après leur réouverture, plusieurs écoles de la Louisiane, du Mississippi et de la Géorgie ont dû, à nouveau, fermer.

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Washington - Entre des infections à la COVID-19 suspectées et d’autres confirmées en milieu scolaire, une technologie à distance loin de faire l’unanimité, et un temps d’écran jugé problématique, une semaine après la rentrée, l’avenir proche est toujours incertain pour l’enseignement américain.

Alors qu’aux Etats-Unis, le coronavirus continue sa propagation, avec des infections dépassant les 6,3 millions, la question de la réouverture des établissements scolaires divise toujours l’opinion publique et politique, particulièrement durant la dernière ligne droite d’une année électorale de plus en plus houleuse.

S’exprimant à ce sujet, le président américain Donald Trump a vigoureusement appelé à la réouverture des écoles, qui, selon lui, ne posent aucun risque pour les enfants parce que ces derniers seraient "pratiquement immunisés contre le virus". Des propos qui ne sont pas passés inaperçus au bout d’une première semaine d’enseignement, marquée par diverses difficultés.

Quelques jours seulement après leur réouverture, plusieurs écoles de la Louisiane, du Mississippi et de la Géorgie ont dû, à nouveau, fermer leurs portes en raison d’apparition de cas d’infection à la COVID-19 au niveau de leurs établissements, entrainant ainsi un confinement obligatoire pour l’ensemble des élèves et des enseignants.

Face à cette situation, les parents sont tout aussi divisés que les enseignants, les spécialistes ou les politiques. Contactés par la MAP pour sonder leurs avis, certains parents ont exprimé le "doute" quant à l’efficacité d’un enseignement présentiel à ce stade de la crise sanitaire, même quand celui-ci est accompagné de distanciation sociale et de gestes barrières.

"Faute de visibilité, le distanciel serait plus judicieux pour préserver la santé des grands comme des petits", ont-ils déclaré.

Par ailleurs, divers obstacles technologique, physique et psychologique ont été relevés durant cette première semaine de cours du côté de ceux qui ont opté pour un enseignement à distance, le plus marquant étant la série de cyber-attaques ayant visé le plus grand district scolaire de Floride au cours des deux premiers jours de son début virtuel.

Orchestrées par un lycéen âgé de 16 ans, ces huit cyber-attaques ont paralysé l’apprentissage à l’école publique dans le comté de Miami-Dade dès le premier jour de la reprise scolaire, poussant ainsi plusieurs Américains à remettre en question la préparation des écoles en matière de cybersécurité.

En outre, parmi les écoles ayant échappé aux cyberattaques, plusieurs ont constaté d'autres problèmes techniques assez récurrents.

"Durant cette première semaine de cours, nous avons eu affaire à quelques soucis de connexion à la plateforme de l’école qui ont nécessité une intervention parentale, notamment le recours à des appels téléphoniques", a confié Lisa, maman d’une élève dans une école publique de la capitale fédérale américaine.

"Comme je suis en télétravail en ce moment ça ne me dérange pas de venir à la rescousse, mais dans de pareilles situations, je ne peux m’empêcher de penser aux parents qui n’ont pas la même chance", a-t-elle ajouté.

De même, l’enseignement à distance s’est avéré problématique pour les parents d’enfants présentant des difficultés d’apprentissages ou des handicaps.

Interrogé sur la question, Paul, dont le petit, 6 ans, souffre de dyslexie, a qualifié la situation de "préoccupante". "Nos enfants ont besoin d’interaction sociale, de contact humain et d’une attention particulière, une vidéo conférence ne pourra jamais leur offrir ça", s’est-il indigné.

"Ma fille âgée d'à peine 9 ans se met chaque jour devant son écran de 08 h 30 à 15 h 00 pour suivre ses cours en ligne", a pour sa part révélé Amanda, maman favorable à la réouverture des écoles en Virginie dans le respect des mesures de précaution sanitaire.

"Il est très difficile pour un enfant de se concentrer face à un ordinateur pendant plus de six heures sans souffrir de migraine, de fatigue ou de troubles de la vision", a-t-elle affirmé, jugeant "très néfaste cette exposition à la lumière bleue que subissent les petits depuis mars dernier à cause de la fermeture des écoles".

"L’OMS a annoncé que le virus serait encore là dans les deux ans à venir, privons alors nos enfants d’école pendant toutes ces années, leur inculquant ainsi la peur et l’angoisse face à la moindre difficulté", a de son côté déclaré un parent d'un élève du Lycée français au Maryland.

Pour ou contre la reprise des cours physique, le débat qui fait rage parmi les parents d’élèves est à l’image d’une Amérique profondément divisée à l’approche d’une élection présidentielle historique.

 

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